Créée en 2015, la journée nationale de la qualité de l’air qui se tient chaque année le 3ᵉ mercredi de septembre, vise à sensibiliser et à mobiliser les citoyens autour des enjeux de pollution atmosphérique qui est la seconde cause de mortalité en France.

À cette occasion les partenaires régionaux se sont réunis ce mercredi 16 septembre 2020 afin de partager les principaux résultats de l'évaluation du plan de protection de l'atmosphère (PPA) interdépartemental Nord et Pas-de-Calais.

Les premiers résultats

Le PPA du Nord et du Pas-de-Calais intègre l'ensemble des secteurs (résidentiel et tertiaire, transports par route, industrie, transformation d’énergie et agriculture) et prévoit des réductions des émissions dans tous les secteurs. Approuvé le 27 mars 2014, il a fait l’objet d’une évaluation au terme de cinq ans de mise en œuvre :

– Sur les 26 actions mises en œuvre, 16 ont déjà été réalisées : dans le domaine des transports (abaissement des vitesses sur l'A21 et l'A25, obligation de réaliser des plans de déplacements pour les plus grosses entreprises) et dans le secteur industriel (abaissement des seuils d'émission, plans d'actions spécifiques lors des épisodes de pollution).

– Pour la plupart des polluants atmosphériques, leurs concentrations dans l'air respectent les valeurs réglementaires, à l'exception de l'ozone et des particules PM2.5 dont les origines sont multiples (chauffage, transports, activités économiques industrielles et agricoles) et plus localement, les concentrations de nickel, d'origine industrielle.

– Les concentrations en moyenne par an des polluants, qui témoignent de la pollution de fond (hors influence des sources industrielles et des axes de circulation), affichent une baisse entre 2008 et 2019 sur les deux départements, à l’exception de l’ozone, en hausse constante, comme au niveau national.

– Les territoires des départements du Pas-de-Calais et du Nord restent concernés par des épisodes de pollution aux particules fines ou à l’ozone et plus localement et ponctuellement au dioxyde de soufre, dont le nombre de jours est en hausse, particulièrement en 2019.

Michel Lalande, préfet du Nord et Louis Le Franc, préfet du Pas-de-Calais, tiennent à souligner la mobilisation et à remercier l’ensemble des acteurs qui œuvrent en faveur de la lutte contre la pollution atmosphérique. Ils se félicitent que les initiatives entreprises soient poursuivies et intensifiées dans un objectif commun d’une meilleure qualité de l’air.

La révision du plan de protection de l’atmosphère

En concertation avec les acteurs du territoire qui ont contribué à l’élaboration et à la mise en œuvre du PPA, il a été acté le lancement de la révision du document.

La révision du PPA doit permettre de rehausser le niveau d’ambition fixé collectivement tant dans les actions menées que dans les manières de faire.

Les préfets du Nord et du Pas-de-Calais souhaitent que la révision du PPA donne lieu à une consultation des collectivités territoriales afin que le plan d’action construit ensemble soit pleinement partagé et investi par l’ensemble des acteurs.

S’agissant du périmètre, le PPA de demain devra être ancré dans les territoires et tenir compte de leurs spécificités et en particulier les espaces littoraux qui concentrent une activité industrielle portuaire structurante.

Relever les ambitions du PPA c’est aussi renforcer l’action pour limiter le développement grandissant des particules fines.

Une coopération transfrontalière

La région Hauts-de-France s’engage également avec les autorités de Belgique, de Flandre et de Wallonie dans une coopération Hauts-de-France – Belgique renforcée pour un dispositif transfrontalier de lutte contre la pollution atmosphérique.

Aux côtés du gouverneur de la province de Flandre occidentale Carl Decaluwé, Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France, a souhaité une prise de conscience de l’urgence à agir et a pour cela mis en exergue quatre dimensions importantes pour un passage aux actes :

– l'observation commune au travers d’un outil en construction via le projet INTERREG TransfAir,

– l'approche citoyenne, en s’inspirant du modèle bruxellois, avec le lancement d’une consultation citoyenne transfrontalière sur la qualité de l’air,

– la mobilité douce avec la proposition d’un objet de la vie quotidienne transfrontalier autour du plan vélo,

– la coordination franco-belge de la gestion du pic de pollution avec la signature officielle du protocole expérimental portant organisation de la gestion de crise concertée de pollution de l'air transfrontalière sur le territoire de l'Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai et ses perspectives pour aller plus loin.