Le littoral d'Occitanie : les 10 actions clés en faveur du littoral
Avec la création en 1963 de la Mission interministérielle pour l’aménagement touristique du Languedoc-Roussillon, appelée Mission Racine, l’État a initié une démarche inédite pour valoriser le potentiel touristique du littoral Occitanie.
50 ans après, l’État, le conseil régional d’Occitanie et la Banque des territoires ont lancé le Plan littoral 21, un programme d’investissements de 200 millions sur dix ans (2017-2027) pour accompagner la transformation du littoral Occitanie vers un modèle de développement équilibré, conciliant la résilience écologique, l’économie bleue et la cohésion territoriale.
1/ S’ADAPTER AU RECUL DU TRAIT DE CÔTE ET AUX RISQUES LITTORAUX
Avec ses 220 kilomètres de côtes, le littoral Occitanie est particulièrement exposé à l’élévation du niveau de la mer et à l’érosion côtière, qui concerne plus d’un tiers du littoral d’Occitanie et près de la moitié du littoral sableux. Au-delà des mesures de protection (digues, brise-lames, etc.) mises en place pour essayer de lutter contre ces effets du changement climatique, la stratégie de l’État est d’inciter les collectivités à repenser l’aménagement de ces espaces côtiers. Au travers de la loi Climat résilience, du Fonds vert et du Plan littoral 21, l’État accompagne les collectivités dans ces stratégies de recomposition spatiale, en apportant des moyens financiers pour réaliser des cartes d’exposition à l’érosion à 30 et 100 ans et promouvoir des solutions vertueuses fondées sur la nature.
2/ PRÉSERVER LA BIODIVERSITÉ
Le Plan littoral 21 finance des projets permettant de contribuer à la préservation de la biodiversité littorale et marine, comme l’appui à la mise en place de filières de recyclage de filets de pêche usagés, des opérations d’enlèvement des épaves de bateaux ou l’installation de récifs artificiels pour restaurer des écosystèmes marins. L’État soutient également des programmes de recherche pour lutter contre la prolifération du crabe bleu, une espèce exotique envahissante qui possède une capacité exceptionnelle de reproduction (3 millions d’œuf par femme par an) mais qui a un comportement prédateur agressif et nocif pour la biodiversité.
3/ ACCÉLÉRER LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉOLIEN EN MER
Le développement de l’éolien en mer répond aux enjeux de transition énergétique, pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et de souveraineté énergétique, pour être le plus autonome possible en matière de production d’énergie. L’État a apporté un soutien financier pour le développement de deux fermes pilotes (3 éoliennes chacune) en Occitanie, qui permettront de tester de nouvelles technologies d’éolien flottant et d’étudier les effets sur l’environnement. Au-delà des fermes pilotes, le gouvernement a fixé des objectifs ambitieux sur la façade Méditerranée ( entre 4 et 7,5 GW d’ici 2050 ) et planifie l’implantation de nouveaux parcs commerciaux.
4/ PROMOUVOIR UN TOURISME DURABLE
Si le tourisme balnéaire est le 1er marqueur de l’économie bleue d’Occitanie, avec un chiffre d’affaires de 4,6 milliards d’euros, le Plan littoral 21 entend promouvoir le développement d’un tourisme « raisonnablement attractif » et responsable. Il soutient à ce titre des projets écotouristiques qui permettent de valoriser le patrimoine naturel et culturel du littoral, comme le domaine du Grand Castelou dans l’Aude et la maison des Orpellières dans l’Hérault, ainsi que l’aménagement de voies vertes ou de pistes cyclables.
5/ SOUTENIR LA FILIÈRE PÊCHE
La filière pêche est une filière traditionnelle qui contribue à la souveraineté alimentaire et à l’économie locale. L’Occitanie est la 1ère région de pêche sur la façade méditerranéenne avec 4 ports de pêche majeurs : Grau-du-Roi, Sète, Agde, Port-La-Nouvelle et de nombreux petits ports et points de débarquement. Elle doit néanmoins relever de multiples défis, notamment la raréfaction des ressources halieutiques, la décarbonation de la flotte de pêche et la cohabitation avec d’autres usages et activités en mer. Dans le cadre du contrat de filière initié par les professionnels, l’État soutient notamment des projets de recherche et d’innovation pour améliorer la connaissance sur les milieux marins et expérimenter des nouvelles pratiques et de nouveaux outils.
6/ SOUTENIR LA FILIÈRE CONCHYLICULTURE
Si la production d’huîtres et de moules dans les lagunes d’Occitanie représente 10 % de la production nationale, près de 500 entreprises et 3 000 emplois directs et indirects, cette filière est très exposée aux effets du changement climatique (élévation de la température, salinisation et acidification de l’eau de mer). Dans le cadre du premier et unique contrat de filière conchylicole de France, initié en 2021 à l’échelle de l’Occitanie, l’État accompagne des projets permettant à la filière de rester compétitive et d’adapter ses outils de production. L’État a mobilisé plus d’1 million d’euros pour soutenir une vingtaine d’actions sur la période 2021 - 2023 (études, expérimentations, actions de promotion des produits).
7/ SOUTENIR LA FILIÈRE NAUTIQUE
L’industrie nautique française est leader sur le segment des multicoques pour lequel l’Occitanie joue un rôle majeur grâce à une filière complète, allant des constructeurs aux équipementiers et sous-traitants. La filière représente plus de 45 métiers - tous présents sur le territoire régional - et près de 3 000 emplois. Dans le cadre d’un contrat de filière partenarial signé à La Grande Motte le 5 avril 2024, l’État agit pour faciliter l’implantation et le développement d’entreprises, soutenir l’innovation, réduire l’impact environnemental de la plaisance, développer l’offre de formation, promouvoir les métiers de la mer dès le plus jeune âge, fluidifier et amplifier les recrutements.
8/ ACCOMPAGNER LA MODERNISATION ET LA TRANSITION DES PORTS DE PLAISANCE
L’Occitanie compte une cinquantaine de ports de plaisance (30 000 anneaux), dont le port de Port-Camargue, plus grand port de plaisance d’Europe. Loin de n’être que de simples « parkings à bateaux », les ports de plaisance sont aujourd’hui les moteurs du développement économique et contribuent au rayonnement et à l’attractivité du territoire. Le Plan littoral 21, aux côtés de l’Union des villes portuaires d’Occitanie (UVPO), accompagne la modernisation des infrastructures, notamment sur le volet numérique. Un appel à projets État-Région, doté de 2,4 millions d’euros sur 2022-2024, a financé une quinzaine de projets, notamment des bornes connectées pour optimiser la consommation en eau et en électricité.
9/ ACCÉLÉRER LE VERDISSEMENT DES STATIONS BALNÉAIRES
Pour faire face au changement climatique et accélérer la transition durable, l’État soutient, au travers du Fonds vert et du Plan littoral 21 notamment, des projets vertueux de requalification des stations littorales et de réaménagement des fronts de mer : opérations de renaturation, de végétalisation, désimpérmeabilisation des sols, création d’îlots de fraîcheur, etc.
10 / RÉHABILITER LES COPROPRIÉTÉS TOURISTIQUES
Le parc immobilier des stations du littoral, construit pour l’essentiel dans les années 1960-1990, apparaît aujourd’hui vieillissant et pas toujours adapté aux besoins et aux attentes des nouveaux résidents, des travailleurs saisonniers et des étudiants. Un tiers des copropriétés touristiques n’est jamais loué ni occupé par leurs propriétaires. Pour inciter les propriétaires privés à rénover leurs logements, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé en 2021 par l’État, le conseil régional et la Banque des territoires, doté de 600 000 euros. Il a permis de financer des expérimentations sur 5 stations du littoral : Gruissan, La Grande Motte, Agde, Leucate, Argelès-sur-Mer.