Dossiers : Droits des femmes et égalité

Mise à jour : 13 octobre 2022

Si l’égalité entre les femmes et les hommes est acquise en droit et que de nombreux progrès législatifs sont constatés, elle peine à se concrétiser dans les faits et reste au cœur des enjeux de nos politiques publiques, tant économiques que sociales. Réduire les inégalités entre les femmes et les hommes est une préoccupation majeure du gouvernement qui poursuit une politique volontariste d’accès aux droits des femmes, de lutte contre les violences et d’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes.

Pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes

Les chiffres de l'inégalité

Depuis 1946, l’article 3 du préambule de la Constitution pose le principe de l’égalité des droits entre hommes et femmes : « La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ». Depuis, un grand nombre de textes législatifs ont été adoptés pour assurer l’égalité entre les femmes et les hommes mais, malgré les progrès accomplis, beaucoup d’inégalités et de paradoxes subsistent.
Par exemple, si les femmes sont aujourd’hui massivement présentes sur le marché du travail, représentant presque la moitié de la population active, qu’elles sont de plus en plus diplômées en réussissant à l’école et à l’université mieux que les garçons, les inégalités de traitement dès la petite enfance marquent encore les parcours et le devenir des femmes et des hommes :

  • Le salaire net des femmes en Auvergne-Rhône-Alpes est inférieur de 21 % à celui des hommes, à temps de travail équivalent ;
  • Elles peinent à accéder aux postes à haute responsabilité : seules 2 femmes dirigent des entreprises du CAC 40 et aucune des deux n’est PDG ;
  • L’éventail des métiers exercés par les femmes est nettement plus réduit que les hommes (forte concentration des femmes sur les métiers du soin et des services à la personne) ;
  • Leurs conditions d’emploi sont plus souvent précaires et elles occupent davantage des postes déclassés, c’est-à-dire dont le niveau de qualification est inférieur à leur niveau de formation.
  • 30 % des mères de familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté en Auvergne-Rhône-Alpes (contre 18 % de taux de pauvreté pour l’ensemble des ménages);
  • Les tâches domestiques et familiales continuent d’être assurées très majoritairement par les femmes (4,5 heures par jour pour les femmes contre 2,5 heures pour les hommes) et le temps partiel reste beaucoup plus souvent imposé aux femmes (82% sont des femmes);
  • Enfin, la manifestation la plus brutale de ces inégalités est la violence que subissent les femmes dans toutes les sphères de leur vie (privée, travail, transport …) et à tous les âges. Au sein du couple, 1 femme sur 10 est victime de violences.

Ces inégalités trouvent leur racine dans les préjugés et les rôles sociaux stéréotypés trop souvent assignés, consciemment ou pas, aux femmes et aux hommes.
Pour aboutir à une égalité réelle, l’approche intégrée de l’égalité doit permettre d’adopter une approche transversale de l’égalité femmes-hommes sur tous les axes d’intervention, complétée par des actions spécifiques destinées à agir plus finement sur les inégalités persistantes envers les femmes.

L’État s’engage pour l’égalité en Auvergne-Rhône-Alpes

L’égalité entre les femmes et les hommes est un principe constitutionnel précisé dans l’article 3 du Préambule de la Constitution de 1946, qui indique que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ». En outre, cet article précise depuis 1999 que « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives » et les partis doivent « contribuer à la mise en œuvre » de ce principe de parité.

La loi du 4 août 2014 relative à l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, prévoit que « l'Etat et les collectivités territoriales, ainsi que leurs établissements publics, mettent en œuvre une politique pour l'égalité entre les femmes et les hommes selon une approche intégrée. »

L’égalité femmes-hommes est ainsi une politique publique à part entière, portée par tous les ministères.

La politique intégrée de l’égalité comprend à la fois la mise en œuvre transversale de ces thématiques dans l’ensemble des politiques publiques, et des actions spécifiques. Elle est pilotée par le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes et par le Secrétariat d’État en charge de l'Egalité entre entre les femmes et les hommes.

En Auvergne-Rhône-Alpes, sous l’autorité du Préfet de région, elle est déclinée et coordonnée par la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité et de déléguées départementales aux droits des femmes .

La politique intégrée de l’égalité comprend quatre axes principaux

Prévenir les stéréotypes et favoriser la mixité

Prévenir et lutter contre les discriminations liées au sexe, favoriser une meilleure articulation des temps de vie et un partage équilibré des responsabilités parentales, favoriser la mixité dans la pratique sportive et la culture, encourager la parité et les responsabilités dans la politique en politique et dans la gouvernance des grandes entreprises.

Promouvoir l’égalité et la mixité professionnelles

Promouvoir la mixité dans les filières scientifiques et techniques (en particularité dans le numérique) afin d’encourager la mixité dans les choix des métiers, accompagner l’insertion sociale des femmes et prévenir leurs situations de précarité, garantir l’égalité professionnelle et l’égal accès aux responsabilités professionnelles, faciliter la création et la reprise d’entreprise par les femmes.

Lutter contre les violences

Lutter contre les violences faites aux femmes et les atteintes à leur dignité, former les acteurs et les professionnels de la lutte contre les violences faites aux femmes, accompagner les femmes victimes de violences (hébergement...), favoriser le parcours de sortie de la prostitution et contribuer à la lutte contre le système prostitutionnel, lutter contre le harcèlement sexiste et sexuel.

L’État a notamment lancé un numéro d’appel anonyme et gratuit pour aides les personnes victimes de violences et leur entourage, les accompagner et les orienter : le 3919. Des associations sont également financées sur l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour accompagner les femmes victimes de violences.

Garantir le droit à la santé

Améliorer l’information et la prévention, garantir l’accès à une information fiable dans les domaines de la santé sexuelle et de la sexualité (contraception, IVG, prévention des IST...), adapter l’offre en matière de santé sexuelle aux populations et territoires.