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Archéologie : une découverte remarquable à Aleria

Mise à jour : 20 février 2019

Une fouille archéologique prescrite par les services de l’État (DRACdirection régionale des affaires culturelles de Corse) et réalisée par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a permis de mettre au jour un ensemble de vestiges antiques remarquables à Aleria - Lamajone. Sous un ensemble de sépultures, un hypogée (tombeau funéraire creusé dans le sous-sol) a été mis au jour. La découverte d’un tel monument n’avait pas été réalisée depuis une quarantaine d’années et son importance est jugée très importante à l’échelle de la Méditerranée occidentale.

Une nécropole romaine et étrusque

Préalablement à la construction d’un habitat résidentiel au sud d’Aléria, la prescription d’une fouille archéologique par les services de l’État (DRACdirection régionale des affaires culturelles de Corse) réalisée par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a permis de mettre au jour un ensemble de vestiges antiques remarquables. Menées depuis le mois de juin de 2018, les recherches archéologiques dirigées par Laurent Vidal ont révélé deux tronçons de voies et une nécropole étrusque et romaine. La découverte d’un hypogée sous un ensemble de sépultures a provoqué la publication d’un arrêté de prescription de fouilles complémentaire. Ces travaux hors norme, pris en charge à 100 % par l’État par le biais du fonds national pour l’archéologie préventive (FNAP) pour un montant de 1,4 million d’euros, permettent d’éclairer nos connaissances sur l’occupation antique de la Corse, de qualifier plus précisément la diversité des échanges avec le monde méditerranéen et de mettre en lumière leur extraordinaire richesse.

 

Une nécropole

L’étude archéologique menée par l’Inrap s’étend sur une surface d’un hectare située à quelques centaines de mètres à l’est de la cité antique. Elle a révélé une nécropole bordée par un ensemble de voies de circulation.

L’équipe d’archéologues a mis au jour une pluralité d’inhumations qui témoigne de l’usage de cette nécropole pendant plusieurs siècles. L’état de conservation des sépultures est inédit. En effet celles-ci présentent souvent l’intégralité de l’architecture ainsi qu’un mobilier de prestige (parures, vases, etc.). Plus de deux cents objets ont été inventoriés dont une centaine de vases complets correspondant aux périodes allant du IIIe siècle avant notre ère jusqu’au IIIe siècle après notre ère.

 

Un hypogée

Dans les couches les plus profondes, une découverte inattendue a été réalisée. Parmi l’enchevêtrement de sépultures, les archéologues de l’Inrap ont mis au jour un hypogée. Ce tombeau funéraire consiste en une cavité creusée dans le sous-sol où fut déposé le défunt. Ce type de construction nécessite des moyens considérables et est réalisé à l’attention de personnes de haut rang social. Si l’on se réfère aux travaux menés par J. Jehasse sur la nécropole de Casabianda située à environ 500 mètres de Lamajone sur la commune d’Aléria, cette sépulture pourrait être datée des Ve-IVe siècles avant notre ère. Au regard des données actuelles, le couloir menant à la cavité mesure huit mètres de long et le mur de terre fermant la salle funéraire semble intact. Cette tombe est susceptible de contenir du mobilier de prestige d’une grande valeur scientifique et patrimoniale. La découverte d’un tel monument n’avait pas été réalisée depuis une quarantaine d’années et son importance est jugée remarquable à l’échelle de la Méditerranée occidentale.