Signature de trois conventions hôpital à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

Mise à jour : 02 décembre 2020

Accueil, recueil de la parole et prise en charge, au sein des structures hospitalières, des victimes particulièrement vulnérables

« La violence domestique est la première cause de mortalité chez les femmes âgées de 19 à 44 ans dans le monde, devant la guerre, le cancer et les accidents de la route » a déclaré Sandra Barns, rapporteur du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe sur la violence à l’égard des femmes.

Bien que la lutte contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité femmes-hommes constituent une priorité du quinquennat et malgré les avancées obtenues ces dernières années, les féminicides n’ont, de loin, pas disparu et ont même augmenté par rapport à l’année dernière. La délégation aux victimes a fait état, en 2019, de 146 femmes tuées par leur compagnon ou ex-conjoint. De plus, de janvier à octobre 2020 et par rapport à la même période de 2019, les faits de violences conjugales portés à la connaissance des forces de l’ordre et ayant fait l’objet d’une procédure ont augmenté de 15,1 % dans le Grand-Est.

Aussi, devons-nous redoubler d’effort et faire de cette lutte une priorité absolue.

Accueillir, recueillir la parole et prendre en charge au sein des structures hospitalières des victimes particulièrement vulnérables.

Le Grenelle contre les violences faites aux femmes mené à l’automne 2019, particulièrement riche d’échanges avec la société civile et les associations, a permis de mettre en place des plans d’actions de lutte contre les violences et d’identifier des pistes de progrès.

Le recueil de la parole et l’accueil de la victime ont notamment été identifiés comme des phases primordiales de la lutte contre les violences conjugales et c’est dans ce cadre que la généralisation de la possibilité de porter plainte, ou en tout cas de recueillir la parole de la victime à l’hôpital, a été adopté.

Ce dispositif vise à protéger la victime et à favoriser la libération de la parole dès le début du parcours de soins de la victime. Sa matérialisation par une convention permet, en outre, une meilleure prise en charge des victimes et doit leur éviter de répéter leur histoire, processus douloureux qui peut mener à un découragement et à une rétractation.

Le 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la Préfète du Grand-Est, préfète du Bas-Rhin, signe avec les représentants des parquets des tribunaux judiciaires de Strasbourg, Saverne et Colmar, la Direction départementale de la sécurité publique du Bas-Rhin, le Groupement de gendarmerie départementale du Bas-Rhin, l’Agence régionale de santé du Grand-Est et l’Ordre des médecins du Bas-Rhin la convention- cadre départementale « Accueil, recueil de la parole et prise en charge au sein des structures hospitalières du Bas-Rhin des victimes particulièrement vulnérables ». Cette avancée est considérée comme un élément clé de l’accueil de la parole de la victime et une mesure essentielle du Grenelle contre les violences conjugales

Cette même action est conduite ce même jour, par le préfet de la Meuse et les représentants des parquets des tribunaux judiciaires de Bar-le-Duc et Verdun, le Groupe Hospitalier du territoire meusien, l’ARSAgence Régionale de Santé, la direction départementale de la sécurité publique, le groupement de gendarmerie de la Meuse et le CIDFF-France victime 55.

Cette convention a déjà été mise en place sous-différentes formes rédactionnelles dans plusieurs autres départements du Grand-Est, tel que dans l’Aube, la Marne, la Moselle, la Haute-Marne. Dans les Ardennes, la convention est appliquée depuis janvier 2020 et concerne aussi les services d’obstétrique-gynécologie. L’objectif est, bien sûr, de la généraliser très vite sur l’ensemble de la région du Grand-Est.