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Patrimoine - L’État en première ligne pour sauver Notre-Dame de Paris

Mise à jour : 02 mai 2019

Emblème national cher au cœur de tous les Français, Notre-Dame de Paris a été en partie ravagée par un incendie survenu dans la nuit du 15 au 16 avril 2019. Par la mobilisation de l’État, 1 300 œuvres de Notre-Dame ont été mises en lieu sûr.

Grâce à la mobilisation, au professionnalisme et à la bravoure des sapeurs-pompiers de Paris épaulés par des détachements en provenance des SDISService départemental d'incendie et de secours de Seine-et-Marne, des Yvelines et du Val d’Oise, des équipes de la direction régionale des affaires culturelles (DRACdirection régionale des affaires culturelles) et des forces de l’ordre qui étaient sur place lors de l’incendie, 1 300 œuvres ont été sauvées des flammes. Elles ont été mises en lieu sûr, au Louvre et dans des entrepôts sécurisés tandis que la façade de Notre-Dame a été préservée. Parmi ces œuvres figurent notamment les grands Mays, des tableaux ainsi que les Saintes-reliques. Les experts de la DRACdirection régionale des affaires culturelles d’Île-de-France ont inventorié et recensé l’ensemble des œuvres, qui feront dans les prochaines semaines l’objet d’un travail de restauration avant d’être réinstallées.

Un travail partenarial

La réussite de cette opération périlleuse s’explique par le travail partenarial mené en amont par les équipes de la DRACdirection régionale des affaires culturelles et les sapeurs-pompiers de Paris. Ces services avaient en effet élaboré un plan de préservation en cas d’incendie majeur et effectué, en 2018, deux exercices d’évacuation de Notre-Dame de Paris. Ce travail de prévention a permis aux pompiers d’avoir une connaissance fine de la position des œuvres dans la cathédrale et de celles à protéger en priorité.

Transformer l’émotion collective en énergie mobilisatrice pour rebâtir Notre-Dame de Paris

Au lendemain de l’incendie, le président de la République et le Premier ministre ont très rapidement souhaité transformer l’émotion des Français en énergie mobilisatrice et ont annoncé des mesures concrètes afin de rebâtir Notre-Dame de Paris d’ici cinq ans :

- mise en place d’un portail de collecte des dons www.rebatirnotredame.gouv.fr fédérant 4 organismes qui centraliseront les dons en assurant transparence et sécurité des paiements : le Centre des monuments nationaux, la Fondation du Patrimoine, la Fondation de France et la Fondation Notre-Dame ;

- ouverture deux fonds de concours, l’un national et l’autre international, qui recevront les sommes collectées par les 4 organismes précités ;

- présentation d’un projet de loi cette semaine pour donner un cadre légal à la souscription nationale, et notamment préciser les garanties de transparence et de bonne gestion des dons. Un comité présidé par le premier président de la Cour des comptes et les présidents des commissions chargées des finances et de la culture des deux assemblées s’assurera que ces garanties soient bien respectée ;

- mise en place, via le projet de loi, d’une réduction d’impôt sur le revenu de 75 % sur les dons jusqu’à 1 000 € (au-delà, c’est la réduction normale de 66 % qui s’appliquera). Les entreprises bénéficieront des réductions d’impôts sur les sociétés dites de « mécénat » dans les conditions actuelles (60 %) ;

- mise en place d’une mission spéciale chargée de veiller à l’avancement des travaux, confiée au général Jean-Louis Georgelin (ancien chef d’Etat-major des Armées) ;

- lancement d’un concours international d’architecture pour reconstruire la flèche, qui permettra de trancher la question de savoir s'il faut reconstruire une nouvelle flèche, si oui s’il faut la reconstruire à l'identique, ou s’il faut, comme c’est souvent le cas dans l’évolution du patrimoine, doter la cathédrale d'une nouvelle flèche, incarnant les esthétiques et les techniques de notre époque ;

- le président de la République va aussi proposer à l’Union européenne de créer un mécanisme de coopération pour le patrimoine en péril, qui permettrait de se prêter assistance, de partager des compétences et des savoir-faire.