Agir en faveur d’une société plus inclusive – Entrepreneuriat féminin

Mise à jour : 20 octobre 2020

Le témoignage de Monsieur Denis ROTH-FICHET, directeur aux droits des femmes et à l’égalité de la région Grand-Est. *

Quels sont les enjeux liés à l’entrepreneuriat féminin?

La promotion de l’entrepreneuriat féminin est l’un des moyens efficaces d’accroître l’égalité entre les femmes et les hommes et de participer à l’autonomisation économique des femmes.

C’est un axe central de toute politique d’égalité et de cohésion sociale qui constitue un des fondements de notre pacte social en général et de la future loi sur l’émancipation économique des femmes en particulier. Elle répond, en effet, à des considérations de justice et d’égalité (égal accès aux responsabilités, aux fonctions, aux rémunérations) et constitue donc une obligation démocratique. Mais elle est aussi un facteur de modernisation et un enjeu de croissance économique.

Or le sujet reste plus que jamais d’actualité : malgré plusieurs mesures incitatives, la part des femmes entrepreneures plafonnent, bon an mal an, autour de 36 % et la crise économique qui se dessine après ou concomitamment à la crise sanitaire risque d’impacter plus durement les entreprises dirigées par des femmes souvent plus jeunes et donc financièrement moins solides.

Pouvez-vous nous préciser vos missions ?

Mon périmètre d’action en la matière (je suis également en charge de la prévention et de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes) s’étend de la promotion de l’égalité professionnelle et salariale à l’entrepreneuriat féminin en passant par l’accès à l’emploi des femmes, la mixité des métiers et la lutte contre les discriminations à raison du sexe. J’y ajouterai, singulièrement au regard de la conjoncture, le soutien et la pérennisation de l’entrepreneuriat des femmes pendant et après la période de déconfinement.

Quelle est la nature du partenariat avec Alsace Active ?

Notre partenariat avec Alsace Active s’inscrit dans la lignée du plan d’action régional en faveur de l’entrepreneuriat féminin que nous avons signé en 2018 avec la région Grand Est et trois partenaires bancaires : BNP Paribas, Caisse d’Épargne et Banque des territoires, mais nous avions déjà noué auparavant des relations pour travailler sur cette thématique.

Quels sont nos enjeux communs ?

Nos enjeux communs ou complémentaires se donnent pour objectifs
de :
 • contribuer à accroître significativement la part des femmes créatrices ou repreneuses d’entreprises, et porter ce taux au plus près de 50 % ;
 • valoriser l’entrepreneuriat féminin par la formation, la sensibilisation, la communication, par le soutien aux concours féminins, ou la mise en avant de femmes modèles qui permettent d’accroître la visibilité des femmes entrepreneures et susciter des vocations ;
 • soutenir les projets d’entrepreneuriat des femmes par des actions d’accompagnement allant de la sensibilisation à l’accompagnement post-création tel que le marrainage en passant par la mise en réseau ;
 • augmenter de 15 % la proportion de femmes entrepreneures ayant bénéficié d’une action d’accompagnement post-création, afin de favoriser la pérennité des entreprises ;
 • développer les actions dans les territoires fragiles (quartiers prioritaires ou zones de revitalisation rurale) et auprès des publics jeunesse.

Que retenez-vous de ce partenariat ?
J’en retiens une relation de confiance, le partage d’idéaux communs sur le féminisme, mais aussi une connaissance de terrain d’Alsace Active (aussi bien de l’entreprise que du territoire) particulièrement fine et appréciable pour moi qui suis chargé de décliner au sein de la région Grand-Est les politiques publiques en faveur de l’égalité femmes-hommes et des droits des femmes.

Comment voyez-vous l’avenir du partenariat ?
J’espère sincèrement que notre partenariat se renforcera encore, car nous allons avoir besoin de toutes les expertises. Comme je l’ai dit, le contexte économique appelle des mesures pour soutenir l’entrepreneuriat et plus particulièrement celui de l’entrepreneuriat des femmes. De nombreuses actions du gouvernement et des initiatives portées par des associations comme Alsace Active ont déjà été prises pendant le confinement. Notre défi est de les poursuivre et d’en imaginer d’autres après le déconfinement. Ce ne sera pas facile. Mais ensemble nous pouvons y arriver !

*Source : Rapport d’activité 2019, France Active Alsace, interview réalisée par Sonia RAPIN-STIEFEL, directrice adjointe