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Politique de la ville - Un comité d’administration régionale sur le thème de la politique de la ville

Mise à jour : 02 février 2018

Le mercredi 31 janvier, Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord a présidé un comité d’administration régionale (CARComité de l'administration régionale) sur le thème de la politique de la ville, en présence des préfets des quatre autres départements et des chefs de services régionaux et de Daniel Barnier, préfet délégué pour l’égalité des chances.

La journée du 31 janvier a débuté par le CARComité de l'administration régionale pour faire un point sur les dossiers stratégiques de la région Hauts-de-France.

L’après-midi était consacrée à une réunion thématique sur la politique de la ville. Elle a débuté par une présentation des quartiers politiques de la ville (QPV).

Les caractéristiques des QPV

En Hauts-de-France, 199 quartiers bénéficiant de cette politique sont recensés, ce qui place la région en première position hors Ile-de-France. Au total, ce sont 668 000 habitants qui résident dans un quartier prioritaire à l’échelle régionale.

À l’échelle du département, 14 % de la population habite dans un des QPV concentrés majoritairement sur la métropole lilloise et notamment dans le secteur sud, Roubaix et Tourcoing.

Les habitants des QPV appellent une attention particulière du fait de leurs caractéristiques : la population y est majoritairement jeune et concentre des ménages de grande taille avec des familles nombreuses. Les familles monoparentales ainsi que le chômage y sont également surreprésentés. Ainsi, dans les Hauts-de-France, le taux de pauvreté y atteint en moyenne 18 % avec un taux allant jusqu’à 60 % dans certains quartiers.

Le préfet a fait observer que la priorité est « de lutter contre l’évitement scolaire en lien avec les services du rectorat ».

Dans un deuxième temps, l’historique la politique de la ville a fait l’objet d’une présentation.

Bref retour historique sur la politique de la ville

Depuis les années 1970, cette politique publique est passée d’une priorité donné au bâti et au cadre de vie à celle du développement économique et social des quartiers. Cet aspect trouve sa concrétisation la plus récente dans la loi 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine (dite loi LAMY).

Cette loi introduit trois grands changements : la notion de quartiers prioritaires, qui seuls percevront les subventions de l’État au titre de la politique de la ville ; le contrat de ville, qui engage l’État et les collectivités ; la co-construction, qui ouvre aux habitants la porte des projets. Elle lance également le nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) et fixe à 5 milliards d'euros la contribution de l’État. Elle permet ainsi de limiter le nombre de territoires bénéficiant de cette politique afin d’y consacrer davantage de moyens.

Daniel Barnier, préfet délégué pour l’égalité des chances, a également rappelé le discours du président de la République du 14 novembre 2017 prononcé à Roubaix. La priorité présidentielle consiste en l’émancipation des populations par l’éducation et l’emploi. Il invite également à la co-construction de cette politique en lien avec les conseils citoyens, les élus et l’ensemble des acteurs locaux de la politique de la ville sur des grandes thématiques telles que la lutte contre les discriminations ou l’image des quartiers.

Enfin, chaque préfet a été invité à présenter les grandes orientations stratégiques de son département.

Les orientations stratégiques départementales

Le département du Pas-de-Calais a installé un comité départemental sur la thématique de l’économie et de l’emploi tandis que le département de l’Aisne axe ses priorités vers la lutte contre l’illettrisme et la dispense de cours de français en langues étrangères. La Somme priorise, quant à elle, les villes d’Amiens et d’Abbeville qui concentrent les QPV du département. Enfin, l’Oise a évoqué la nécessité de rassembler les acteurs afin d’éviter le saupoudrage par la mise en place de bilans trimestriels.

À l’échelle des Hauts-de-France, des priorités d’actions ont également été définies par la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCSdirection régionale de la jeunesse des sports et de la cohésion sociale) avec des crédits réservés pour leur concrétisation. Les axes retenus sont :

- l’extension du parrainage qui consiste à favoriser l’insertion professionnelle des habitants des QPV, à la fonction publique

- la problématique Histoire et Mémoires en soutenant des projets visant à valoriser l’histoire commune des habitants.

Enfin, la réunion s’est achevée par la présentation de l’association « Mots et merveilles » qui vise à accompagner les personnes qui connaissent des difficultés d’apprentissage de la langue française (lutte contre l’illettrisme, dispense de cours de français en langues étrangère et accompagnement scolaire). Elle emploie aujourd’hui 290 bénévoles et 17 salariés qui exercent dans 7 sites du sud du département (Fourmies, Maubeuge, Jeumont…).