La circulaire du Premier ministre du 25 février 2020 annonçait vingt mesures visant à rendre les services publics plus écoresponsables. Parmi ces engagements, la mesure 18 introduisait l'interdiction d'utiliser des produits phytopharmaceutiques « pour l’entretien des espaces verts, forêts, voiries et promenades, que ces lieux soient ou non ouverts au public ».

Deux ans plus tard, cette mesure n’est toujours pas totalement appliquée, faute d’outils pour aider les gestionnaires de ces espaces à faire évoluer leurs pratiques. Afin de réellement amorcer la transition annoncée par la circulaire, il était donc nécessaire de développer des solutions concrètes.

Répondant à un appel à projet du le Ministère de la Transition Écologique, le Secrétariat Général pour les Affaires Régionales d'Occitanie a ainsi réfléchi à une solution ludique et pédagogique : organiser le concours du jardin le plus écoresponsable, parmi les administrations d’État d’Occitanie. Retenus lauréats par le jury de l’appel à projet, les organisateurs du concours JardinEco bénéficient en récompense de l'aide du cabinet d'audit et de conseil Ernst and Young, qui les aiguillera dans cette réalisation.

Le concours vise, d’une part, à proposer aux gestionnaires un accompagnement sur la gestion écoresponsable des espaces verts, en les sensibilisant à des alternatives aux produits phytopharmaceutiques. Pour cela, une mise en réseau des gestionnaires participants au concours sera établie, deux ateliers de formation (dont un sur la permaculture) seront organisés, et des outils d’aide à la prise de décisions leur seront mis à disposition sous forme d’indicateurs spécialement développés pour le projet. L’un d’entre eux, l’indice de biodiversité potentiel du jardin (IBPJ), est un outil d'aide à la prise de décisions recensant les habitats favorables à la biodiversité (bois mort, enrochement, etc.).

Il permet d’identifier les axes d’amélioration possibles, dans l’optique d'augmenter la biodiversité au sein de son espace de nature. Le second indicateur est, quant à lui, développé par Murmuration, une start-up Toulousaine. Spécialisée dans l’analyse de données spatiales, elle propose ses services dans le cadre d’élaboration de stratégies liées aux enjeux environnementaux. Les ingénieurs de cette entreprise travaillent ainsi à mesurer l’état de santé des jardins et leur stock de carbone à l’aide de données satellites.

A l’heure de départager les différents concurrents, ces indicateurs nés du projet entreront en jeu. Plusieurs vainqueurs seront désignés, chacun lauréat d’une catégorie particulière, comme celle du plus gros stock de carbone séquestré par le jardin.

D’autre part, ce projet sera l’occasion de sensibiliser les agents de l’État aux enjeux climatiques et écologiques. Des campagnes de communication testeront leurs connaissances et les sensibiliseront à ces problématiques. Un guide sur les usages et pratiques à adopter pour un jardin (ou balcon !) écoresponsable leur sera, par exemple, proposé.
Ce projet vise de cette façon un double objectif : déployer les moyens nécessaires à l’application de la circulaire sur les Services Publics Ecoresponsables, et impliquer l’ensemble des agents dans une démarche de réflexion et d’initiative sur l’écoresponsabilité.

Il s’inscrit finalement dans une dynamique internationale, puisqu’il touche à des enjeux pointés du doigt par les Objectifs de Développement Durable de l’ONUOrganisation des Nations unies, pour lesquels la France s’est engagée à travers «l’Agenda 2030».