ALIMENTATION - « Diagnostic du système alimentaire régional »

Mise à jour : 29 avril 2022

Fin 2020, l’ADEMEAgence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie a piloté, en lien étroit avec la Région et la DRAAFdirection régionale de l'alimentation de l'agriculture et de la forêt, un diagnostic du système alimentaire régional, de ses enjeux de reterritorialisation, de durabilité et de résilience.

La région est excédentaire en terres agricoles par rapport aux besoins alimentaires de ses 6 millions d’habitants.

Son « potentiel nourricier » s’élève à 130%, ce qui signifie que la région pourrait nourrir 1,8 million d’individus supplémentaires, avec néanmoins des disparités importantes selon les territoires (la zone centrale rurale est fortement excédentaire alors que les zones urbanisées au Nord sont déficitaires) et selon les filières (la production de grandes cultures et de légumes est largement surcapacitaire, alors que celle de fruits, viandes et produits laitiers est déficitaire.

En revanche, en milieu de chaîne, les capacités de transformation agroalimentaire et les volumes d’emplois associés sont insuffisants pour répondre à la demande en produits transformés des habitants. Ceci s’explique par la forte interconnexion avec les marchés nationaux et internationaux, et une création de valeur essentiellement réalisée en aval qui échappe en grande partie au territoire car liée à des flux d’import et d’export. In fine, l’offre alimentaire de la région est davantage déterminée par la demande extérieur que par celle de ses habitants, et façonnée par les exigences de ces marchés (avantages comparatifs, compétitivité-prix).

Quelles fragilités pèsent sur le système alimentaire régional ?

En termes de durabilité, le système alimentaire des Hauts-de-France génère des pressions environnementales et sociales sur le territoire. L’étude identifie trois fragilités majeures qui amoindrissent sa capacité de résilience en cas d’aléa :

• des chaînes d’approvisionnement sous tension du fait de leur dépendance à des marchés extérieurs,

• une baisse de l’intensité en emploi le long des filières couplée avec une faible attractivité des métiers ;

• une dégradation de la « santé globale » associée à l’inertie des comportements alimentaires et à la faible capacité de résistance du territoire face aux risques environnementaux.

Et pour l'avenir  ?

A coté d’un scenario tendanciel révélateur de ces fragilités, l’étude propose un scénario d’évolution vertueuse atteignable sous condition de déverrouiller 5 « nœuds » :

  • Fragilisation de la performance des fermes et dépendance à des facteurs de production importés
  • Dégradation de la capacité du territoire à répondre à la demande alimentaire locale (agricole et transfo.)
  • Érosion de l'intensité en emploi des métiers de l'alimentation : baisse d'attractivité et substitution capital/travail
  • Pertes des capitaux naturels : biodiversité, eau, sol, air, ressources non renouvelables, etc.
  • Pratiques alimentaires déterminées par des enjeux économiques, au détriment de la santé globale

Lire l'étude au complet : https://www.cerdd.org/Parcours-thematiques/Alimentation-durable/Ressources-Alimentation-Durable/Diagnostic-du-systeme-alimentaire-des-Hauts-de-France-ADEME