1er février 2019 – Débat « Femmes isolées – familles monoparentales »

Mise à jour : 01 février 2019

Organisé à Rennes le 1er février dernier, en la présence de Marlène Schiappa Secrétaire d’État en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, un débat s’est tenu sur la situation en Bretagne des « femmes isolées, familles monoparentales ».

L’occasion de rappeler que les femmes constituent aujourd'hui la majorité des personnes en situation de précarité, quelque soit le critère retenu :

-   les revenus : elles représentent 53 % des personnes pauvres, 57 % des bénéficiaires du RSARevenu de solidarité active,
-   les conditions de travail et le type d'emploi : elles constituent 70% des travailleurs pauvres, 82 % du temps partiel et 62 % des emplois non qualifiés,

-   la situation familiale : les femmes représentent 85 % des familles monoparentales, 1/3 vit sous le seuil de pauvreté.

En Bretagne, une étude de l’Insee vient préciser leur situation :

  • des parents isolés face à l’emploi qui diffèrent significativement selon le sexe : 71 % des femmes actives ont un emploi, contre 80% pour les hommes.
  • 33 % des familles monoparentales résident dans le parc social (contre 7 % pour les couples avec enfants).
  • les familles monoparentales ne constituent plus un ensemble homogène. Un groupe représente ¼ des familles monoparentales. Il s’agit de mères dans 9 cas sur 10. Ces familles se trouvent plus éloignées du marché du travail, 1/3 de ces parents ne disposent d’aucun diplôme et sont plutôt jeunes ou vivent avec un enfant de moins de trois ans.

Le débat organisé en présence de plusieurs institutions et associations, le Cidff d’Ille-et-Vilaine, l’association culturelle Danse à tous les étages, le CCAS de la ville de Rennes, les Restos du Coeur, l’association rennaise des centres sociaux, a rassemblé une trentaine de femmes qui ont témoigné de leurs situations. Les échanges ont été riches et ont permis d’identifier les points suivants :
- la difficile articulation des temps de vie, des modes de garde à faire évoluer : demande de places automatiques en crèches pour les familles monoparentales, souhait d'extension des financements et de l'âge des dispositifs de garde (jusqu'à 12 ans au moins), reconnaissance du temps passé avec ses enfants comme un "temps de travail effectif à rémunérer ».

- les démarches administratives : pour toutes les familles monoparentales quelque soit le niveau de revenu, la charge des démarches administratives ou personnelles pèse intégralement sur elles, s'apparentant à de vraies journées de travail.

- la qualité des emplois occupés, mixité des métiers qui recrutent, les femmes témoignent de la précarité des emplois qu'elles occupent : frein des employeurs selon le nombre d’enfants, stéréotypes nombreux des recruteurs vis-à-vis des familles monoparentales, ...

- les violences faites aux femmes : souhait que l'aide juridictionnelle soit totalement gratuite. Demande à ce que l'autorité parentale devienne exclusive (pour le parent protecteur) en cas de violences.

La Secrétaire d’État a conclu l’échange en rappelant la politique publique mise en œuvre, annonçant la tenue le 7 mars prochain de conférences inversées sur le sujet de la monoparentalité.

Pour plus d’informations suivez ce lien