Caractérisée par une épaisseur historique de près de 2 600 ans d’histoire, la ville d’Agde présente un cœur de ville préservé, articulé autour de sa cathédrale de basalte noir, témoignage emblématique de son riche passé d’évêché.
Le nouveau quartier de dynamisation urbaine, intégrant un port fluvial, la création d’habitats flottants et le réaménagement du pôle multimodal de la gare, ambitionne la valorisation d’un patrimoine bâti d’exception tel que le château Laurens, le canal du Midi et son écluse ronde, l’Hôtel Riquet, le Moulin des Évêques et le centre historique.
Emblématique de cette nouvelle entrée de ville, le château Laurens et son Île de verdure, le domaine de Belle-Isle, constituent le paysage historique de la commune.
Le déploiement du cœur historique de la ville de part et d’autre du fleuve positionne le château Laurens au centre de la ville d’Agde de demain. Niché dans un domaine verdoyant, circonscrit par le fleuve Hérault et le canal du Midi, cet équipement patrimonial incarne l’appétence de cette ancienne cité antique pour la confluence entre tradition et modernité.

Le chantier de restauration de la Villa Laurens est « hors norme » par sa durée et par le champ technique et artistique couvert. Ce monument grandiose est l’illustration d’un mode de vie exceptionnel, témoin d’une époque où rien ne semblait devoir brider l’imagination créative de son concepteur.
Rendue à l’état initial, la Villa ne peut que faire rêver tant elle nous transporte hors du temps et de l’espace. Chaque pièce est conçue comme un ensemble homogène où le décor et le mobilier affichent une continuité répondant au souvenir des voyages exotiques d’Emmanuel Laurens.
Pendant plus de 15 ans, l’Agglomération Hérault Méditerranée, en partenariat avec l’État (Direction régionale des affaires culturelles), se sont consacrés à ce chantier total, le plus important pour la Conservation régionale des monuments historiques. Un engagement financier de 4 millions d’euros aura permis à l’État d’accompagner ce très important investissement de 11 millions d’euros. Les savoir-faire des artisans, des artisans d’art et des artistes ont été mis en valeur, chacun a participé de la renaissance du lieu, de ses décors et jusqu’à son mobilier. La recherche historique est venue conforter des partipris ou au contraire les remettre en question à l’aune des découvertes faites dans les archives. Les techniciens du ministère de la culture ont travaillé sur un patrimoine vivant, évolutif, au gré des surprises d’un chantier à l’envergure impressionnante.
Un photographe de la DRACdirection régionale des affaires culturelles a suivi l’intégralité des travaux afin de les documenter, ce qui fera également de cette série visuelle un outil pour comprendre le processus de restauration et de sauvegarde d’un lieu. Nous pouvons nous réjouir collectivement que ce projet ait pu aller à son terme.
La splendeur retrouvée de la Villa Laurens est maintenant à la disposition de ses futurs visiteurs pour qu’ils se confrontent à l’étonnante richesse du 20ème siècle.

Pierre-André Durand,
Préfet de la région Occitanie

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