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Bilan de la troisième Quinzaine régionale de l'Intégration en Auvergne-Rhône-Alpes

Mise à jour : 25 novembre 2019

La troisième édition de la Quinzaine régionale de l'intégration qui s'est déroulée en Auvergne-Rhône-Alpes du 7 au 18 octobre 2019 a rassemblé une trentaine d'associations partenaires et 500 participants. Le SGARSecrétariat général pour les affaires régionales, les préfectures et les directions départementales de la cohésion sociale de la région ont organisé de multiples manifestations pour valoriser les actions et les expérimentations originales et innovantes en matière d’intégration des personnes étrangères, et mettre en lumière des parcours individuels d’intégration réussis.

Retrouvez ci-dessous la présentation des événements à travers articles de presse et comptes-rendus illustrés.

Lundi 14 octobre - Lyon (69) : Conférence régionale des acteurs de l’intégration

Pour la première fois en Auvergne-Rhône-Alpes, le préfet de région a réuni l’ensemble des acteurs institutionnels, associatifs et du monde économique associés à la mise en œuvre de la politique d’intégration des étrangers primo-arrivants et notamment des bénéficiaires de la protection internationale.

Axée sur le témoignage d’acteurs de terrain dans le cadre de table-rondes thématiques et d’un village d’initiatives, cette conférence a favorisé l’échange d’expériences et le croisement des regards sur une politique plurielle et englobante : accueil, apprentissage de la langue, emploi, santé, culture, logement, citoyenneté.

2ème conférence régionale des acteurs de l'intégration - 2019 [Image63673]

Image63673 : 2ème conférence régionale des acteurs de l'intégration - 2019

Lors de cette Conférence, l’association Forum Réfugiés-Cosi et le développeur KIUPE ont présenté la nouvelle version de l’application Happy FLE .

Enrichie de 120 jeux et tests supplémentaires, cette nouvelle version s’adresse aux primo-arrivants étrangers débutants. Elle s’appuie sur le niveau A1.1 (Cadre Européen Commun de Référence pour les langues (CECR)) qui est le niveau minimal évaluable de compétence en français, à l’oral comme à l’écrit, que possède déjà ou peuvent acquérir des grands débutants en français langue étrangère.

Portée par l’association Forum Réfugiés-Cosi et développée par KIUPE, cette application a bénéficié d’un financement du ministère de l’intérieur au regard de son caractère innovant.

Après avoir accompagné le développement de la première version d’Happy FLE , le laboratoire d’innovation @RCHIPEL a accueilli les focus groupes composés de réfugiés qui ont testé la nouvelle application.

Découvrez en vidéo les témoignages des principaux acteurs du projet :

    


 

Jeudi 17 octobre - Lyon (69) : Intégration par la culture : Institut Lumière

Intégration par la culture : Institut Lumière [Image63674]

Image63674 : Intégration par la culture : Institut Lumière

Pour saluer le partenariat entre la Préfecture du Rhône et l’Institut Lumière, Clément VIVES, secrétaire général adjoint de la Préfecture du Rhône s'est rendu au village de l’Institut Lumière jeudi 17 octobre. Accueilli par Thierry FREMEAUX, directeur du Festival, il a notamment participé auprès de réfugiés, à une émission en direct sur radio Lumière.

Depuis plusieurs années, le partenariat entre la Préfecture du Rhône, l'Institut Lumière, des centres de formation et des entreprises permet à des étrangers primo-arrivants d'intégrer l'équipe des nombreux bénévoles du Festival Lumière.

Pour la session 2019, deux groupes de réfugiés hébergés dans le Puy-de-Dôme (Forum-réfugiés Cosi) et en Haute-Loire (Entraide Pierre Valdo) ont participé à cette action durant deux jours. Dans un contexte culturel très dynamique, les bénévoles ont ainsi eu l'occasion de mettre en pratique leur apprentissage du français, de vivre une première expérience professionnelle en France et de développer autonomie et mobilité.

Plusieurs entreprises partenaires du Festival Lumière se sont engagées à proposer ensuite des stages et des contrats d’intérim à des bénévoles.

 

 

Après le festival :  un jobdating pour les bénévoles 

Ils avaient rendez-vous à la Tony Parker Adequat Académie mercredi 13 novembre. Ils ? Environ 50 bénévoles du Festival Lumière, dont plusieurs réfugiés, à la recherche de conseils et de contacts pour optimiser leur démarche d'insertion professionnelle.

Partenaire du Festival Lumière et spécialiste de l'interim, Adequat a d'abord animé un temps d'échanges sur l'organisation d'un recrutement, l'importance de la motivation des candidats et la valorisation de son projet professionnel. Ensuite, chaque bénévole a pu s'entretenir avec des recruteurs d'Adequat relevant de différentes filière (bâtiment, événementiel, etc...).

 

 Mercredi 16 octobre – Bourg-en-Bresse (01) : Le programme d'intégration des réinstallés ARISE

 

En présence de Véronique LAGNEAU, directrice départementale de la cohésion sociale, l'équipe d'Alfa3a a présenté les résultats du programme Arise d'accueil de réfugiés syriens.

Le programme a été mis à l'honneur par la musique et la danse : animation des enfants, puis concert et danse orientale pour (re)découvrir les classiques de la musique orientale.

L'événement s'est conclu par un moment de convivialité autour d'un buffet préparé par les familles syriennes.

 

Dans l’Allier, le choix a été fait d’expliquer les différents dispositifs qui existent pour l’accueil des populations étrangères, et de faire témoigner des personnes qui se sont intégrées dans le département grâce à ces dispositifs.

Les vidéos de ces témoignages ont été diffusées chaque jour de la Quinzaine sur les pages Facebook et Twitter de la Préfecture ainsi que sur le site www.allier.gouv.fr

Lundi 14 octobre - ANNONAY (07) : Valoriser les parcours vers l'emploi

Une cinquantaine de personnes présentes à Davézieux ont pu découvrir le film "Parcours vers l'emploi" réalisé dans le cadre de la Quinzaine régionale de l'intégration. Cette vidéo montre le parcours d'intégration professionnelle de personnes ayant bénéficié des différents parcours et formations de Nouvelle Donne dédiés à l'apprentissage du français et l'accès à l'emploi.  Des professionnelles enseignant le FLE, des services et associations et surtout des adultes étrangers en France depuis moins de 5 ans ont ainsi accepté de témoigner pour la réalisation de la vidéo.

A l'issue d'un temps d'échange, la présidente de l'association Mme CHIRAT a félicité les personnes qui se sont présentées aux épreuves du DELF en juin dernier ; deux personnes ont obtenu le DELF A1, quatre personnes le DELF A2 et 2 personnes le DELF B1. Cette soirée fut l’occasion de remettre leurs diplômes aux personnes présentes.

Mardi 15 octobre - Aurillac (15) : Journées portes-ouvertes du CPH et du dispositif PRIR




Lundi 7 octobre – Valence (26) Intégration et culture

Jeudi 17 octobre - Saint-Etienne (42) : Comité de pilotage départemental « Intégration des étrangers »

Présidé par Evence RICHARD, préfet de la Loire, ce comité de pilotage a permis de faire un bilan des actions 2019 dans le département, en lien avec les trois axes de la feuille de route adoptée en juin dernier :

1) Améliorer l’articulation et la complémentarité des dispositifs liés à la maîtrise de la langue et à l’emploi

2) Développer les accompagnements globaux (langue, logement, insertion et emploi, santé)

3) Développer les actions visant une citoyenneté active.

Par ailleurs, un zoom a été fait sur les actions à destination des femmes migrantes.

Mercredi 16 octobre - Yssingeaux (43) Inauguration du Centre provisoire d’hébergement

Une matinée d’échanges et d’information s’est tenue à Yssingeaux mercredi 16 octobre 2019, dans le cadre de la quinzaine régionale de l’intégration. A travers cette manifestation, il s’agissait de mieux faire connaître les partenaires et les actions de l’accompagnement des personnes bénéficiaires de la protection internationale, dans leur parcours d’intégration. Cette action a été organisée par Christine Hacques, sous-préfète d’Yssingeaux, en collaboration avec l’association Entraide Pierre Valdo.

  • Au programme de cette matinée :
  • Accueil et présentation de l’activité de l’association
  • Présentation des partenariats locaux construits au niveau local, sous forme de tables rondes
  • Visite des nouveaux locaux professionnels de l’association et échanges avec les bénévoles et les salariés
  • Visite privée d’un appartement occupé par un réfugié qui a témoigné de son parcours à la préparation de sortie vers le droit commun.

Jeudi 17 octobre – Cournon d'Auvergne (63) : Construire avec leurs expériences et nos compétences

Organisée par l'association Cécler, cette journée visait la co-construction d'un futur pour les publics bénéficiaires de la protection internationale. Une table ronde réunissant les acteurs de l'insertion professionnelle et des représentants des réfugiés a abordé 3 thèmes : innover dans l'apprentissage de la langue, développer la participation active des bénéficiaires, exporter les bonnes pratiques entre les territoires.


Vendredi 18 octobre – Clermont-Ferrand (63) : Le rallye de l'intégration des réfugiés

Mardi 8 octobre - Lyon (69) : "Grimper pour se remobiliser"

M.Vivès « assure » un jeune réfugié algérien [Image63696]

Image63696 : M.Vivès « assure » un jeune réfugié algérien

Cette action autour du sport comme vecteur d'intégration s’est déroulée au Mur de Lyon avec le groupe Climb Up, Forum Réfugiés et deux bénéficiaires de la protection internationale (une jeune afghane et un jeune algérien), en présence de Clément VIVES, Secrétaire général adjoint de la Préfecture du Rhône.

L’objectif de cette remobilisation par l'escalade est de développer la confiance en soi et en l'autre, le respect du cadre et des consignes, « l’aller vers » et le dépassement de soi. Les réfugiés qui le souhaitent peuvent ensuite revenir grimper en autonomie au Mur de Lyon. L'action prévoit des séances indoor et des sorties outdoor.


Vendredi 11 octobre - Lyon (69) : « Danser le FLE » à l’opéra

En apesanteur au-dessus des toits de Lyon, dans le magnifique grand studio de l’Opéra : des bénéficiaires de la protection internationale accompagnés par Forum réfugiés-Cosi et des danseurs professionnels du ballet de l’Opéra de Lyon ne maitrisant pas la langue française. Tous encadrés par Fernando CARRION, chorégraphe, et Marie EVREUX, Responsable développement culturel à l’Opéra de Lyon.

Le projet, financé par la Préfecture du Rhône, consiste à utiliser des ateliers de danse en lien avec des cours de Français Langue Etrangère (FLE). Chaque participant prend plaisir à utiliser la langue française, ses mots, ses sons ; se réapproprie son corps, prend confiance en soi, travaille avec l’autre et s’appuie sur la force du groupe, tout en découvrant l’Opéra de Lyon.

Après quelques échanges avec les acteurs et les organisateurs du projet, Clément VIVES, Secrétaire général adjoint de la Préfecture du Rhône, a même participé au début de cette danse pas comme les autres.


Mardi 15 octobre - Villeurbanne (69) : « Une promesse d'embauche pour renforcer mes compétences »

Cofinancée via le « Contrat Territorial d'Accueil et d'Intégration des Réfugiés » signé entre l’Etat et la Métropole de Lyon le 26 juin 2019, cette action a pour objectifs de répondre aux besoins de recrutement des entreprises, de permettre aux BPI d’acquérir le vocabulaire lié au métier visé et s’exprimer à l’oral et à l’écrit dans leur environnement professionnel, de se former aux connaissances de base, sécurité, hygiène, métier de l’emploi visé et enfin, grâce à un stage, d’apprendre en situation réelle de travail.

A la cuisine centrale de Sodexo, sur le Site Education  de l’Université Claude Bernard, (900 couverts servis chaque jour, 1000 m² de surface), Alain RÉGNIER, préfet, délégué interministériel pour l'accueil et l'intégration des réfugiés et Emmanuel AUBRY préfet, secrétaire général de la Préfecture du Rhône ont échangé avec les partenaires du projet - l’organisme de formation ALPES, Forum réfugiés-Cosi, Sodexo - autour de la construction de l’action et l’intérêt pour les entreprises d’y adhérer.

Ils ont ensuite rencontré Chafai BOUMGOUT, jeune homme de 32 ans, reconnu réfugié en avril 2018. Après avoir intégré le programme Accelair en juin 2018, il a obtenu un logement en novembre 2018. Après quelques missions dans la restauration, M. BOUMGOUT intègre le projet « Une promesse d’embauche pour développer ses compétences ». Il a signé son contrat de travail avec Sodexo le 16/09/2019. Au démarrage il devait avoir un poste d’employé polyvalent mais au regard des compétences dont il a su faire preuve lors de son stage, il a intégré l’entreprise sur un poste de Commis de cuisine.

 

Lundi 14 octobre - Chambéry (73)

Le Dauphiné Libéré - Comment ces réfugiés ont réussi leur intégration -  Par Etienne MERLE | Publié le 14/10/2019 à 19:00

Gabriel et Thierry ont fui la République démocratique du Congo. Réfugiés en France, ils travaillent désormais à Montmélian en Savoie, en CDI. Des exemples d’intégration “réussis” qui tordent le cou aux idées préconçues. Et en plein débat sur l’immigration, la préfecture de la Savoie ouvre la "Quinzaine de l’intégration" pour mettre en valeur ces profils de réfugiés ayant réussi à s’adapter. Reportage.

Dans la zone industrielle des îles, à Arbin, près de Montmélian, se cache l’entreprise IRTO, spécialisée dans l’installation des réseaux de communications optiques. Une société savoyarde comme une autre, à une exception près. Trois salariés sont des réfugiés. Deux d’entre eux ont fui la République démocratique du Congo.

Le premier, Thierry*, était entrepreneur électricien à Kinshasa, la capitale. Mais il était aussi militant « des droits de l’Homme » dans un pays tenu d’une main de fer par l’ex-Président Joseph Kabila. En 2017, il est contraint à l’exil. « Je suis arrivé à Lyon mais on m’a conseillé d’aller à Chambéry » raconte l’intéressé. « Ensuite, j’ai passé trois mois à dormir dans la rue et j’ai déposé ma demande d’asile ». Il est alors pris en charge par le centre d’accueil des demandeurs d’asiles (Cada) de Montmélian. « Je n’avais pas envie de traîner dans les rues. Alors, je suis devenu bénévole pour la banque alimentaire à Chambéry pendant 8 mois ». En un an, il obtient le statut de réfugié. « J’ai de la chance. Je sais que pour certaines personnes cela peut prendre plusieurs années. Mais c’est aussi grâce à ma détermination. Maintenant, je suis à l’aise » sourit-il.

Avec lui, travaille Gabriel*, 20 ans, un compatriote. Il ne souhaite pas raconter pourquoi il s’est exilé. « Je suis arrivé en France à 17 ans […] et j’ai rejoint le lycée professionnel de Montmélian » raconte-t-il. Lui aussi a pu obtenir son statut de réfugié en « seulement » un an. « Ensuite, j’ai passé un CAP de maintenance de bâtiments des collectivités que j’ai obtenu et j’ai cherché du travail ».

Comme Thierry, il est recruté par Mohamed Aissa, le directeur d’IRTO. « On a énormément de mal à recruter dans notre secteur et surtout à recruter des personnes prêtes à se former dans un nouveau métier. C’était leurs cas. Mais je ne l’ai pas fait parce qu’ils sont réfugiés » explique le dirigeant.

Pour lui, renvoyer ses salariés à leur statut de réfugié est une forme de stigmatisation : « Ce n’est pas la question ! Ils travaillent bien, alors je me bats pour qu’ils bossent chez nous. Je ne suis pas là pour faire du social […] Mais c’est une chance pour nous et pour la France de les avoir ici », conclut Mohamed Aissa.

Des barrières administratives

Cependant, certains délais administratifs peuvent parfois freiner les employeurs dans leur recrutement. « Par exemple, les réfugiés ont souvent des numéros de sécurité sociale provisoires, et il est donc impossible de leur proposer des CDI » explique le responsable du Cada de Montmélian. « Je dois donc leur proposer des CDD, sauf qu’ils sont limités dans le temps. Ce n’est pas toujours facile pour nous employeur car les règles sont strictes. On ne sait pas toujours comment faire », témoigne Mohamed Aissa.

Ce n’est plus le cas ni de Thierry, ni de Gabriel qui ont tous les deux signé un CDI. « Le travail est au top. Je sais que je suis chanceux mais je suis aussi fier de moi. Ce sont mes efforts qui m’ont permis d’avoir de la chance », confie Gabriel.

Les deux Congolais construisent désormais une nouvelle vie, en Savoie. Pour autant, chacun garde avec lui l’espoir qu’un jour ils puissent retourner chez eux à Kinshasa. Auprès de leurs proches et les leurs familles.

*À leur demande, nous ne citerons pas les noms de famille de Gabriel et Thierry

UN ACCUEIL DIGNE EST LA CONDITION POUR RÉUSSIR  

Rémy Kossonogow est le directeur de la l’ADDCAES (pour Association départementale pour le développement et la coordination des actions auprès des étrangers de la Savoie). « Une porte d’entrée » pour les demandeurs d’asile dans le département. Ses équipes sont sur le terrain quotidiennement pour accompagner et contribuer à « l’intégration des immigrés et de leurs familles, à l’accès aux droits et à l’égalité des chances » peut-on lire sur le site internet.

Comme Thierry Pothet, le directeur de la DDCSPPdirection départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, il constate l’augmentation des demandes d’asiles depuis trois ans. « Au début, nous avons eu du mal à "absorber" ce flux. Depuis, les choses se sont améliorées, des dispositifs ont été mis en place. Globalement nous sommes bien lotis en Savoie, comparé à d’autres départements, il y a une réelle volonté d’accueil ».

« Ils sont encore discriminés »

Pour autant, « il y a des aussi beaucoup de chose à améliorer ». Selon le directeur, les cours de français ne sont pas suffisants. « Il y a des programmes de 600 heures mais malheureusement, pour des non-scripteurs, on estime plutôt à 3000, le nombre d’heures nécessaires pour un bon apprentissage de la langue française. » 

Sur la question des logements aussi, les dispositifs sont « perfectibles » selon Rémy Kossonogow. « Il faut encore plus de mixité sociale. Les communes doivent accueillir les réfugiés plus individuellement et ne pas regrouper ces personnes aux mêmes endroits. »

Mais pour le directeur, c’est surtout les mentalités qui doivent évoluer. « L’appareil d’état ne peut pas tout. Nous, citoyen, devons aussi changer. Cela commence dès l’embauche. Nous avons le cas d’un réfugié, diplômé en France en développement durable. Pourtant, il n’a trouvé un emploi que dans le ménage. Ils sont encore discriminés à cause de leur statut de réfugiés ».

Pour le directeur, il est impossible d’avoir une intégration réussie sans un bon accueil. « Tout le monde sera gagnant, un accueil digne est la condition d’une intégration réussie » conclut-il. 

« ILS DOIVENT DEVENIR DES CITOYENS COMME LES AUTRES » 

Comment vos services articulent l’accueil des réfugiés sur le territoire ?

« Nous sommes des techniciens. Nous ne sommes pas là pour faire des débats politiques. Notre travail consiste à coordonner, avec nos partenaires (associations, communes, institutions…), des actions pour permettre l’intégration de personnes ayant obtenu le droit d’asile en France. Depuis trois ans, il y a une augmentation importante des demandes d’asile, et donc des réfugiés [161 demandes en 2018, +61% en deux ans NDLR]. »

Qu’est ce qu’on entend par intégration ?

« L’intégration, c’est un certain nombre de “cases” à cocher. Il y a l’emploi ou la formation, qui permettent l’autonomie des personnes. Mais l’intégration doit aussi être culturelle. Elle comprend donc l’apprentissage de langue et de la culture française. Par exemple, nous avons le Service insertion réfugiés (SIR), qui donne 600 heures de cours de français aux réfugiés. Notre objectif, c’est de faire basculer ces personnes dans le droit commun. Elles doivent devenir des citoyens comme les autres. »

Avez-vous identifié des limites à vos dispositifs ?

« Nous avons besoin d’un meilleur suivi de nos actions. Nous travaillons au jour le jour, et nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour mesurer correctement l’efficacité de nos actions. C’est un point sur lequel il va falloir travailler. Mais dans le même temps, nous pouvons compter sur un tissu associatif très actif. Et il y a un réel dialogue avec les communes, les institutions, et les associations. Nos débats sont très apaisés, nous ne nous affrontons pas, et je crois, que nous sommes transparents sur notre manière de travailler. »


Mardi 15 octobre – Annecy (74) – visite du CIDFF

Pierre LAMBERT, préfet de Haute-Savoie, a rencontré la direction et les équipes du Centre d’information sur les droits des femmes et de la famille (CIDFF74). Ces derniers ont notamment présenté les actions d’accompagnement mises en œuvre dans le cadre de l’accompagnement au projet professionnel. Plusieurs bénéficiaires ont pu témoigner de leur expérience.