Signature de la première convention d’insertion par le travail indépendant avec « Lulu dans ma rue »

Mise à jour : 05 novembre 2019

Le préfet de la région d’Ile-de-France, préfet de Paris, Michel Cadot, a signé le 15 juillet 2019 la première convention francilienne avec une entreprise d’insertion par le travail indépendant (EITI) « Lulu dans ma rue », en présence de la ministre du travail, Muriel Pénicaud. Cette initiative permet d’expérimenter de nouvelles formes d’activités économiques pour lutter contre l’exclusion  des personnes les plus éloignées de l’emploi.

Favoriser l’insertion par le travail indépendant

Créées à la suite de la loi du 5 septembre 2018 relative à la liberté de choisir son avenir professionnel, les EITI permettent d’insérer des personnes éloignées de l’emploi grâce à une activité d’entrepreneur individuel.

Ces structures, qui œuvrent dans le champ de l’insertion par l’activité économique (IAE) apportent une réponse concrète et adaptée à des publics très éloignés de l’emploi en leur permettant de remettre un pied dans le marché du travail ou de bénéficier de revenus complémentaires.

« L’insertion par l’activité économique peut être une entrée efficace dans l’emploi pour les publics qui en sont les plus éloignés. Dans une région comme la nôtre, qui connaît de fortes inégalités, il était nécessaire de la renforcer. La ministre, que je remercie, a répondu favorablement à ma demande d’augmenter les crédits de plus de 25% en 2019, ce qui permettra concrètement aux entreprises d’insertion d’embaucher plus de personnes en difficulté et de commencer à rattraper le retard de l’Ile-de-France dans ce domaine » a déclaré Michel Cadot.

Une expérimentation soumise à évaluation

La loi du 5 septembre 2018 permet à l’Etat d’expérimenter pendant 3 ans l’élargissement de l’insertion par l’activité économique par le travail indépendant. Un rapport d’évaluation sera remis au Parlement au plus tard six mois avant le terme de l’expérimentation.

Cette évaluation dressera notamment le bilan de l’insertion professionnelle des bénéficiaires de l’expérimentation, de ses effets sur l’ouverture de l’insertion par l’activité économique au travail indépendant et de son efficience. Une analyse coûts/bénéfices permettra également d’apprécier la généralisation du dispositif.

C’est dans le cadre de cet élargissement que s’inscrit la signature de la convention avec l’EITI « Lulu dans ma rue » qui permettra à cette structure de recruter jusqu’à 4 000 « Lulus »

Lulu dans ma rue, une conciergerie solidaire

Créée en 2015 par Charles-Édouard Vincent, fondateur d’Emmaüs Défi, sur le modèle d’une conciergerie de quartier solidaire, Lulu dans ma rue met en relation les Lulus, des travailleurs indépendants, ayant des compétences particulières, avec les habitants d’un quartier en quête de services dans leur quotidien (bricolage, courses, aide informatique, ménage, cours, déménagement…).

Les Lulus sont référencés sur une plate-forme et sont mis en relation avec des particuliers grâce à leurs concierges de quartiers. Les services sont accessibles par téléphone, sur internet ou grâce à un réseau physique de sept kiosques à Paris et un à Clichy-la-Garenne. Lulu dans ma rue se fixe un double objectif : créer de l’activité économique à l’échelle locale et redynamiser la vie de quartier.

Les services de Lulu dans ma rue sont facturés entre 10 et 40€ de l’heure et 80% d’entre eux permettent de bénéficier d’un crédit d’impôts, égal à 50% du prix de la prestation (une commission de 20% est prélevée par la conciergerie de quartier pour gérer le service). Lulu dans ma rue permet de générer un revenu complémentaire conséquent pour des publics fragiles. En 2019, 58% des Lulus gagnent entre 400 et 900€ par mois et 32% entre 900 et 1 500€.

Lulu dans ma rue compte actuellement 35 000 clients et 730 Lulus.