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Série ZSP – culture // n°14 : jumelage Bibliothèque nationale de France – Paris 20e et Grigny (91)

Mise à jour : 30 novembre 2018
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Image346871 : © Sylvie Dreyfus

« Dans le salon de Delsarte »

«Les collections de la BnF ont permis aux jeunes de rencontrer l’histoire de la musique sous toutes ses formes, en faisant le pont entre les artistes qu’ils connaissent et la diversité des modes d’expression musicaux, à travers le temps et dans l’espace » Sylvie Dreyfus–Alphandéry, chargée de mission pour la diversification des publics à la BnF.

 

Les enjeux du projet

Permettre à des jeunes gens de 13 à 20 ans de reprendre confiance en eux, grâce à une pratique artistique débouchant sur la réalisation d’un film écrit par les jeunes habitants de la ZSP du 20e arrondissement à Paris. 

En quoi consiste le projet ?  

La mission de diversification des publics s’est rapprochée de l’association « Matière à chanter » qui enseigne la polyphonie vocale à tous les publics, y compris les plus éloignés de la culture,  pour imaginer le projet «Dans le salon de Delsarte».

Pourquoi ce titre ? François Delsarte a vécu au 19e siècle, d’origine très modeste, il est repéré par un curé qui l’enverra à l’Académie royale de musique. L’enseignement académique et rigide lui fera perdre sa voix, et il aura la volonté farouche de la retrouver.

Encadrés par deux associations qui interviennent dans la ZSP 20e, l'association d'Education populaire Charonne Réunion (AEPCR) et le Club de Prévention "Les Réglisses", les jeunes du quartier ZSP 20e  ont suivi régulièrement pendant 2 ans et demi des ateliers  d’expression vocale et de déclamation oratoire inspirés de la méthode de François Delsarte.

La finalité du projet est de réaliser un film dont le scénario a été écrit par les jeunes, l'Histoire de Rokia, dans lequel seront intégrés les acquis musicaux, théâtraux et artistiques développés dans les ateliers d'expression et de polyphonie vocale.

Par ailleurs, l'association Canal Marches qui accompagne les jeunes pour la réalisation du film, a organisé des ateliers d'initiation audiovisuelle pour permettre aux jeunes de s'initier à la technique de prise de vie et de montage.

En effet, le projet « Dans le salon de Delsarte » conjugue une dimension artistique et une dimension de formation professionnelle.

L'apport de la Bibliothèque nationale de France :

Les collections de la BnF  ont permis  aux jeunes de rencontrer l’histoire de la musique sous toutes ses formes, en faisant le pont entre les artistes qu’ils connaissent et la diversité des modes d’expression musicaux, à travers le temps et dans l’espace. Ils ont visionné également régulièrement des films  (comédies musicales, grands classiques de l'histoire de cinéma sur le thème de la musique), pour acquérir une culture cinématographique.

Par ailleurs, la BnF a organisé régulièrement pour ses jeunes des sorties culturelles, au théâtre de la Colline, à l'Opéra - Comique,  à la Scène musicale, au théâtre du Châtelet, au Grand Palais.

Pour qui ?

Le projet a touché une quarantaine de jeunes, par ailleurs les parents ont été  associés régulièrement à la poursuite du projet.

Qui s'est  mobilisé ?

L'État, la BnF, la  mairie du 20e arrondissement de Paris, l’association d'Education populaire Charonne Réunion (AEPCR), le Club de Prévention " Les Réglisses",  et l’association Matière à chanter  qui a animé les ateliers de polyphonie vocale depuis le début du projet, et l’association Canal Marche accompagne  les jeunes pour la réalisation du film et assure leur formation audiovisuelle.

Les principales étapes du projet

Janvier 2016 – avril 2016 : écriture du projet avec les partenaires artistiques

Mai 2016 – novembre 2016 : présentation du projet aux partenaires locaux  parmi lesquels la mairie du 20e, les associations locales en contact avec les segments de publics concernés (jeunes en difficultés sociales ayant peu accès à la culture), les structures culturelles locales…Choix  des associations retenues pour participer au projet.

Décembre 2016 – mars 2018 : déroulement des ateliers d’expression vocale,  puis écriture du scénario du film avec les jeunes.

Avril 2018 – novembre 2018 : Début du tournage du film, fin  prévue du tournage du film : vacances scolaires de  Toussaint 2018.

Décembre 2018 - janvier 2019 : montage du film en y associant les jeunes

9 février 2019 : Présentation du film dans le petit auditorium de la BnF.

Financement 

60 000 € financés par l’État.

PROJET 2 : « À Grigny s’inventent »

 « La BnF a voulu faire des habitants de Grigny, l’une des villes les plus pauvres d’Île-de-France, des acteurs de la culture à travers deux actions qui touchent des publics d’âges différents : « Les musées en voyage » et les « Fabricoleurs ». Sylvie Dreyfus–Alphandéry, chargée de mission pour la diversification des publics à la BnF.

Les enjeux du projet

Permettre aux habitants de Grigny de devenir des acteurs de la culture à travers deux actions qui touchent des publics complémentaires.

En quoi consiste le projet :

Ce projet se décline en deux  actions :

  1. Les Musées en voyage

L’association Décider, en partenariat avec la BnF, le Musée du Louvre, l’IMA, le musée Guimet, le Musée de la Céramique de Sèvres, a créé, dans un appartement qui se trouve au sein même de la Grande Borne, un musée dont le thème porte sur l’histoire de l’écriture. Ce musée a été réalisé grâce au soutien scientifique de la BnF et des musées cités ci-dessus. Une dizaine d’habitants de la Cité sont devenus médiateurs culturels et ont fait visiter ce musée à plus de 500 habitants de Grigny.

    2. Les Fabricoleurs

Cette action a été développée en partenariat artistique et culturel  avec le théâtre de l’AGORA qui a fait appel au collectif de designers BAM.

Il s’agit de développer chez les jeunes décrocheurs de Grigny le « pouvoir d’agir » en leur proposant de fabriquer des objets de leur choix, reposant sur la découverte de l’univers des makers et des Fablabs et sur une initiation à l’univers numérique, potentiellement créateurs d’emplois. Cette action a été  menée en partenariat avec la Mission locale de Grigny et le conservatoire de musique de la ville.

Dans un premier temps, les jeunes ont fabriqué des éoliennes individuelles pour permettre aux migrants de recharger leurs portables, ce qui leur a permis d’acquérir les débuts d’une culture scientifique et technique. Dans un deuxième temps, les Fabricoleurs  ont proposé au conservatoire de Grigny  de créer avec  les jeunes le Fabricolab, pour réparer et inventer des instruments de musique, à partir de matériaux recyclés. Cette action a permis aux jeunes participants au projet de s’initier à la découpe laser et à la maîtrise de l’utilisation d’imprimantes en 3 D. Des ateliers réguliers sont organisés au Fabricolab, permettant aux jeunes de parfaire leurs savoirs faire et de croiser d’autres usagers du conservatoire.

L'apport de la BnF :

Les collections de la BnF  ont permis aux jeunes d’approcher une culture scientifique et technique, et de découvrir les enjeux du développement durables. 

Ils ont été initiés au montage audiovisuel car ils ont tourné clip qui présente le Fabricolab, consultable sur le blog  « BnF pour tous ».

http://blog.bnf.fr/diversification_publics/index.php/2018/05/23/le-fabricolab-le-conservatoire-municipal-de-grigny-et-gallica/

L’établissement leur a également ouvert  ses portes  afin de faire découvrir  les métiers qui s’y exercent.

Pour qui ?

Les  musées en voyage s’adressent aux habitants de la Grande Borne, cité de Grigny qui accueille depuis les années 70 des habitants de toutes les nationalités. La plupart sont en situation de  précarité sociale.

Les Fabricoleurs s’adressent aux jeunes décrocheurs de 16 à 25 ans.

Qui s’est mobilisé ?

L’État, la mairie de Grigny,  l’association Décider, la Mission locale de Grigny, le Conservatoire de musique, le centre de la vie sociale, le Théâtre de l’Agora.

Les principales étapes du projet :

A - Musées en voyage :

2015 – 1er trimestre 2016 : conception des «  Musées en voyage » par l’association Décider avec la BnF et les musées concernés.

Mars – juillet 2016 : présentation des facs –similés  des manuscrits de la BnF dans le Musée en voyage.

13 octobre 2016 : présentation des manuscrits de la Bnf 

4ème trimestre 2016 – 4ème trimestre 2017 : le musée intègre les trésors venus du Louvre et de l’IMA, autour de l’histoire de l’écriture. Les enfants des écoles élaborent un questionnaire autour du code d’Hammourabi, maquette grandeur nature proposée par le Musée du Louvre.

14 octobre  2017 : découverte par les habitants  de Grigny de la vie en Mésopotamie :

http://blog.bnf.fr/diversification_publics/index.php/2017/10/17/grigny-en-mesopotamie/

2018 : Le Musée en voyage poursuit son travail autour de l’histoire de l’écriture et a proposé le 13 avril de faire découvrir son travail autour de l’histoire des écritures et de l’alphabet :

http://blog.bnf.fr/diversification_publics/index.php/2018/09/18/a-la-decouverte-de-lhistoire-des-ecritures/

B – Les  Fabricoleurs

Avril 2016 – juin 2016 : conception du projet avec l’Agora et la Mission locale

Septembre 2016 – décembre 2017 : mise en fabrication des éoliennes

1er trimestre 2017 : contacts avec le conservatoire, élaboration du projet «  Fabricolab »

Printemps  2017 – Eté 2018 : réalisation du Fabricolab au conservatoire de Grigny et  initiation  au développement durable dans les écoles de Grigny, à partir de la fabrication des éoliennes

Automne 2018 : ateliers programmés au Fabricolab

Financement 

60 000 € financés par l’État.

- L’accès à la culture pour tous -

Le dispositif ZSP-Culture lancé en 2016 concerne le jumelage de 20 établissements culturels nationaux avec des territoires en zones de sécurité prioritaires (ZSP).

Initié par la préfecture de la région d’Île-de-France, l’objectif de ce dispositif est de favoriser l’accès à la culture à des publics qui en sont éloignés en mobilisant des établissements nationaux reconnus pour leur excellence culturelle.

La réussite de ces projets tient à leur ancrage local grâce aux partenariats de proximité qui ont été établis, à la pertinence  des actions menées qui sont le fruit d’une réflexion spécifique et d’un réel investissement des établissements et des villes.

Ces partenariats étroits permettent  de créer des dynamiques durables en mettant la culture au cœur des quartiers prioritaires, comme vecteur de l’épanouissement de ses habitants, comme moteur de l’éducation des enfants et de l’insertion des jeunes.

L’Île-de-France connaît une situation privilégiée en matière culturelle, et par ces jumelages, doit contribuer à la cohésion sociale en luttant contre les inégalités.