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Administration - Séminaire préfectoral sur les thématiques de l'économie et de l'emploi

Mise à jour : 04 juin 2018

Administration - Séminaire préfectoral sur les thématiques de l'économie et de l'emploi

Dans les locaux de Pôle emploi situés rue Vaucanson à Lille, Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord, a présidé, le lundi 4 juin 2018, le séminaire du corps préfectoral en présence d'Alain Espinasse, préfet, secrétaire général adjoint du ministère de l'Intérieur, directeur de la modernisation et de l'action territoriale et de Frédéric Potier, préfet, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme et la haine envers les personnes lesbiennes, gays, bi et trans et de 25 membres du corps préfectoral à l'échelle régionale (préfets de département, secrétaires généraux et sous-préfets d'arrondissement). Ils étaient réunis pour évoquer les grands sujets d’actualité et, dans un deuxième temps, traiter de la thématique de l’économie et de l’emploi en région.

Le préfet a insisté, en introduction, sur les politiques territoriales lancées par le Gouvernement et notamment les contrats « cœur de ville », l’engagement pour le renouveau du bassin minier ou encore les contrats de ruralité, et l'importance de mettre l'accent sur la culture du résultat.

La lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGTB

Frédéric Potier a ensuite pris la parole. La Délégation Interministérielle à la Lutte contre le Racisme, l'Antisémitisme et à la Haine anti-LGTB (DILRAH) a été créée en mars 2012 au sein du ministère de l'Intérieur. Depuis 2014, cette délégation a pris de l'ampleur. Elle a désormais un budget de 6 millions d'euros et a été rattachée au Premier ministre pour une interministérialité accrue.

Quelques chiffres : 950 faits de violences racistes et antisémites ont été enregistrés en 2017. La baisse de 16 % est néanmoins trompeuse, car la chute des menaces masque l'augmentation des agressions comme le prouvent les affaires d'assassinats de Sarah Halimi et Mireille Knoll. Ces faits justifient une action nationale. À la demande du Premier ministre, un nouveau plan interministériel a été présenté le 17 mars 2018 et comprend plusieurs dimensions :

  • faire évoluer la loi pour la confiance dans l'économie numérique afin de réduire les délais de retrait de publication et aggraver les sanctions encourues ;
  • accroître le partenariat avec les plates-formes pour les aider à réguler leur contenu ;
  • donner la priorité à l’éducation par le lancement imminent d'une cellule nationale de réaction rapide qui pourra être saisie par les recteurs afin de trouver des solutions adaptées à chaque signalement ou la création d'un prix Ilan Halimi pour promouvoir les actions de lutte contre les préjugés ;
  • expérimenter la pré-plainte en ligne pour ces sujets.

Frédéric Potier a rappelé l'importance de la mobilisation des membres du corps préfectoral sur leur territoire en faisant preuve de coopération avec les services mais également de fermeté en cas de faits à caractère raciste ou antisémite.

Actualités sur l'emploi des forces mobiles et sur les nouvelles formes de radicalisation

Le contrôleur général Meyer, chef de l'unité de coordination des forces mobiles (UCFM) du ministère de l'Intérieur, est intervenu pour présenter son unité. Les forces mobiles sont une réserve nationale attribuée en fonction des événements pour renforcer la mission de maintien de l'ordre public (gardes statiques, escortes nucléaires…) mais également la lutte contre l'immigration clandestine. Elles interviennent en cas d’événement d'ampleur nationale en renfort des forces locales, comme lors de l'évacuation de Notre-Dame-des-Landes ou des événements sportifs et culturels.

Actualités du ministère de l'Intérieur

Alain Espinasse, secrétaire général adjoint du ministère de l'Intérieur est, enfin, intervenu pour présenter les grands sujets d'actualité.

Tout d'abord, l'année 2018 sera une année normative très riche dans le domaine électoral : limitation de l'exercice de mandats successifs, élargissement de la taille des circonscriptions, redécoupage plus cohérent et ambition de représentativité par l’élection d’au moins un sénateur et un député par département. Tels sont les projets du Gouvernement.

Il s’est félicité de la bonne mobilisation du réseau préfectoral pour l'exercice de leurs missions dans un contexte de plus en plus contraint. Il est revenu sur le Plan Préfectures Nouvelle Génération (PPNG) qui est une réussite de modernisation grâce à la dématérialisation et le redéploiement d’agents sur les missions prioritaires.

Enfin, il a évoqué le programme Action Publique 2022 qui a vocation à entamer une réflexion globale sur le devenir de la fonction publique territoriale en prenant en compte, notamment, l'avis des usagers. Avec la dématérialisation croissante, le système doit, en effet, s'adapter aux nouvelles exigences du public.

Emploi et économie en Hauts-de-France

L'après-midi était ensuite consacrée à la thématique de l'emploi et de l'économie en Hauts-de-France.

Elle a débuté par la visite des locaux de Pôle emploi Lille Vaucanson. Cette agence, axée sur une offre de services digitalisés et une réorganisation de l'espace de travail en open-space, préfigure un nouveau modèle d'agence qui sera généralisé d'ici 2019. Celle-ci est organisée en plusieurs pôles dont l'espace emplois-compétences qui offre aux demandeurs d'emploi un libre accès à Emploi Store ( http://www.emploi-store.fr/portail/accueil ), site internet regroupant l'ensemble des services de l'emploi et de la formation. Dans cet espace, des recrutements sans CV sont également organisés en présence des employeurs deux fois par mois. Un espace collaboratif permet, en outre, la tenue d'ateliers et de formations sur des thématiques intéressant les demandeurs d'emploi telles que l'utilisation de l'Emploi Store ou la rédaction d'une lettre de motivation.

Michel Lalande a ensuite introduit les ateliers de l'après-midi en évoquant « la nécessité de quitter les rives bureaucratiques pour répondre aux questions concrètes posées par la société. L’ambition doit être de mettre en relation les employeurs et les demandeurs d’emplois. En tant qu’ingénieurs territoriaux nous devons réconcilier les territoires entre eux et faire en sorte que chaque structure bénéficie d’une main-d’œuvre de proximité à même de répondre à ses besoins ».

Il a ensuite laissé place à plusieurs interventions, et notamment à Michèle Lailler-Beaulieu, directrice régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE). Elle a présenté le plan pluriannuel d’investissement dans les compétences. Décidé par le Gouvernement sur la période 2018-2022, il a vocation à mettre en adéquation les formations avec les besoins et les transformations du marché du travail. Pour mettre en œuvre ce plan, l'échelon régional est le niveau pertinent pour articuler l'ensemble des politiques d'orientation, de formation et d'emploi. Ainsi, la région va s'engager dans un plan qui sera organisé autour de 3 axes : innover dans les parcours des premiers savoirs jusqu'à la qualification, organiser des parcours qualifiants vers les secteurs recruteurs et améliorer l'ingénierie de formation sur la période 2019-2022.

Toujours dans cette logique de territorialisation de la politique de l'emploi, Philippe Lamblin est venu présenter les actions qu’il mène afin de pourvoir les 200 000 emplois vacants en région. Plus d'informations.

Le séminaire s'est achevé par des ateliers, en présence de chefs d'entreprises qui se sont entretenus avec les membres du corps préfectoral, sur la thématique de l’accès à l'emploi en fonction des caractéristiques du territoire.