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Signature du premier plan d’actions régional en faveur de l’entrepreneuriat féminin dans le Grand Est pour la période 2018-2020

Mise à jour : 21 novembre 2018

Jean-Luc Marx, préfet de la région Grand Est, Jean Rottner, président du Conseil régional Grand Est, Laurence Dehan, directrice déléguée Alsace de la Caisse des dépôts, Bruno Deletré, président du directoire de la Caisse d’Épargne Grand Est Europe, et Louis Goudon de Lalande, directeur régional de BNP Paribas, ont signé la première convention pour le plan d’actions régional 2018-2020 en faveur de l’entrepreneuriat féminin dans le Grand Est, le lundi 12 novembre 2018 à l’hôtel préfectoral.

Considéré à la fois comme un levier de développement, de croissance, d’innovation, mais aussi comme une potentielle source d’émancipation pour les femmes, l’entrepreneuriat féminin reste cependant insuffisant dans le Grand Est. Le taux de femmes cheffes d’entreprise stagne depuis 2006 : les femmes représentent près de la moitié des actifs (47,3 %) et moins d’un tiers des entrepreneurs (28,3 %) : ce constat conduit à faire de la promotion de l’entrepreneuriat des femmes un axe majeur de l’action publique régionale.

Le plan « Entreprendre au féminin », lancé en août 2013 par l’État, et prolongé jusqu’en 2020, a amené à la signature d’un accord-cadre national en faveur de l’entrepreneuriat des femmes le 6 octobre 2017 entre l’État, la Caisse des dépôts, BNP Paribas et les caisses d’épargne.

L’accord-cadre comporte deux axes forts :

  • L’accompagnement post-création des femmes créatrices d’entreprises ou reprenant une entreprise,
  • Le développement des actions dans les territoires fragiles et auprès des publics jeunes.

Cet accord se décline au niveau local par la mise en œuvre de plans d’actions régionaux entre les préfectures de région, les conseils régionaux, la Banque des territoires (Caisse des dépôts), BNP Paribas et les caisses d’épargne.

Les acteurs et actrices de la nouvelle convention régionale ont choisi de se mobiliser autour de quatre axes dans le Grand Est :

  • favoriser la création et la reprise d’entreprises par des femmes, en menant des actions de sensibilisation et en renforçant l’accompagnement des projets de création ou de reprise,
  • développer des outils financiers afin d’aider les femmes à mettre en œuvre leurs projets,
  • développer des actions dans les territoires fragiles (milieu rural et quartiers prioritaires) et auprès des publics jeunes (étudiantes et jeunes diplômées),
  • valoriser l’entrepreneuriat féminin par la formation, la sensibilisation et la communication en mettant en avant les femmes dirigeantes d’entreprises et en incluant l’entrepreneuriat féminin dans les événements relatifs à la promotion de la création et de la reprise d’entreprises.
  

La signature de la convention a été précédée d’échanges sur les thématiques du territoire (ruralité, quartier politique de la ville, etc.), du secteur d’activité (agriculture, industrie, haute technologie, innovation, etc.), de la structure de l’entreprise (TPE, économie sociale et solidaire, PME, etc.) et du financement (accompagnement et aide à la création). Les questions de l’âge, du contexte (création, reprise, nouvelle orientation, etc.), des motivations et de la spécificité de l’entrepreneuriat féminin ont émaillé le débat. Six femmes ayant créé leur entreprise ont accepté de partager leur expérience à cette occasion. Retrouvez leur parcours ci-dessous :

Mina IDRISSI LAHLOU
Auto-école des Côteaux (Haut-Rhin)

Titulaire d’un bac pro bureautique, Mina Idrissi Lahlou a débuté sa carrière comme agent administratif. Après son divorce et une période de chômage, elle passe le BEPECASER afin de devenir monitrice d’auto-école. Elle exerce comme free-lance son nouveau métier de monitrice d’auto-école avant de créer, en 2017, sa propre auto-école dans le quartier des Coteaux à Mulhouse. Son installation dans ce quartier prioritaire de la politique de la ville est militante et engagée. Elle souhaite accompagner les résidents les plus fragiles pour accéder à la mobilité. Son entreprise a créé de l’emploi en recrutant 8 collaborateurs.

Véronique HOCHARD
Entreprise Papy Clic-Mamy Net (Moselle)

Véronique Hochard a travaillé pendant 25 ans dans l’industrie automobile, avant une première expérience de création d’entreprise dans le domaine du commerce. Financée sur fonds propres, sans soutien bancaire, son entreprise dépose le bilan au bout de 4 ans. Après une période difficile sans ressource, elle s’investit dans le monde associatif (association Fémina Tech et MiXYTES). Elle saisit l’opportunité de rencontres pour donner naissance à son projet : apporter un service d’assistance et de formation informatique dédié aux seniors, dans le cadre de la sphère privée, et non en cours collectifs. Le projet se développe rapidement du fait de l’appétence grandissante des seniors pour les nouvelles technologies. Elle est convaincue des bénéfices que peuvent tirer les seniors de la connaissance informatique : activité intellectuelle, correspondance avec la famille, vie quotidienne, etc.

Valérie MANNARELLI
Entreprise Gallucha & moi (Haut-Rhin)

En janvier 2016, son projet, à la rencontre de l’innovation et du savoir-faire, est breveté. Son premier sac à main connecté et intelligent est commercialisé dès le printemps 2017. Lauréate de bronze femme chef d’entreprise prometteuse des trophées les femmes de l’économie Grand Est 2017, WHO’S NEXT 2016, Valérie Mannarelli pense que l’innovation a tout à gagner avec les femmes et souhaite stimuler l'inventorship et l’esprit entrepreneurial au féminin.

Virginie FILLATRE
Entreprise Strasol (Bas-Rhin)

Après diverses expériences professionnelles et quatre changements de société en 6 ans, Virginie Fillatre a eu besoin de progresser autrement. En 1993, elle rencontre le monde du bâtiment en tant qu’assistante commerciale dans une PME. Elle crée avec son ancien patron de la société Strasol en 1998 à Geispolsheim où elle occupe le poste de conducteur de travaux. En 2007, elle rachète le fonds de commerce de Strasol. L’entreprise se développe et devienten 2011 spécialiste de la fourniture et la pose de revêtements de sols destinés aux salles blanches ou aux salles d’imagerie médicale. Virginie Fillatre embauche 16 personnes. Elle a été désignée ambassadrice Grand Est pour l’entrepreneuriat féminin par la Secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes.

Fatima RIAHI
Jardins de la Montagne Verte (Bas-Rhin)

Sociologue d’origine, investie dans les questions de chômage et de retour à l’emploi, Fatima Riahi décide en 2001 de s’investir dans son champ d’étude et crée les Jardins de la Montagne Verte pour proposer des activités d’insertion à des personnes éloignées de l’emploi, valoriser le parc naturel urbain de la ville de Strasbourg et satisfaire les besoins des consommateurs en produits agricoles biologiques. Chaque année, plus de 200 personnes travaillent auxJardins de la Montagne Verte et bénéficient ainsi d’une possibilité de retour à un parcours professionnel. Elle considère qu’une entreprise solidaire doit redonner du sens à son travail et favoriser la justice sociale et l’égalité des chances. Aujourd’hui, elle soutient et parraine les initiatives menées par des femmes dans l’économie sociale et solidaire. Fatima Riahi est également présidente du Labo des partenariats qui porte la dynamique Start Up de Territoire Alsace.

Sylviane BERTACCHI
Traiteur Les Réceptions Bertacchi (Marne)

Sylviane Bertacchi a créé son entreprise en 1986 alors qu’elle n’avait que 24 ans. À l’époque, il ne s’agissait pas d’un service traiteur, mais d’une entreprise de restauration à domicile nommée Eat Easy. Depuis 2014, son entreprise a investi des locaux à Bezannes, afin de proposer, en plus de son activité de traiteur, un restaurant et un espace pour l’organisation de salons et de réceptions. Elle embauche 80 salariés. Elle considère que la détermination et la persévérance sont indispensables pour réussir dans le monde de l’entrepreneuriat.