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Mise en lumière de 12 nécropoles militaires à l’occasion du Centenaire de l’armistice

Mise à jour : 22 novembre 2018

Dans le cadre des cérémonies de commémoration du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des Armées a organisé, du 5 au 11 novembre 2018, la mise en lumière de 12 nécropoles nationales, symbolisant chacune un aspect du conflit.

Des centaines de diodes lumineuses ont illuminé, dès la tombée de la nuit, ces nécropoles nationales situées, pour la plupart, sur l’ancienne ligne de front, afin de rendre hommage au sacrifice des 1,4 million de soldats morts pour la France au cours de la Première Guerre mondiale, soulignant ainsi l’attachement de la société française au souvenir de ses combattants. Dans le Grand Est, deux nécropoles ont été illuminées à l'occasion du centenaire :

Nécropole de Cronenbourg

                                           

                                                      

Cimetière de garnison créé par les Allemands en 1872, la nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg regroupe les corps de soldats morts pour la France lors des différents conflits du XXe siècle, en particulier les deux conflits mondiaux la guerre d’Indochine et du Liban. En ce lieu reposent côte à côte 4 405 Français et 3 898 Allemands et près de 400 Alliés.

Strasbourg au cours de la Première Guerre mondiale

A la veille de la guerre, Strasbourg est une place forte allemande moderne composée d’environ 1 000 ouvrages. Située à 50 km de la frontière avec la France, celle-ci contrôle la plaine d’Alsace d’Est en Ouest pour bloquer toute offensive française provenant de Belfort. Strasbourg forme ainsi une garnison de 60 000 hommes prêts à subir une offensive française. Pour autant, il ne se déroule pas de combats dans ce secteur et Strasbourg reste, pour la durée de la guerre, une ville de l’arrière front allemand.

Le 1er août 1914, l’Allemagne mobilise. A cet effet, les bâtiments publics et privés tels que les écoles ou le séminaire sont réquisitionnés. Ces Festungslazarette - hôpitaux militaires de place forte – sont destinés à accueillir les premiers blessés venus du front. Une cinquantaine d’hôpitaux militaires sont ainsi ouverts pour prendre en charge plus de 10 000 blessés. Certains établissements sont spécialisés : chirurgie, soins dentaires, ophtalmologie ou troubles psychiatriques. D'autres comme le Lazarett 10 au Neudorf, accueille les malades infectieux, notamment, en 1917-1918, des prisonniers roumains et russes frappés d’une épidémie de typhus.

D’août 1914 à fin septembre 1914, 44 000 blessés sont soignés dans les hôpitaux de Strasbourg. En novembre 1918, après l’abdication de Gullaume II, la République est proclamée à Berlin. A Strasbourg, le social-démocrate Jacques Peirotes prend la tête de la municipalité et assure la transition d’un régime à l’autre, d’une nation à l’autre. Les troupes françaises entrent dans la ville le 22 novembre 1918.

Dispositif événementiel : 5500 diodes lumineuses illumineront la nécropole de Cronenbourg, mises en place en partenariat avec la Direction du Service national et de la Jeunesse, de la ville de Strasbourg et du Souvenir Français.

  • 10 novembre
    17h30 : Début de la cérémonie
    17h40 : Plantation d’un arbre
  • Participation importante d'élèves (Lauréats du concours des Petits artistes de la
  • mémoire, de lycéens et de classes européennes).

Nécropole du Hartmannswillerkopf

Située au lieu-dit du Siberloch sur les anciennes positions du 28e bataillon de chasseurs, la nécropole est aménagée de 1921 à 1926 et rassemble les corps exhumés sur les champs de bataille ou ceux de cimetières militaires provisoires de Wattwiller, de Steinbach, d’Uffoltz, de Willer, ainsi qu’au sud de Thann et de la Doller. Aujourd'hui, la nécropole est intégrée à un vaste ensemble mémoriel, composé d’un Monument National où reposent près de 12 000 soldats inconnus, d’un autel de la patrie, de l’ancien champ de bataille et d’un centre d’interprétation inaugurée en 2017.

Les combats du Hartmannswillerkopf

Situé au sud-est du massif du Grand Ballon, le Hartmannswillerkopf (HWK) est le seul champ de bataille de moyenne montagne en France où les conditions climatiques et d'accès sont des plus difficiles. Il domine la partie sud de la plaine d'Alsace. A cet effet, pour celui qui l’occupe, il permet d’observer les mouvements entre Colmar et Mulhouse. Au début de la guerre, chacun des belligérants porte peu d’attention à cet observatoire nature. Mais, le 25 septembre 1914, les
Français s’en emparent.

En janvier 1915, les Allemands lancent vainement différents assauts. Après trois tentatives, ils atteignent le sommet, fortifient leurs positions et organisent l'arrière front. Blockhaus, abris bétonnés, tranchées, réseaux de barbelés, ligne de chemin de fer et même un funiculaire sont construits, transformant le HWK en une redoutable forteresse. En avril 1915, le 7e bataillon de chasseurs et le 152e régiment d’infanterie repoussent l'ennemi. Les fantassins du 15-2, surnommés par les Allemands "Les Diables rouges" viennent ainsi d'écrire l'une des pages les plus glorieuses de leur histoire. Perdant en intensité, ce secteur est réorganisé par chacun des belligérants. Du côté allemand, l'eau et l'électricité sont acheminées jusqu'aux premières lignes. A l’automne 1915, de nouveaux combats s’y déroulent et, par trois fois, ce site change de main. Le 21 décembre, les Français s'emparent définitivement du sommet et d’une partie du HWK. Au cours de ces combats, près de 12 000 hommes français et allemands sont tués, blessés ou prisonniers. Parmi eux, le général Serret mort de ses blessures à l'ambulance de Moosch. A partir de janvier 1916, les combats perdent en intensité. Français et Allemands s’enterrent de part et d’autre du sommet, souvent à quelques dizaines de mètres les uns des autres. Un ultime coup de main ennemi est lancé sans succès le 12 septembre 1918. Le 4 novembre tombe le dernier soldat allemand. L'Armistice signé, les troupes françaises descendent dans la plaine d’Alsace pour occuper Cernay située au pied de la montagne.

  • Dispositif événementiel : 1700 diodes lumineuses
  • 10 novembre de 15h00 à 16h30 : cérémonie franco-allemande
  • Nuit du 10 au 11 novembre : veillée aux morts dans la crypte