Stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté en région Centre-Val de Loire

Mise à jour : 11 décembre 2020

 

En 2018, pour lutter contre la pauvreté, le Président de la République présentait " la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté " : une approche interministérielle, construite avec les partenaires, appelée à s’adapter dans chacune des régions, avec la nomination de commissaires dédiés, placés sous la responsabilité des préfets de région.

En Centre-Val de Loire, autour du préfet Pierre POUËSSEL, en soutien du commissaire à la lutte contre la pauvreté, l’ensemble des services régionaux sont mobilisés, en premier lieu les deux réseaux principaux de la cohésion sociale et de l’emploi, pour :

- lutter contre les situations de détresse

- miser sur la prévention

- consolider l’accompagnement (dont les démarches d’insertion vers l’emploi).

Ainsi, l’ambition de la stratégie se met en œuvre de manière concrète :

- en y associant dans un dialogue continu et constructif les acteurs de terrain

- en développant la logique contractuelle avec les Conseils départementaux et en l’étendant au Conseil régional et aux deux métropoles : 4 avenants avec les Conseils départementaux 18, 37, 41 et 45 finalisés, discussions en cours avec les départements 28 et 36 et avec la métropole d’Orléans, négociations bien avancées avec le Conseil régional et avec la métropole de Tours ;

- en mettant en œuvre les actions concrètes prévues :

  • avec Pôle emploi et les Conseils départementaux, le parcours d’accompagnement global
  • pour l’accès aux droits, avec bientôt neuf nouveaux Points conseils budget
  • avec le Conseil régional, l’Éducation nationale et les missions locales : lancement de l’obligation de formation pour les 16-18 ans
  • au sein des universités, avec la mise en place du ticket restaurant universitaire à 1 euro pour les étudiants boursiers

- en soutenant les initiatives associatives et locales pour répondre aux besoins des territoires et des citoyens :

  • un partenariat conforté avec la Fédération des acteurs des solidarités (FAS) sur la participation des personnes concernées et avec l’URIOPSS sur la " mobilisation des réseaux locaux pour lutter contre la précarité des familles monoparentales dans le Berry "
  • une irrigation des territoires avec le financement de 46 projets à hauteur de 400 000 euros, actions répondant aux besoins en matière de protection de l’enfance, d’insertion ou de besoins essentiels.

 

Pour en savoir plus, accéder au site de la Délégation interministérielle à la prévention et à la  lutte contre la pauvreté et au  document " De nouvelles mesures pour prévenir et lutter contre la bascule dans la pauvreté télécharger (PDF - 386,21 ko) " (octobre 2020)

 

Une méthode :

- celle de la mobilisation et de la coordination des acteurs publics, en premier lieu des services de l’État dans une démarche collective, des échanges réguliers avec les partenaires (collectivités et associations)

- celle de la coordination renforcée des interventions pour optimiser les moyens financiers dédiés à la stratégie et ceux pouvant contribuer à réduire les inégalités

- celle de la participation – tant aux diagnostics qu’aux réponses – des acteurs de terrain, en premier lieu les associations et parfois les personnes concernées.

Des moyens :

Pour 2020, ce sont plus de 13,7 millions d’euros qui sont mobilisés en région Centre-Val de Loire au titre de la stratégie de lutte contre la pauvreté.

Actions Montants
Contractualisations avec collectivités et EPCIEtablissement Public de Coopération Intercommunale 11 700 000 *
Aide alimentaire 1 240 495
Crédits d’intervention du commissaire, soutien aux initiatives et aux territoires 740 000
Qualification accueil de jour 90 000
Total 13 770 495

* dont 50 % part État

De façon complémentaire à ces crédits dédiés, le caractère interministériel de la lutte contre la pauvreté mobilise d’autres dispositifs, portés notamment par le Ministère des solidarités ou celui de l’emploi, qui contribuent aux objectifs de la stratégie.

Par exemple, le montant des crédits alloués à l’hébergement et au logement adapté en 2020 est de 35 651 951€, hors mesures nouvelles, et répondent en grande partie au volet " insertion par le logement ".

Autres exemples, côté DIRECCTEDirection régionale de l'entreprise de la concurrence de la consommation du travail et de l'emploi :

  • <b>P</b><b>lan investissement compétences</b> télécharger (PDF - 756,29 ko) (PIC), connu dans la région sous le nom de PACTE : l’État investit 251M€ pour augmenter les places de formation et transformer l’appareil de formation en région Centre- Val de Loire. Ces crédits sont complétés, suite à la crise sanitaire, de 27,181M€ supplémentaires pour former entre 4 000 et 5 000 parcours de formation additionnels pour les jeunes (50 % sans qualification / 50 % post-BAC), prioritairement sur les métiers en tension.
  • Contrats aidés : d’ici la fin de l’année, l’État va financer 324 contrats aidés pour les jeunes dans le secteur non-marchand (PECPlan d'égalité des chances Jeunes) et 314 dans le secteur marchand (CIE Jeunes).
  • Garantie jeunes : à septembre 2020, elle a bénéficié jusqu’ici profité à presque 2 000 jeunes. Ce dispositif va être renforcé de +50 % en 2021.
  • Appels à projets lutte contre " les invisibles " : 7 projets ont été retenus dans le cadre de l’appel à projets (1 projet encore en cours d’instruction).
  • Insertion par l’activité économique : l’État finance à hauteur de 32M€ les structures de l’Insertion par l’Activité économique qui ont vocation à réinsérer des personnes rencontrant des difficultés pour accéder au marché du travail.
  • Service civique : 311 postes supplémentaires en 2020 (1 096 initialement).

D’autres interventions mobilisent quant à elles des crédits de l’Éducation nationale, de la politique de la ville ou de la santé, par exemple.

Grâce aux moyens dédiés, des actions innovantes, quelques exemples :

Accueil de jour

Exemple de l’ASLD 41 : refonte générale d’un accueil de jour avec tous les services opérationnels et avec des leviers d’insertion grâce aux activités jardinage et atelier bois. Deux autres projets accompagnés, l’un dans le Cher et l’autre dans l’Eure-et-Loir.

Contractualisations :

- avec les Conseils départementaux

  • 45/ mise en place d’un parcours d’accompagnement à destination des jeunes, " le PARI ", qui améliorera notamment la lutte contre les sorties sèches de jeunes de l’ASE. Pourrait être aussi citée, la mise en œuvre accélérée de l’action conduite avec " 1001 mots " pour le soutien à la parentalité.
  • 37/ dispositif " Parcours " pour améliorer la rapidité de prise en charge des allocataires du RSARevenu de solidarité active (mise en œuvre en novembre ; délai de prise en charge réduit de moitié de 54 à 27 jours)
  • 41/ renforcement de l’accompagnement social des jeunes majeurs de l’ASE en logement ; projet de garage solidaire pour aider à la mobilité des personnes en insertion ; aide financière à la garde d’enfants
  • 18/ principe d’une plate-forme départementale d’aide à la mobilité des personnes en insertion
  • Pour les départements 36 et 28, les travaux sont encore en cours.

Pour mémoire, sur la deuxième stratégie nationale (protection de l’enfance), les départements 18 et 41 ont été retenus dans la première phase. La signature est faite dans le Cher, annoncée dans le Loir-et-Cher.

Deux nouveaux départements entrent dans cette dynamique en 2020 : l’Eure-et-Loir et le Loiret.

- avec le Conseil régional

  • 100 000 euros déjà actés pour accompagner le démarrage de l’obligation de formation des 16-18 ans en soutenant les dispositifs du Conseil régional existants " assure ton année ", " assure ton avenir ", en finançant des vacations de psychosociologues utiles à la " remobilisation " des jeunes pris en charge par les Missions locales.
  • 150 000 euros en cours d’orientation, plutôt vers les lycées (lutte contre la fracture numérique, le gaspillage alimentaire et le soutien à l’insertion).

- avec les métropoles

  • Tours : les échanges concernent des projets dans quatre directions : médiation, lutte contre la fracture numérique, accès aux droits, clause d’insertion dans les marchés publics. Par ailleurs, la ville de Tours est mobilisée pour une candidature à la deuxième phase de territoires du Logement d’abord.
  • Orléans : les discussions sont ouvertes.

Soutien aux initiatives locales

Partenariats confirmés avec la FAS et l’URIOPSS.

46 projets soutenus dans les 6 départements sur la proposition des préfets, en lien avec les animateurs des groupes thématiques de la stratégie, et donc les acteurs de terrain.

Quelques exemples par département

  • 18/ avec l’APLEAT, expérimentation d’une équipe mobile contre les addictions pour les publics vulnérables et renforcement des dispositifs relais pour lutter contre le décrochage scolaire en collège dans les territoires de Vierzon et de Bourges ;
  • 28/ avec l’UDAF 28, création d’ateliers formation-information d’aide aux aidants de publics fragiles et soutien aux SIAE (vélo école Chartres et Nogent-le-Rotrou), guide de la mobilité ;
  • 36/ avec la CCIChambres de commerce et d'industrie de Châteauroux, accompagner les salariés en fin de contrat d’insertion grâce à des ateliers d’estime de soi pour engager leurs démarches de recherche d’emploi, avec les Restos du coeur qui conventionnent avec les acteurs de l’emploi ;
  • 37/ participation à la création de l’épicerie solidaire itinérante (Banque alimentaire et Croix rouge), création d’un fonds de soutien pour alléger les factures de réparation de publics utilisateurs de Solidarauto37 ;
  • 41/ soutien aux activités périscolaires du collège Les Pressigny à Selles-sur-Cher, accompagnement des femmes victimes de violences avec l’ASLD 41
  • 45/ poursuite des actions levant les freins de la mobilité (IMANIS et Communauté de communes Val de Sully), plusieurs projets pour l’aide alimentaire (Jardins de Cocagne, Saveurs et Talents) et participation à l’expérimentation de construction d’une Tiny House avec la Halte pour les grands précaires.

2020, une année exceptionnelle

La période de confinement a obligé une réponse circonstanciée et accrue à destination des populations les plus fragiles ; et, à titre préventif l’accompagnement des salariés et des entreprises afin de sauvegarder l’emploi et limiter ainsi l’accroissement immédiat des précarités.

Peuvent être soulignés  :

- un renforcement et une fluidité des relations avec les acteurs de terrain, unanimement salué notamment par les têtes de réseau associatives

- un accompagnement sans précédent des associations du secteur médico-social (viabilité financière des associations, mobilisation de la réserve civique, mise à disposition, en lien avec les collectivités territoriales, des matériels de protection)

- un soutien quotidien du secteur économique avec notamment les dispositions d’activité partielle (à cette date, 431 582 950 € de prise en charge des salaires par le biais du dispositif de l’activité partielle)

- des mesures exceptionnelles répondant à des besoins spécifiques :

  • mise à l’abri des personnes à la rue

    Au-delà des 1 389 places d’hébergement d’urgence pérennes, des 532 places supplémentaires mobilisées pour l’hiver, 304 places exceptionnelles ont été ouvertes au plus fort de la période de crise .

    Par ailleurs, l’ensemble des dispositifs de veille sociale se sont adaptés pendant la période de crise sanitaire, et notamment pendant le confinement. Ainsi les SIAOService intégré d'accueil et d'orientation/115 ont maintenu au maximum un contact téléphonique avec les personnes sans-abri. Les maraudes ont été renforcées sur l’ensemble des territoires, là encore pour maintenir le lien et assurer une veille.

    La plupart des accueils de jour ne permettant pas, de par leur configuration, le respect des règles de prévention sanitaires, ont fermé, maintenant cependant, un minimum de services : domiciliation et hygiène pour les personnes à la rue. Néanmoins, ces fermetures ont été compensées par l’organisation de l’aide alimentaire d’une part, et la prise en charge 24 heures sur 24 sur les structures d’hébergement d’autre part.

  • arrêt des expulsions locatives ; les quelques situations qui ont pu faire l'objet d'une expulsion résultent de situations de squatts (occupations sans droit ni titre), ou de troubles de voisinage ; par ailleurs, les propriétaires seront indemnisés, lorsqu'ils en font la demande et lorsque cela était nécessaire, des places d'hébergement ont été mobilisées.
  • fonds régional d’urgence de 60 000 euros créé au début du confinement pour répondre aux besoins des personnes très vulnérables avant la création et la distribution de 175 530 chèques services d’une valeur nominale de 3,5€, soit 614 355€.
  • déblocage de crédits exceptionnels pour l’aide alimentaire dédiés aux associations intervenant dans les territoires de la région. Près d’1,7 millions d’euros (1 684 715 €) ont ainsi été mobilisés dont 90 % ont été mobilisés pour l’achat de denrées. Les 6 banques alimentaires et les 100 associations distributrices agréées de la région ont fait face à une augmentation importante de la demande, et ont souvent accueilli des publics qui n’avaient jamais eu recours à l’aide alimentaire jusqu’alors (familles, étudiants, etc.)
  • accompagnement renforcé des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Plus de 10 millions d’euros ont été mobilisés (10 243 158 €) pour assurer la continuité éducative auprès des enfants ne pouvant plus aller à l’école, soutenir les associations intervenant dans les quartiers, organiser des activités pendant les vacances et permettre le départ des enfants dans des colos apprenantes (colonies de vacances avec une dimension éducative renforcée).
  • déblocage de crédits exceptionnels pour l’aide alimentaire dédiés aux associations intervenant dans les territoires de la région (1 240 495 €)
  • versement en mai de l’aide exceptionnelle versée aux familles modestes (141 058 foyers régionaux concernés pour plus de 183 000 enfants), puis de la prime de rentrée scolaire bonifiée exceptionnellement de 100 euros (112 542 familles concernées en région).

La crise sanitaire devenue économique et donc sociale

La situation économique du début d’année a profondément changé avec les conséquences de la période de confinement et celles des mesures sanitaires, en perpétuelle adaptation liée à la circulation du virus de la COVID 19.

Ainsi, en début d’année, dans la plupart des territoires régionaux, la priorité d’action pouvait porter sur un accompagnement renforcé des personnes en insertion afin de satisfaire aux offres d’emplois non pourvues dans les secteurs d’activités en tension. Actuellement, ces secteurs d’activités sont ceux qui peuvent être premièrement touchés par les conséquences économiques de la crise : industrie aéronautique ou automobile, restauration, événementiel, …

Trois indicateurs régionaux, partagés avec les acteurs de terrain, montrent aujourd’hui une tendance à l’accroissement des fragilités :

- sur le front de l’emploi, une reprise timide de l’intérim (pourtant pourvoyeur important d’emplois en région), une stabilisation du nombre de demandeurs d’emplois après une augmentation importante durant l’été, des premières démarches de licenciements en nombre

- en matière d’insertion, l’augmentation du nombre d’allocataires depuis cet été

- en matière d’aide alimentaire, une augmentation du nombre de bénéficiaires et une diversification des publics pris en charge.

Face à cette situation extraordinaire, des efforts à accentuer, des leviers d’action sans précédent

Une mobilisation régionale à maintenir sur les fondamentaux de la stratégie : prévention et accompagnement

Des efforts à accentuer sur les besoins essentiels du quotidien :

- sur les mesures portées par la stratégie sur les besoins essentiels du quotidien, notamment les mesures portées en lien avec l’Éducation nationale (petits déjeuners dans les écoles, cantine à tarification sociale)

- sur l’accès aux droits et sur l’accès à la santé.

Par ailleurs, des leviers d’action sans précédent à solliciter, au titre :

- des appels à projets en cours :

  • " Logement d’abord 2 "
  • plan massif de soutien massif à l’insertion par l’activité économique

- de " l’appel à manifestation d’intérêt " prise en charge de l’hébergement et de l’accompagnement des grands vulnérables ".

- du plan " 1 jeune, 1 solution ", et ses trois dimensions d’interventions :

  • aide à l’embauche
  • formation
  • aide à l’insertion

- et plus globalement de " France Relance "

  • pour faire que les crédits dédiés à la transition écologique servent, y compris à la requalification du parc de logement social et de certains équipements permettant la prise en charge des publics fragiles
  • avec les deux fiches dédiées à la cohésion sociale, mobilisant 200 millions d’euros de crédits, fiches qui devraient être détaillées après la rencontre du Premier ministre avec les associations de lutte contre la pauvreté et contre les précarités.

La réponse exceptionnelle apportée collectivement lors de la période de confinement invite à poursuivre les coopérations et les démarches innovantes. Nos réponses aux besoins des personnes concernées mobiliseront ainsi les moyens des nombreux dispositifs initiés par l’État (lutte contre la pauvreté, protection de l’enfance, 1 jeune, 1 solution, France Relance, …) ou ceux conduits dans le même temps par les collectivités.

Pour cela, chaque acteur trouvera le soutien, le concours et l’appui de tous services régionaux et départementaux, en particulier les réseaux de la cohésion sociale, de l’emploi et du travail avec le soutien du commissaire à la lutte contre la pauvreté.

Jean-Yves DOUCHEZ, haut-commissaire à la lutte contre la pauvreté en région Centre-Val de Loire

Au sortir de la crise de la Covid-19, accompagner les 16-25 ans pour construire leur avenir.

Le plan "1jeune, 1solution" a trois dimensions d'interventions :

- Faciliter l'entrée dans la vie professionnelle

  • un coup de pouce pour accélérer l’embauche des jeunes
  • une prime pour favoriser l'apprentissage et les contrats de professionnalisation
  • des missions d'utilité sociale pour jeunes en quête de sens

Pour consulter le tableau synoptique des aides à l'embauche, cliquer ici télécharger (PDF - 386,21 ko)

- Orienter et former 200 000 jeunes vers les secteurs et les métiers d'avenir

  • de nouvelles formations qualifiantes vers les métiers d'avenir grâce au Plan d'Investissement dans les Compétences (PIC)
  • des formations qualifiantes pour répondre aux besoins du secteur du soin et de la santé
  • des formations numériques à portée de tous
  • des parcours personnalisés pour les décrocheurs entre 16 et 18 ans
  • des places de formation supplémentaires pour les lycéens et les étudiants

- Accompagner les jeunes éloignés de l'emploi en construisant 300 000 parcours d'insertion sur mesure