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Lutte contre la sécheresse : la retenue de Filhet mobilisée pour soutenir le débit de la Garonne

Mise à jour : 21 septembre 2017

L'Institution Interdépartementale de Filhet, le SMEAG, l’agence de l’eau Adour-Garonne et l’État, viennent de signer une convention portant sur 2017 et 2018 afin d’expérimenter la mobilisation d’1 million de m³ d’eau pour soutenir les étiages de la Garonne dans les départements de l’Ariège et de la Haute-Garonne (au point nodal de Marquefave), depuis la réserve de Filhet située à proximité du Mas d’Azil, en Ariège.

Ce volume vient compléter les 51 millions de m³ qui sont contractualisés dans les retenues de montagne d’EDFÉlectricité de France auxquels peuvent s’ajouter 7 millions de m³ provenant du barrage de l’Institution Interdépartementale de Montbel lorsque ces derniers sont disponibles en fin de campagne.

La Garonne, et plus généralement les rivières du bassin Adour-Garonne, connaissent fréquemment des niveaux d’eau bas en été et en automne. En stockant de l’eau aux périodes de l’année où elle est la plus abondante puis en la restituant aux périodes de très basses eaux, le soutien d’étiage constitue une solution pour permettre ainsi la sécurisation :

  • de l’alimentation en eau potable,
  • de tout ou partie des activités économiques (irrigation agricole, usages industriels, loisirs nautiques, …), qui peuvent toutefois subir des restrictions, dans les situations les plus critiques,
  • du bon fonctionnement des milieux aquatiques : à titre d’exemple, la Garonne est le seul fleuve d’Europe de l’Ouest qui accueille encore l’ensemble des grands poissons migrateurs (esturgeons, saumons, aloses, lamproies, anguilles et truites de mer) ; la qualité de ce patrimoine dépend notamment de la quantité d’eau qui s’écoule depuis la source, dans les Pyrénées jusqu’à l’estuaire de la Gironde.

Le changement climatique, qui est déjà à l’œuvre, va amener à des étiages plus longs et plus sévères, ce qui demandera des réponses adaptées et complémentaires les unes aux autres : économies d’eau, mobilisation de ressources existantes, création de retenues, amélioration de la rétention en eau des sols.

La recherche de ces solutions doit se faire aujourd’hui dans un cadre de concertation large (projets de territoires) associant tous les acteurs de l’eau. Cette approche collective doit nécessairement s’affranchir des limites administratives que ne connaît pas l’eau.
 L’eau se faisant plus rare, elle devient et deviendra de plus en plus, un bien public précieux à partager entre tous, agriculteurs, industriels ou citoyens. Ainsi, chacun est appelé à adopter des pratiques économes pour une utilisation raisonnée et vertueuse de la ressource en eau.