Conjoncture économique régionale

Mise à jour : 08 décembre 2017

Le comité régional du suivi de l’économie, instauré par le préfet de Corse au 1er semestre 2017, s’est réuni le 9 novembre 2017 à Ajaccio et Bastia, en visioconférence.

Ce comité, présidé par le préfet de Corse, a pour objet de porter un regard collectif le plus large possible sur la conjoncture économique (hors secteur agricole), grâce à la présence de représentants du secteur bancaire aux côtés des administrations (services et opérateurs de l’Etat, services de l’agence du développement économique de la Corse et de l’agence du tourisme de la Corse), des chambres consulaires et des organisations patronales.

Dans un contexte restant marqué par des fragilités persistantes liées aux caractéristiques structurelles du tissu économique insulaire (contraintes liées à la géographie, infrastructures, très fort poids des très petites entreprises, notamment), appelant à la prudence et à la vigilance, les participants ont partagé le constat d’un début de reprise économique, lié sans doute pour partie à la bonne tenue de la saison touristique 2017, ainsi qu’à la reprise d’ensemble qui s’opère en France et dans la zone euro.

Situation de l’emploi

taux de chômage au sens du BIT, mesuré par l’INSEEInstitut national de la statistique et des études économiques : 10,0 % au deuxième trimestre 2017, orienté à la baisse depuis deux années. C’est le niveau le plus bas depuis le 4ème trimestre 2012 (le maximum, 11,2 %, a été atteint au T2/2015, et le minimum des 10 dernières années, 7,6 %, remonte aux trois premiers trimestres de 2008) ;
création d’emploi dans le secteur marchand : +3,1 % sur un an (INSEEInstitut national de la statistique et des études économiques deuxième trimestre 2017), atteignant 68 200 emplois, en progression continue depuis 2002, nettement supérieure à la tendance nationale de +1,6 % sur un an. Le stock augmente de +35,4 % au total sur 15 ans.Cette dynamique est confirmée par l’URSSAFUnion de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales sur un périmètre plus large (80 175 emplois salariés) ;
demandeurs d’emplois : +1,0 % sur un an en catégorie A, +1,8 % pour le cumul des catégories A, B et C (Pôle emploi, septembre 17). Cette progression en valeur absolue des effectifs de demandeurs d’emploi, en dépit de la baisse du taux de chômage, résulte d’un accroissement de la population active plus rapide que le rythme des créations d’emplois ;
offres d’emplois collectées par pôle emploi : +29,0 % en cumul annuel (septembre 2017), s’élevaient à 18 200, atteignant un total très proche de la valeur médiane observée entre 2002 et 2013, période qui avait été suivie d’une baisse marquée.

Situation des entreprises

chiffres d’affaires des entreprises assujetties à déclaration de TVATaxe sur la valeur ajoutée : +7,59 % sur les trois premiers trimestres de 2017 (DRFiP), %), la tendance nationale étant de +5,72 %. 2016 avait été une année de stabilisation, (-0,05 %), après une progression en 2015 de +3,43 % (2013 et 2014 ayant été des années de légères baisses) ;
TVATaxe sur la valeur ajoutée déductible sur immobilisations : +21,48 % sur les trois premiers trimestres de 2017 (DRFiP), la tendance nationale s’établissant à +3,24 %. Ceci témoigne d’un niveau d’investissements dans l’île au plus haut depuis 2012 ;
collecte de l’impôt sur les sociétés (IS) : +11,73 % sur les trois premiers trimestres de 2017, ce qui semble confirmer une meilleure profitabilité des entreprises, compte tenu de la mise en place du CICE, venant s’imputer de manière croissante sur cet impôt.
climat des affaires : « Une sortie de période estivale globalement satisfaisante sauf dans certains services marchands » (Banque de France, enquête de septembre 2017) ;
crédits aux entreprises : +8,4 % pour la trésorerie sur un an (Banque de France, deuxième trimestre de 2017) (contre +0,6 % en France), et de +12,8 % pour l’équipement (+3,2 % au national).
créations d’entreprises hors micro-entrepreneurs: +5,3 % sur un an (deuxième trimestre 2017), à un rythme supérieur à la tendance nationale de +3,0 %. La création via le régime de micro-entrepreneur diminue de -5,9 % sur un an (baisse quasi continuelle depuis le pic de 2010) ;
défaillances d’entreprises : +5,4 % sur un an (INSEEInstitut national de la statistique et des études économiques, deuxième trimestre 2017). Après une forte progression entre septembre 2015 et mars 2017 qui les avait portées à leur plus haut niveau depuis 10 ans, les défaillances commencent à baisser depuis mars, retrouvant presque leur niveau de mi-2016.

Secteurs spécifiques

Construction

Emploi : +0,0 % sur un an (INSEEInstitut national de la statistique et des études économiques, deuxième trimestre 2017), avec toutefois une baisse trimestrielle de -1,4 %. En base 100 pour l’année 2005, il se situait à 115,6 à la fin du deuxième trimestre de 2017, niveau le plus bas depuis mi-2007, bien en-deçà du pic de 130 atteint en 2012 ;
Chiffre d’affaires des entreprises assujetties à déclaration de TVATaxe sur la valeur ajoutée : +8,05 % sur les trois premiers trimestres de 2017 (DRFiP), après une contraction en 2015 (-0,74 %) et en 2016 (-1,05 %). Pour autant, cette croissance ne concerne que la Corse-du-Sud (+15,84 %), la Haute-Corse continuant à voir son volume d’activité s’éroder (-0,73 %) ;
Autorisations de constructions de logements : -34,3 % en glissement annuel (INSEEInstitut national de la statistique et des études économiques, deuxième trimestre 2017), après une forte progression (+107,8 % annuellement au T3/2016, ce qui avait permis de dépasser le niveau de 2008). Cette évolution négative ne concerne que la Corse-du-Sud (-58,6 % sur un an, contre +47,2 % en 2B), et s’inscrit dans un contexte national haussier de +15,1 % ;
logements commencés : +37,1 % sur un an (INSEEInstitut national de la statistique et des études économiques, deuxième trimestre 2017), atteignant 147 points en base 100 janvier 2005 (national : 98 points), à un niveau restant inférieur au pic historique atteint en 2012 (168 points). Seule la Corse-du-Sud bénéficie de cette forte progression (+62,9 %), l’activité en Haute-Corse s’étant quant à elle stabilisée sur un an (+0,9 %) ;
transactions immobilières dans l’ancien : +24,45 % sur les trois premiers trimestres (DRFiP), après une hausse en 2016 (+21,04 %) les ayant d’ores et déjà portées à leur plus haut niveau depuis au moins 2009, mettant un terme à la stabilisation observée en 2015 (+0,1 % sur un an). Cette tendance encourageante est plus prononcée en Corse-du-Sud qu’en Haute-Corse.

Transports

transport de passagers : +6,1 % sur un an (DREALdirection régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement, septembre 2017). La tendance haussière du (hors croisières) s’accentue, principalement grâce à l’aérien (+10,5 % sur un an), mais aussi le maritime (+2,2 %). Le nombre total de passagers transportés sur 12 mois dépasse désormais 8,1 millions, nouveau record nettement au-delà du pic atteint en 2011 de 7,5 millions ;
fret : +7 % sur un an en mètres linéaires (DREALdirection régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement, septembre 2017, soit 2,17 millions, niveau supérieur au maximum atteint en 2011), +4 % en tonnage (DREALdirection régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement, août 2017, soit 2,27 millions de tonnes sur 12 mois, restant encore inférieur au régime de 2011-2012).

Saison touristique

nuitées dans l’hôtellerie : +4,9 % en glissement annuel (INSEEInstitut national de la statistique et des études économiques, août 2017, soit 3,24 millions de nuitées sur 12 mois), le niveau atteint dépassant le pic de 2011 (3,1 millions de nuitées) ;
nuitées de l’hébergement de plein air : +3,75 % en cumul saisonnier (soit 3,78 millions de nuitées d’avril à août 2017), après avoir légèrement augmenté en 2016 (+0,36 %) et plus fortement en 2015 (+3,06 %), suite à une forte baisse de -9,1 % en 2014, ce qui pourrait porter la saison 2017 au niveau du pic atteint en 2013 (4,3 millions) ;
chiffre d’affaires des entreprises de l’hébergement-restauration assujetties à déclaration de TVATaxe sur la valeur ajoutée : +5,96 % sur les trois premiers trimestres de 2017 (DRFiP), après une faible hausse de 0,83 % en 2016.