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Point d’étape : 6 mois de stratégie territorialisée de lutte contre la pauvreté en IDF

Mise à jour : 28 juillet 2021

Cécile Tagliana, commissaire à la lutte contre la pauvreté auprès du préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris, a réuni le 2 juillet 2021 à la préfecture l’ensemble des partenaires franciliens qui permettent la déclinaison de la stratégie régionale de lutte contre la pauvreté. Cette 5ème conférence régionale fut notamment l’occasion de faire un point d’étape 6 mois après le lancement de la déclinaison territorialisée de la stratégie nationale. Cette stratégie territorialisée se structure en quatre axes : réduire la pauvreté des enfants et des jeunes, garantir des conditions de vie dignes à tous les Franciliens, mieux accompagner les personnes les plus éloignées de l’emploi vers le marché du travail et garantir l’accès des Franciliens à leurs droits sociaux.

Quelques chiffres sur la lutte contre la pauvreté en IDF en 2021

Création de 12 centres sociaux et espaces de vie sociale

1 dans le 77, 1 dans le 78, 1 dans le 91, 3 dans le 92, 1 dans le 93, 5 dans le 95

L’objectif d’ici la fin 2022 est de couvrir 29 quartiers prioritaires supplémentaires parmi les 48 non encore pourvus (sur les 272 QPV franciliens).

7855 Garanties Jeunes conclues par les missions locales (au 15 juin 2021)

6273 personnes éloignées de l’emploi suivies en accompagnement global dans l'année (chiffres de mai 2021) par Pôle emploi et les conseils départementaux

Création nette de 365 places en Etablissements d’accueil des jeunes enfants  (crèches, microcrèches, haltes garderies, ….)) et installation de 71 crèches à vocation d’insertion professionnelles (chiffres de juin 2021)

Mise en œuvre du plan "Logement d'abord" : 5720  personnes se déclarant sans abri ou en hébergement généraliste ont obtenu un logement social depuis le début de l’année (au 4 juin 2021)

 

Réduire la pauvreté des enfants et des jeunes

Afin de réduire et prévenir la pauvreté des enfants et des jeunes, la stratégie porte en son sein l’ambition de créer de nouveaux centres sociaux dans la région et notamment dans les quartiers prioritaires de la ville. Véritables acteurs de cohésion sociale, les centres sociaux offrent un appui aux jeunes ainsi qu’aux parents à travers leurs missions sociales, éducatives et culturelles. Ils sont un lieu d’écoute des besoins des familles et d’accompagnement et un lieu de citoyenneté active. Leurs activités -Aide au devoir, sorties familiales, activités culturelles et sportives, aide aux parents souffrant d’illettrisme ou de carences liées à la langue- permettent d’améliorer le bien-être de l’enfant dans son environnement scolaire et périscolaire, de sorte que le centre social est un lieu de prévention du décrochage scolaire et donc de reproduction de la pauvreté.

En 2020 en Île-de-France, ce sont 16 centres sociaux qui ont été créés dont 3 dans le 93, 4 dans le 94, et 4 dans le 95. Depuis le début de l’année, 12 centres sociaux supplémentaires ont été ouverts, dont 1 dans le 77, 1 dans le 78, 1 dans le 91, 3 dans le 92, 1 dans le 93, 5 dans le 95.

L’objectif d’ici la fin 2022 est de couvrir 29 quartiers prioritaires supplémentaires parmi les 48 non encore pourvus (sur les 272 QPV franciliens).

Insertion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi : l’exemple de la garantie jeune

La Garantie Jeunes permet d'accompagner les jeunes entre 16 et 25 ans en situation de précarité vers l'emploi ou la formation. Afin de la mettre en œuvre, un contrat est signé entre le jeune et une mission locale. Ce dispositif s'accompagne d'une aide financière pour le jeune afin de l’aider dans son parcours.

Alors que la crise sanitaire a encore accentué les difficultés d'insertion des jeunes, le gouvernement a prévu, dans le cadre du plan France Relance, de doubler le nombre de places offertes en 2021. Elles passeront ainsi de 100 000 à 200 000. L’accès à la Garantie Jeunes a notamment été élargi aux jeunes en situation de rupture familiale. Une plus grande flexibilité concernant la durée de l’accompagnement est par ailleurs offerte en donnant la possibilité de la raccourcir à 9 mois ou de l’allonger à 18 mois, auparavant fixée à 12 mois.

La Garantie jeunes est une des solutions offertes aux décrocheurs. Pour les 16-18 ans, dans le cadre de l’obligation de formation mise en place depuis la rentrée scolaire 2020, l’AFPA propose un parcours spécifique de 13 semaines dont 275 jeunes franciliens ont déjà bénéficié.

Vivre dignement

La politique du « Logement d’abord », lancée par le Président de la République en septembre 2017, permet de réduire le sans-abrisme. Elle propose un accès direct et pérenne au logement pour les personnes sans domicile fixe, avec un accompagnement adapté si besoin. L’accès au logement social a bénéficié à 12 069 personnes sans-abri ou hébergées malgré la crise sanitaire en 2020, et déjà à 5720 personnes en 2021. En complément, l’État a réalisé un effort inédit de mise à l’abri en urgence des personnes à la rue pendant la crise sanitaire, avec l’ouverture de 30 000 places. En 2020, on dénombre ainsi plus de 136 000 places d'hébergement d'urgence ouvertes chaque nuit en Île-de-France. 1 000 places en faveur des femmes sans domicile stable sortant de maternité sont en cours de déploiement. S’agissant de la prévention des expulsions locatives, les expulsions ne peuvent avoir lieu sans qu’il y ait eu au préalable une proposition de logement ou d’hébergement de la part de l’État, afin de protéger les personnes vulnérables qui ont vu leurs ressources diminuer du fait de la crise.

La crise a révélé des besoins croissants en termes d’aide alimentaire. En 2020, plus de 25,2M€ de tickets alimentaires et 17 M€ de crédits pour les associations d’aide alimentaire ont été dépensés. C’est pourquoi la préfecture de région lance avec l’appui du groupe de travail régional un diagnostic régional des besoins et des réponses apportées en termes de lutte contre la précarité alimentaire.

Accès aux droits : L’expérimentation territoire zéro non-recours aux droits

La mise en œuvre de la stratégie doit permettre d’ouvrir davantage de droits à davantage de personnes. A cette fin, une « Expérimentation territoire zéro non-recours aux droits » est en cours de démarrage à Paris 10ème arrondissement. Pour des raisons multiples - complexité des démarches administratives, méconnaissance des droits existants, peur de la stigmatisation - de nombreuses personnes ne bénéficient pas des droits auxquels elles sont éligibles. Cette expérimentation a pour but d’identifier ces personnes, de les informer et de les accompagner  vers l’accès à ces droits. En Île-de-France, le projet d’expérimentation est porté par le centre d’action sociale de la ville de Paris et vise à rassembler les principaux acteurs sociaux du territoire (CAF, CPAM, CNAV, etc.). L’objectif est ainsi de réduire le non recours à des prestations nationales (RSA, allocations logement, complémentaire santé solidaire et ASPA minimum vieillesse) mais aussi municipales comme Paris solidarité, l’ensemble des Paris Logement, Paris Energie Familles et l’allocation de soutien aux parents d’enfants handicapés (ASPEH).

Les dispositifs d’aller-vers (aide alimentaire, accès aux droits, inclusion numérique, insertion des jeunes, santé) ont été particulièrement soutenus dans le cadre du fonds de soutien aux associations de lutte contre la précarité de France relance, qui permet de soutenir 78 projets en Ile-de-France pour 12,8 millions d’euros.

Retrouvez la conférence en vidéos

  • Propos introductifs
  • Initiatives territoriales
  • Table ronde : Capitaliser sur les innovations nées pendant la crise pour améliorer la réussite éducative dans les quartiers
  • Table ronde : Rôle et place des parents - Quelle implication des parents en situation de précarité dans la réussite éducative et sociale de leurs enfants?

Retrouvez un résumé des tables rondes :

Retrouvez la présentation projetée lors de la conférence: