Qu'est ce que le Bassin minier ?
Le bassin minier du Nord Pas-de-Calais désigne un ensemble de 175 communes sur lesquelles ont été exploitées des mines de charbon du XVIIIe au XXe siècle réparties selon un axe Est-Ouest allant de Valenciennes à Béthune, elles couvrent, sur environ 120 km, tout ou partie de 8 intercommunalités. Ces communes représentent aujourd’hui une population d’environ 1,2 million d’habitants, soit 20 % de la population des Hauts-de-France, et équivalente à la population de la Métropole européenne de Lille située 20 km plus au nord.
L’activité minière a modelé l’urbanisme et les paysages en déployant le modèle « fosse-terril-cité minières » d’un bout à l’autre du territoire indépendamment des limites communales.
La fermeture des mines à la fin du XXe siècle conduit à la suppression progressive de 200 000 emplois et à la multiplication de friches souvent polluées et laisse aux mains des acteurs locaux le devenir des logements miniers et des équipements.
Au début des années 2000, des élus ont su construire un narratif positif et changer le regard de la population et des pouvoirs publics sur le patrimoine minier bâti, culturel et paysager en lançant le défi de sa candidature pour une reconnaissance internationale par l’UNESCOUnited nations educational, scientific and cultural organisation Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture. Leur mobilisation a conduit en juin 2012 à l’inscription du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCOUnited nations educational, scientific and cultural organisation Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture dans la catégorie des « paysages culturels évolutifs vivants ».
Cette inscription implique une obligation de préservation et de mise en valeur du patrimoine constituant le bien inscrit (353 éléments dont 124 cités minières et 51 terrils). Un ensemble de mesures sont consignées dans le plan de gestion du bien inscrit, sur lequel tous les gestionnaires s’engagent. L’État a ainsi procédé en 2016 au classement de 78 terrils, et les pouvoirs publics ont financé la réhabilitation et la reconversion de 5 grands sites patrimoniaux partiellement ouverts au public :
- La cité des Electriciens à Bruay-la-Buissière, doté notamment d’un centre d’interprétation de l’habitat minier ;
- Le site minier du 11/19 à Loos-en-Gohelle, abritant un équipement culturel labellisé scène nationale et des structures travaillant autour du développement durable ;
- Le site minier du 9/9Bis à Oignies, dédié aux musiques actuelles (métaphone, studio de musique) et à la valorisation du patrimoine minier ;
- Le centre historique minier de Lewarde, musée de la mine ;
- Le site minier de Wallers-Arenberg, « creative mine », pôle image avec studio de cinéma.
En 2021, de nouvelles protections au titre des monuments historiques ont aussi renforcé les mesures de conservation sur certains éléments.
Au plan national, la décision d’implanter une antenne du Louvre, musée de renommée mondiale, à Lens vient amplifier et conforter les efforts de retournement d’image. Le Louvre-Lens, a ouvert ses portes en décembre 2012. Le centre de conservation des œuvres du Louvre s’est également installé à Liévin en 2019.
Pour plus d’informations sur l’inscription UNESCO, vous pouvez consulter le site de la Mission Bassin Minie r et le site officiel de l’inscription UNESCO .
C’est en prenant en compte toute cette dimension historique territoriale qu’un programme d’actions unique « Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier (ERBM) » a été signé en 2017 par 12 partenaires.