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Un Plan régional pour résorber des bidonvilles et les campements illicites 2019-2022

Mise à jour : 10 avril 2019

Objectif 2022 : résorption des 124 campements franciliens

Michel Cadot, préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris a présidé mercredi 10 avril, le comité de pilotage (COPIL)  régional sur la question des campements illicites et des bidonvilles. Réunissant les représentants des services de l’État, des collectivités territoriales et des associations concernés, ce comité a été l’occasion de présenter le projet de plan pluriannuel régional de résorption des campements illicites et des bidonvilles 2019-2022 ainsi que de réaffirmer le soutien de l’État à la communauté « Rom » qui, en Île-de-France, a récemment fait l’objet d’agressions inacceptables.

Un COPIL intervenu dans un contexte particulier

Au cours des dernières semaines, des occupants de campements illicites situés notamment en Seine-Saint-Denis, issus pour la majorité d’entre eux de la communauté « rom », ont fait l’objet d’agressions et de menaces inqualifiables fondées sur des rumeurs et des fausses informations relayées sur les réseaux sociaux.

Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur a mobilisé immédiatement les préfets ainsi que les services de sécurité pour arrêter les auteurs de ces agressions et les déférer à la justice. Le préfet de la région d’Ile-de-France, préfet de Paris, Michel Cadot, a, pour sa part, veillé personnellement à ce que la situation des personnes engagées dans un parcours de formation ou d’insertion soit attentivement suivie par les services de l’État ainsi que par les partenaires associatifs.

Les différents partenaires ont présenté des dispositifs aux résultats encourageants

Au cours de cette réunion, les partenaires ont présenté un bilan encourageant des dispositifs régionaux d’accompagnement vers l’insertion pour les occupants des campements illicites et des bidonvilles.

On recense en effet depuis juillet 2018, 15 opérations d’évaluations sociales conduites par ACINA, opérateur associatif de l’État auprès des occupants des bidonvilles et des campements illicites appelés à être démantelés. Ces derniers ont également bénéficié d'accompagnements individuels vers l’insertion dans l’emploi, l’hébergement et le logement autonome.

Pôle Emploi a par ailleurs présenté les résultats positifs de la préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) qui permet aux occupants de bidonvilles et de campements illicites volontaires de bénéficier à la fois d’une remise à niveau en français langue étrangère de 400 heures, de stages d'immersion en entreprises ainsi que d’un accompagnement vers l’emploi. Pour rappel, ce dispositif initié par les opérateurs de compétences, les branches professionnelles et les entreprises, débouche inévitablement sur des métiers dont les besoins en recrutement sont forts.

Enfin un point sur la construction du site régional de stabilisation par l’hébergement « le Mesnil », situé à Stains a été fait. Ce projet permettra à des familles volontaires une première stabilisation dans un hébergement adapté afin d’ouvrir leurs droits et de s’engager dans un parcours d’insertion vers l’emploi et le logement pérenne.

Un plan ambitieux et réaliste en 4 axes pour une résorption des 124 campements illicites franciliens en 2022

En Île-de-France, au 1er mars 2019, 6 512 personnes vivent dans 124 bidonvilles et campements illicites. Ces chiffres sont en baisse continue depuis plusieurs années. Le plan pluriannuel (2019-2022) de résorption des bidonvilles et des campements illicites d’Ile-de-France, présenté par Michel Cadot s’inscrit dans le sillage de la stratégie régionale arrêtée en 2016 et de la circulaire interministérielle du 25 janvier 2018. « Afin de répondre aux enjeux humains et sécuritaires posés par les campements illicites, il faut également que nous réussissions collectivement à insérer ces personnes dans la société française, ce qui suppose un vrai travail partenarial et des moyens supplémentaires » a déclaré le préfet de la région d’Île-de-France, «  C’est l’objectif de ce plan », a-t-il précisé lors de cette réunion.

Le premier axe du plan consiste à mettre en place des stratégies locales de résorption des bidonvilles, territoire par territoire, en associant, selon les situations, une ou plusieurs collectivités territoriales ainsi que le secteur associatif. Il s’agira de privilégier une approche globale et sur-mesure des occupants qui souhaitent bénéficier d’un accompagnement social suivi, sur le modèle des démarches engagées par des collectivités comme Ivry-sur-Seine, Paris ou Saint-Denis.

Le second axe permettra de garantir des conditions sanitaires  et de vie minimale aux occupants des campements illicites et de prévenir leur installation, grâce au travail de repérage des acteurs locaux, à la lutte contre l’accumulation des déchets ainsi qu’au travail partenarial entre l’Agence régionale de santé et le secteur associatif qui permet aux occupants des bidonvilles d’accéder aux soins.

Le troisième axe du plan régional vise à accompagner les occupants de campements illicites vers l’insertion dans la société française, grâce à l’accès durable à l’emploi, pour cela, l’Etat, attribuera des moyens supplémentaires à l’association Acina. Cela suppose de continuer à favoriser la scolarisation des enfants et à poursuivre l’apprentissage du français la formation professionnelle via le dispositif POEC.

Enfin, le 4e axe de ce plan favorise l’accès à l’hébergement et, in fine, au logement autonome des personnes vivant dans les campements illicites et les bidonvilles. Pour y parvenir, l’Etat mobilisera les 105 000 places d’hébergement d’urgence franciliennes qu’il ouvre chaque nuit et continuera à accompagner les dispositifs de logement transitoire ad hoc tels que le site régional de stabilisation par l’hébergement de Stains, intitulé « le MESNIL ».