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5ème Conférence régionale des acteurs de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté à Nantes Mardi 29 novembre 2022

Mise à jour : 24 novembre 2022

La 5ème édition de la conférence régionale des acteurs de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté se tiendra à Nantes mardi 29 novembre et célèbrera la Particip'action à travers des conférences, des ateliers et un déjeuner partagé, en présence de Marine JEANTET, la déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté.

Anne POSTIC, commissaire à la prévention et à la lutte contre la pauvreté pour la région Pays de la Loire, donnera le coup d'envoi de cette journée où se réuniront 200 acteurs de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté dont des bénéficiaires. Avant même d'avoir commencé, cette conférence susciter déjà un véritable engouement car toutes les places ont été réservées dès l'annonce de cette journée festive autour de la particip'action.

Échanger sur leurs actions au quotidien, valoriser le travail fait, impliquer de nouveaux acteurs et évaluer les difficultés au quotidien, voici quelques objectifs de cette conférence régionale.


Toutes les information sur la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté ICI


Les conférences régionales de prévention et de lutte contre la pauvreté visent à effectuer un état des avancées de la mise en œuvre de la stratégie en région, de dresser des perspectives et d’échanger sur une thématique.

En 2021 nous avions fait le choix de « délocaliser » la conférence dans chaque territoire départemental en impliquant les Préfets et les Présidents de département, nous avions ainsi réuni plus de 800 participants.

Cette année la perspective est de permettre de faire vivre aux participants plus limités en nombre ,un temps réel d’échanges et d’interconnaissance.

La thématique a été travaillé par un comité de pilotage réuni autour d’Anne Postic et s’intitule : Célébrer la particip’action.

Le préfet a salué particulièrement les personnes présentes et concernées par la pauvreté, et notamment le collectif de bénéficiaires qui a contribué spécifiquement à l’organisation et à la réflexion de cette journée.

La stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté a été conçue dès l’origine avec des modalités d’actions innovantes, dont celle fondée sur la participation des personnes concernée .

Cette thématique est ambitieuse car elle porte en elle , un certain paradoxe : elle demeure primordiale dans le contexte de crise de la représentation démocratique, cruciale pour améliorer l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques mais également complexe dans sa déclinaison et ses modalités concrètes.

Bilan de la mise en œuvre de la stratégie et perspectives pour les années à venir au regard notamment du contexte économique et social

La politique de lutte contre la pauvreté conduite depuis cinq ans s’articule autour de deux grandes priorités :

  • la prévention de la pauvreté, à travers une politique résolue de lutte contre les inégalités à la racine dès la petite enfance
  • la sortie de la pauvreté, par l’accompagnement au retour au travail pour tous.

Elle a aussi été construite autour de la conviction que la lutte contre la pauvreté relève d’une politique d’investissement social, allant au-delà des seules prestations monétaires, en s’appuyant sur le développement de plus de services et d’accompagnement pour les personnes précaires et modestes.

Cette stratégie a été complétée par un arsenal de mesures d’urgence prises pour s’assurer que la crise sanitaire ne se double pas d’une crise sociale, avec des résultats à la clé. Ainsi, en dépit de la pandémie de COVID, le taux de pauvreté est resté stable au cours du précédent quinquennat, en dessous de la moyenne européenne, à 14,6 % en 2019 puis 2020.

Pour la région des Pays de la Loire, le taux de pauvreté, l’un des plus faibles des régions Françaises s’élève à 10,6% soit environ 400 000 personnes qui vivent au dessous du seuil de pauvreté.

Certes la région est plus épargnée que d’autres et le rebond économique bénéficie indéniablement aux personnes éloignées de l’emploi (chômeurs de longue durée, jeunes sans qualification);

Cependant nous devons collectivement, rester attentif à un certain nombre de signaux actuels sur des risques de dégradation de la situation des plus vulnérables (impact de l’inflation pour les familles, décrochage scolaire, fréquentation en hausse de l’aide alimentaire, dégradation de la santé mentale notamment chez les jeunes).

Enfin, cette stratégie a permis de dépasser les mesures ministérielles conçues trop souvent en silos, et d’impulser de nouvelles gouvernances territoriales de solidarité,fondées sur une contractualisation avec les départements et les métropoles, une méthode plus participative en région et le recours accru à l’expérimentation.

En région Pays de la Loire la part de l’État dans la contractualisation depuis 2019 représente 22M€. C’est un effort inédit qui a permis d’accompagner les politiques départementales relatives à l’accueil inconditionnel de proximité, la lutte contre les sorties sèches de l’aide sociale à l’enfance, l’amélioration de la qualité de l’accueil de l’orientation et de l’accompagnement des allocataires du RSARevenu de solidarité active .

Au-delà de l’effet levier du financement de l’État, la contractualisation a permis un dialogue renouvelé avec les collectivités tant sur le plan du diagnostic social que des moyens et solutions à mettre en œuvre pour améliorer l’accompagnement des publics.

Sur le volet expérimentation, depuis 2019, les crédits d’innovation ( dit crédits commissaires ) s’élèvent à plus de 7M€ et ont permis d’accompagner plus de 300 projets autour des thématiques variées en lien avec les préoccupations de nos concitoyens (mobilité , hébergement captation de logements , garde d’enfants , accès aux droits , formation des professionnels de la petite enfance …)

En 2022, ce sont 78 projets qui ont été financés pour un montant de plus de 2,7 M€. Derrière ces chiffres, bien entendu ce sont des hommes et des femmes qui œuvrent au quotidien auprès des personnes en situation de pauvreté.

Le préfet tient à saluer le travail et l’engagement des professionnels et des bénévoles particulièrement sollicités en cette période de crises successives qui impactent fortement les personnes en situation de pauvreté. L’action ainsi menée tant sur le plan national que régional a produit des résultats qui devront être poursuivis et encore amplifiés dans les années à venir.

En ce qui concerne le volet préventif, si l’objectif de création de places de crèches en quartiers prioritaires n’a pas malheureusement pas été atteint, mettant à jour la nécessité d’engager le chantier du service public de la petite enfance, le déploiement d’un bonus y favorisant la mixité sociale a d’emblée atteint sa cible avec 90 000 places financées sur le territoire national. En Pays de la Loire, en 2021, ce sont plus de 140 structures d’accueil qui bénéficient du bonus mixité.

Ce sont également

- Le déploiement en région, de la formation des professionnels de la petite enfance qui malgré la crise COVID, s’amplifie sur les thématiques du programme enfance

-Égalité (langage, accès à la culture, accueil de la diversité, le numérique )

- Les derniers chiffres en région, font état de 338 communes et de plus de 19 000 élèves. ( en progression constante) qui ont eu recours au dispositif des repas à moins de 1 euro à la cantine

- En Pays de la Loire, 3 400 jeunes décrocheurs ont été repérés au cours de l’année scolaire 2021/2022 et 1000 élèves depuis la rentrée 2022 (août à octobre 2022),

Environ 98 % de ces jeunes sont accompagnés dans le cadre des dispositifs de lutte contre le décrochage avec une montée en charge de ceux accompagnés dans le cadre des solutions déployées par l’obligation de formation 16/18 ans. Ce très bon résultat est à mettre au crédit de la dynamique partenariale entre les acteurs au sein des plateformes de soutien aux décrocheurs (PSAD ) qui favorise des circuits de repérage et d’information courts et efficaces.

-Actuellement, en région, plus de 11 000 jeunes sont accompagnés par la Garantie Jeune ou le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) lancé en mars 2022, conformes aux objectifs régionaux.

- En Pays de la Loire en 2021, 64 % des jeunes sortant de l’ASE qui ont fait l’objet d’une prise en charge dans le cadre du référentiel national (avec une solution en termes de logement, de parrainage, d’insertion).

La stratégie pauvreté a également permis d’agir de manière structurelle pour garantir les droits fondamentaux des personnes. Le maillage territorial en structures d’accès aux droits de proximité a été considérablement renforcé avec :

- 100 % du territoire Ligérien est désormais situé à moins de 30 minutes d’un accueil social de proximité ; 109 Espace France service viennent compléter cette offre d’accès aux droits de proximité, dont 14 itinérants.

- plus de 500 structures supplémentaires conventionnées au national pour domicilier les personnes. En Pays de la Loire, une enveloppe complémentaire de 81 000€ est venue s’ajouter aux 270 000€ versés en début d’année pour conforter les structures existantes et renforcer l’accompagnement.

– un effort structurel de prévention du surendettement grâce au déploiement de 500 points conseil-budget sur le territoire national dont 25 en région.

- la création de la complémentaire santé solidaire, comme la création de centres et maisons de santé participatifs (dont 1 en région) ont permis de renforcer la lutte contre les inégalités d’accès aux soins.

-Le plan quinquennal Logement d’abord a permis à 280 000 personnes sans domicile d’accéder au logement au niveau national. En Pays de la Loire, ce sont plus de 2 000 logements sociaux qui ont été attribués aux publics dits très prioritaires (DALODroit au logement opposable, réfugiés, sortants d’hébergement et femmes victimes de violences conjugales) depuis janvier 2022.

- Le plan France Relance ainsi que des crédits exceptionnels ont apporté un soutien

inédit au secteur de l’aide alimentaire. En Pays de la Loire, l’enveloppe régionale s’est élevée à 764 862€ en 2022. En 2023, un fond national exceptionnel d’aide alimentaire de 60 M€ sera débloqué auquel s’ajoutera un fond de 10 M€ pour l’aide alimentaire des étudiants.

Fondée sur la conviction que nul n’est inemployable, la stratégie pauvreté a également fait de l’accès à l’emploi un axe structurant de déploiement. Elle a constitué une première étape de structuration des politiques territoriales d’insertion grâce au déploiement du service public de l’insertion et de l’emploi dans 4 territoires Ligériens .

Dans ces leviers apportés aux collectivités pour améliorer l’insertion des publics, l‘État a depuis 2021, proposé aux départements des crédits mobilités qui sont venus abonder leurs propres crédits. Ainsi, sur les années 2021 et 2022, plus de 970 000€ ont été délégués aux conseils départementaux ligériens volontaires, Quatre d’entre eux s’en sont saisis pour améliorer l’offre de services et renforcer notamment les diagnostics mobilité des personnes en insertion. En 2023, plus de 500 000 € de crédits d’investissements en solutions mobilité seront délégués en région aux porteurs de projets répondant aux critères de l ‘appel à projets.

A signaler également le travail de diagnostic territorial de l’offre de mobilité solidaire à vocation d’insertion professionnelle impulsé par la commissaire et qui est en cours de finalisation. Des pistes concrètes sont dressées et permettront grâce à un travail de coopération renforcé entre les acteurs d’améliorer le quotidien des Ligériens.

Les mesures monétaires ont, quant à elles, permis de renforcer le gain à l’activité avec la revalorisation de la prime d’activité qui a bénéficié à 1,3 million de foyers supplémentaires dès 2019. Les dispositions prises lors de la crise sanitaire ont permis d’éviter à 400 000 personnes de tomber dans la pauvreté et contribué à réduire le niveau des inégalités en France en 2020.

Voilà rapidement dressé les avancées de la stratégie pauvreté auxquelles s’ajoutent de nombreuses mesures portées par l’État en direction des plus vulnérables (le logement d'abord, le plan d'investissement dans les compétences,le développement de l'insertion par l'activité économique, la réduction des dépenses contraintes des ménages (revalorisation des prestations de solidarité de 4%; plafonnement de la hausse des loyers à 3,5%; augmentation des APL de 3,5%, versement à près de 11 millions de foyers d’une aide exceptionnelle de solidarité; bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz qui a permis de contenir l’inflation; le versement d’un chèque énergie exceptionnel de 100 à 200 euros à 12 millions de foyers).

Ce qui est devant nous

Durant les cinq années à venir, il s’agira de poursuivre les mesures qui ont le mieux fonctionné, et d’amplifier l’action menée dans le cadre d’un nouveau Pacte des solidarités .

Avec le Pacte des solidarités, ces mesures d’urgence seront complétées par une action qui se déploiera sur la durée du quinquennat de manière interministérielle et dans le cadre d’un partenariat renouvelé avec les collectivités territoriales : les départements, mais aussi les métropoles et les communes, notamment celles qui sont le plus frappées par la pauvreté.

Il s’agira également de renforcer la territorialisation de cette politique publique. Le Gouvernement associera dès la fin de l‘année pleinement les collectivités territoriales à la définition du contenu du Pacte, qu’ils signeront conjointement, afin de fixer un socle commun d’objectifs, d’orientations stratégiques et de moyens pour la durée du quinquennat. Ce travail permettra de conjuguer les efforts et d’intervenir plus efficacement dans un esprit de complémentarité et de subsidiarité. Ce Pacte se déclinera ensuite à l’échelle locale dans une nouvelle génération de contrats de solidarités dont les modalités générales seront cadrées au niveau national entre l’État et les représentants des collectivités territoriales, tout en laissant plus de place aux initiatives locales.

Ainsi, le ministre des solidarités, Monsieur Combe, a annoncé quatre orientations stratégiques :

• la poursuite de la lutte contre les inégalités à la racine,

• l’amplification de la politique d’accès au travail pour tous,

• la lutte contre la grande exclusion,

• l’organisation solidaire de la transition écologique.

Ces quartes orientations viendront bien entendu s’adosser aux grandes réformes sociales du quinquennat : La mise en place de France travail, la réforme de l’assurance chômage, la solidarité à la source, la mise en place du service public de la petite enfance.

La lutte contre la pauvreté est un combat du quotidien qui nécessite une mobilisation de toutes les forces vives de la nation et une écoute attentive de ceux qui vivent cette injustice.