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Une fouille archéologique inédite : un bunker allemand est mis au jour à Caen

Mise à jour : 10 mars 2016
Légende : vue générale du bunker. Crédit photo : Cyrille Billard – DRAC Normandie. [Image135635]

Légende : vue générale du bunker. Crédit photo : Cyrille Billard – DRAC Normandie.

Mardi 8 mars 2016, des archéologues de la direction régionale des affaires culturelles de Normandie ont procédé à la fouille d’un bunker au bord de la route menant à Douvres-la-Délivrande. Son existence a été découverte récemment lors de travaux de terrassement liés à un projet immobilier.

Comme de nombreux ouvrages de défense construits par les Allemands, ce bunker relativement bien conservé obéit à un plan type, le R 688. Il servait de cantonnement à une demi-douzaine de soldats et était défendu par un tobrouk, un aménagement défensif permettant le tir d’une mitrailleuse à 360 degrés.

Si les différentes élévations sont encore bien présentes et permettent de distinguer l’antichambre, la pièce d’habitation, différentes sorties et l’escalier menant au tobrouk, le bunker ne possède plus sa couverture en béton qui fut probablement détruite dans les années 1950 dans l’urgence de la Reconstruction. Les archéologues ne s’en sont pas plaints car cela leur a considérablement facilité le travail.

Il a été mis au jour les restes d’une marmite et de câbles électriques, des chaussures anglaises, une bouteille de cidre (remplie d’eau hélas) et quelques pièces de monnaie. Mais surtout, les archéologues ont pu constater que certains équipements d’aération étaient encore en place. Ces pièces, bien conservées, offrent un intérêt muséographique et seront bientôt prélevées.

La fouille de ce bunker met en lumière un élément méconnu du système défensif de la ville. Surtout cette opération relativement rare constitue un pas important vers la prise en compte par des études archéologiques de ces ouvrages militaires. À l’instar de l’établissement d’un programme commun de recherches sur ces vestiges par l’Université et la DRACdirection régionale des affaires culturelles, elle marque l’intérêt soutenu que porte désormais la communauté scientifique aux témoins matériels de la Seconde guerre mondiale à l’heure où ses derniers acteurs sont en train de disparaître.