À ce jour, sont labellisées 200 cités éducatives en France, dont 50 en Île-de-France.

Quatre cités éducatives existent à Paris, 2 labellisées en 2019 (19e et 20e) et 2 labellisées en janvier 2022 (14e et 18e).

Les cités éducatives bénéficient d’une dotation par la préfecture, sur les crédits dédiés à la politique de la ville, de 1 025 000 € : 150 000 € pour la cité éducative du 14e, 425 000 € pour celle du 18e, 200 000 € pour celle du 19eet 250 000 € pour celle du 20e.

Le contexte de la labellisation de la Cité éducative Paris Portes du 20e

Le quartier a été candidat dès la première vague de labellisation en mars 2019.

Michel Cadot, alors préfet de la région d’Île-de-France, avait appuyé cette candidature en soulignant la coopération efficace des acteurs déjà à l’œuvre, ainsi que leur capacité à s’engager durablement et à former l’alliance républicaine de tous les adultes pour l’éducation des enfants et des jeunes de cette partie de l’arrondissement.

La labellisation «  cité éducative » visait ici à améliorer l’image des établissements concernés et d’enrayer le phénomène d’évitement scolaire très constaté à Paris et plus particulièrement dans ce quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) des Portes du 20e.

L’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ACNT) a ainsi délivré le label de cité éducative au dossier porté dans le 20e, labellisation s’accompagnant de crédits dédiés.

Le diagnostic et le périmètre scolaire de la Cité éducative Paris Portes du 20e

Le territoire des Portes du 20e est composé essentiellement de vastes îlots de logements sociaux entrecoupés de grandes enclaves sportives et d’espaces verts, souvent insuffisamment appropriés par les riverains en raison d’une configuration peu accueillante (succession de grilles, mobilier urbain peu adapté…) ou des mésusages (appropriation d’espaces par certains groupes, deal, parc transformé en parc canin…).

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Ces espaces, peu valorisés, sont morcelés par d’importantes infrastructures routières et délimités par de longs linéaires de grilles. Cette organisation engendre des effets « tunnel » pour les habitants, crée un sentiment d’enclavement ou de relégation et contribue à la dépréciation de l’image du quartier.

En termes d’attractivité, même si l’arrivée du tramway a contribué à changer durablement l’image des boulevards extérieurs parisiens, elle n’a pas forcément eu un effet d’entraînement sur la commercialité du secteur. Il n’existe pas d’effet « locomotive » lié à certains types d’activités ou d’évènements et de réelles dynamiques économiques peinent à s’installer.

Le territoire est marqué démographiquement par la jeunesse de sa population. Plus d’un tiers des habitants est âgé de moins de 25 ans (34 %) pour 28 % en moyenne parisienne, pourcentage en hausse ces dernières années. Le quartier dans son ensemble accueille une population très modeste, plus de la moitié des habitants est employée et ouvrière (53 % à l’échelle du quartier, contre 27 % en moyenne à Paris).

Au moment de sa labellisation, les cadres étaient à l’inverse peu représentés.

Cette image dépréciée du quartier affecte également les établissements scolaires.

Sur le 20e arrondissement, on dénombrait en 2019 près de 7000 collégiens scolarisés au sein de 12 collèges publics (3/4 des élèves) et 5 collèges privés (1/4 des élèves).

Les deux collèges publics de la Cité éducative ont une proportion de PCS « défavorisées » supérieure à la moyenne de l’arrondissement. Ils constituent une priorité parce qu’ils ont à la fois une sectorisation qui reproduit la ségrégation résidentielle et un taux d’évitement élevé.

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Le projet de la Cité éducative Paris Portes du 20e

Le partage du diagnostic et le travail partenarial de définition du projet de Cité éducative ont permis d’identifier des objectifs prioritaires visant à :

- Conforter le rôle de l'école

- Promouvoir la continuité éducative

- Ouvrir le champ des possible

Budget :         250 000 € BOP 147 (Préfecture, politique de la ville)

                      + 15 000 € BOP 230 (Éducation Nationale)

Comme dans toutes les cités éducatives, l’utilisation des fonds pour financer des projets est décidée de manière partenariale par une « troika » composée de la Ville, la préfecture et l’Education nationale. La représentante de la préfecture au sein de cette troika est Claire Tournier, déléguée du préfet.

Le contexte de la visite de l’ANCT

À l’automne, les rencontres thématiques des Cités éducatives se sont articulées autour de deux temps forts : des séminaires virtuels organisés de septembre à fin octobre par les animateurs des groupes pilotes thématiques nationaux et un événement national au Ground Control (Paris) le 10 octobre dernier.

Cet évènement fut riche en échanges sur les thématiques prioritaires d'intervention des Cités éducatives. Les acteurs du réseau ont participé à une série d'ateliers, échangé entre pairs et partagé leurs pratiques tout au long de la journée.

Le ministre de la Ville et du Logement, Olivier Klein, avait alors prononcé le discours de clôture et annoncé la prolongation de la démarche des cités éducatives jusqu’en 2027 (elles étaient initialement programmées pour 3 ans).

La visite de la Cité éducative Paris Portes du 20e s’inscrit dans une dynamique affirmée par l’ANCT de bénéficier de retours d’expériences directs par les acteurs qui mettent effectivement en œuvre les cités éducatives, du porteur de terrain aux membres des instances décisionnaires.