Brexit - Les ports s'organisent !

Mise à jour : 13 février 2019

Norlink Ports, l’union commerciale des ports du Nord, qui compte aujourd’hui 25 adhérents, se prépare à tous les scénari pour le Brexit , y compris au pire. "Nous préférons envisager le pire des scénarios pour être certains d’assurer la fluidité", explique Stéphane Raison, à la tête du port de Dunkerque. Aujourd’hui, 70 % des échanges vers et de la Grande-Bretagne s’effectuent par la route, traversant le détroit soit par la mer vers Calais ou Dunkerque, soit par le tunnel sous la Manche. Soit pour 2017 l’équivalent d’1,6 million de camions transportés par Eurotunnel, près de 2 millions de poids lourds ayant utilisé le port de Calais et environ 650 camions par jour à Dunkerque. Le préfet de région, Michel Lalande, a été missionné pour superviser l’organisation des nouveaux échanges. C’est pourquoi les ports ont instauré un plan de contingence pour mettre à niveau les infrastructures, notamment en termes de parkings, de hangars, de bâtiments pour accueillir les nouveaux services de contrôles", explique Stéphane Raison.

Des formations pour les entreprises

Norlink va également communiquer largement sur les effets de ce Brexit auprès des entreprises, en mettant également en place des formations pour les entreprises qui ne sont pas familières des procédures de dédouanement et de transit.

"L’État se charge pour sa part de mettre en place un nombre suffisant de ressources humaines pour effectuer les contrôles vétérinaires et phytosanitaires. La difficulté est aujourd’hui de pouvoir jauger correctement la nature et le nombre des contrôles." L’objectif est de pouvoir identifier très rapidement les cargaisons soumises à contrôle.

Anticiper pour ne pas perdre l'avantage

Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, en visite le 9 juillet à Dunkerque, a annoncé le recrutement de 700 douaniers à l’échelle de la France, dont 200 seront rattachés à Calais et à Dunkerque, dans l’attente des négociations du Brexit.

Les échanges avec la Grande-Bretagne représentent près de 4 milliards d’euros avec une balance commerciale déséquilibrée en faveur de la France. "Si demain, cette fluidité n’était plus assurée, les trafics se redirigeraient immanquablement vers d’autres ports du range Nord", conclut Stéphane Raison