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Exercice Sequana 15/18 : anticiper la gestion d’une crue majeure

Mise à jour : 17 décembre 2018

En raison de sa grande proximité avec la Seine, le site de la préfecture la région d'Île-de-France, préfecture de Paris, dit "Le Ponant" est particulièrement vulnérable aux crues par débordement direct du fleuve. En effet, ce dernier est exposé à des niveaux de submersion potentielle supérieurs à 1 mètre. C’est pourquoi, afin d’anticiper ce risque, l’exercice "Sequana 15/18" organisé en partenariat avec la Zone de défense et de sécurité, s’est tenu le 11 décembre dernier. Tout au long de cette journée, une cellule de crise a alors été mise en place.

La cellule de crise : le centre de commandement

Près d’une vingtaine d’agents des services de l’État en région se sont réunies en cellule de crise, sous l’autorité du préfet de région, en salle Marianne à la préfecture puis à l’hôtel de Noirmoutier (le SAPS, le service du Cabinet, la DRIHL, la DRIEA, le SRCI, la DMA/BRH et le SIDSIC) à l’occasion de l'activation du Plan de protection contre les inondations (PPCI) ainsi que l'activation du Plan de continuité des activités (PCA).

Un dispositif adapté pour répondre au mieux à une éventuelle crise

Les crues majeures ont notamment pour origine les fortes précipitations sur les affluents en amont où les terrains sont relativement imperméables et les pentes marquées.

Les crues les plus importantes dans les secteurs de confluence, et en particulier sur l'agglomération parisienne, surviennent en cas de concomitance de deux ondes de crue provenant de deux affluents, l'état initial des sols ayant un impact sur le mouvement du phénomène. Toutefois, les principaux affluents de la Seine - l’Yonne, le Loing, l’Yerres, la Marne et l’Oise- sont placés sous la surveillance de trois Services de prévision des Crues (SPC).

Depuis le XIXe siècle, les relevés se font à partir d’une échelle située au niveau du pont d'Austerlitz. La crue la plus importante ainsi repérée date de février 1658, avec 8,96 m à Austerlitz, soit 34 cm au-dessus de la crue centennale de 1910 (8,62 m), qui constitue la crue de référence du Plan de prévention des risques d’inondations (PPRI) Paris. Bien que les premiers impacts directs sur le bâti seront occasionnés par une crue de type centennale, les activités du Ponant pourraient toutefois être perturbées indirectement par des crues de niveau inférieur mais plus fréquentes, considérant les éventuels dysfonctionnements sur les réseaux (routes, transports, énergie…).

C’est pourquoi, les services de la préfecture de la région d’Île-de-France ont adapté plusieurs scénarios REFLEX permettant aux agents de répondre à la crise :

-          les mesures d’anticipation de la crue (protection du bâtiment et des équipements stratégiques) doivent être mises en place dès l’annonce de la crue, et les services doivent être placés en pré-alerte dès lors que le niveau d’eau atteint 6,50 mètres à l’échelle d’Austerlitz, correspondant à une crue trentennale ;

-          dès que la hauteur de 6,50 mètres est dépassée, la cellule de crise propose l’évacuation du site du Ponant au préfet de la région d’Île-de-France ;

-          la procédure d’information des agents est parallèlement enclenchée ;

-          le seuil critique de fonctionnement du Ponant est atteint en crue centennale (7,12 m à l’échelle d’Austerlitz) ;

-          par conséquent, de manière préventive, afin de garantir la sécurité des personnes et d'anticiper la gestion de crise, la fermeture du site et le repli de l'ensemble des moyens doivent être organisés dès lors que le niveau de 6,50 m d’eau est atteint.

Les trois responsabilités et trois leviers d’action du préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris

La protection des personnes sans-abri et la sécurisation des centres d’hébergement d’urgence

Treize centres d’hébergement d’urgence parisiens sont situés en zone inondable et placés sous surveillance. Dans le cadre d l’exercice Sequana 15/18, deux centres qui hébergent des sans-abri ont été évacués, et les personnes hébergées orientées vers des centres de repli.

La gestion des lacs réservoirs du bassin Seine-Normandie

En sa qualité de préfet coordonnateur du bassin Seine-Normandie, le préfet de région doit harmoniser, entre les préfets du bassin, notamment avec des départements situés en amont de l’Île-de-France, la gestion des capacités des quatre grands lacs réservoirs.

Le retour à la normale : un soutien actif pour les acteurs sinistrés

Les crues de grande ampleur touchent de nombreux particuliers mais aussi des entreprises et des exploitations agricoles, directement ou indirectement. Certaines se voient dans l’obligation de réduire ou suspendre leur activité.

Il revient au préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris de piloter les actions permettant la reprise d’activité des entreprises impactées et la reconstruction sur le moyen et le long terme.

 La « Résistance » : stratégie de réduction de la vulnérabilité

Le choix de la stratégie de réduction de la vulnérabilité adopté repose sur la « résistance » : des mesures techniques préventives ayant pour objectif principal de protéger le bâtiment et les équipements. Cette stratégie de « résistance » est accompagnée de mesures organisationnelles préventives de mise à l’abri des personnes (procédure de fermeture préventive ou d’évacuation anticipée de l’établissement).

 Quels bons réflexes avoir ?

  • Mettez à l’abri les produits sensibles (médicaments, produits chimiques).
  • Sécurisez les réseaux de gaz ou d’électricité : identifiez où se trouve le disjoncteur et/ou les robinets d’arrêt de ces réseaux.
  • Renseignez-vous auprès de votre mairie sur les lieux d’accueil en cas d’évacuation.
  • Ne vous engagez pas sur une voie immergée, ni à pied ni en voiture.
  • Ne restez pas à l'intérieur d'un véhicule ou près de vitres.

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Restez informés, notamment pour connaître l'évolution de la situation sur la zone où vous êtes : pensez à consulter le site Vigicrues , qui vous renseigne plusieurs fois par jour sur l'état des crues, mais aussi la carte de vigilance de Météo France .