Appel à manifestation d'intérêt auprès des organisations publiques ou associatives normandes pour faire reculer la précarité menstruelle.

Mise à jour : 07 septembre 2020

Les protections menstruelles constituent pour les femmes un produit de consommation courante de première nécessité, dont elles ne peuvent se passer sans préjudice.

Selon le rapport d’information parlementaire porté par Mmes Romeiro et Taurine sur le sujet en 2020, une femme utilise pendant sa vie près de 11 500 produits de protection. En y ajoutant les autres dépenses liées aux menstruations, cela représenterait un coût de 8 000 à 23 000 euros dans leur vie.

Or, les femmes sont plus touchées que les hommes par la précarité. Les femmes représentent ainsi les trois quarts des bas salaires (définis comme inférieurs aux deux tiers du salaire médian de l’ensemble de la population). Les familles monoparentales (dont 85 % ont une femme à leur tête) sont également particulièrement exposées à la pauvreté.

Dans ce contexte, la précarité menstruelle définit la difficulté pour certaines femmes d’accéder à des protections menstruelles pour des raisons économiques.

Peu de chiffres existent. Un sondage de l’IFOP conduit à la demande de l’association Dons solidaires présentaient néanmoins les résultats suivants : 8 % des femmes interrogées parmi le « grand public » et 39 % des femmes interrogées parmi les bénéficiaires d’associations sociales déclarent qu’il leur arrive de ne pas disposer de suffisamment de protections hygiéniques pour elles-mêmes ou leur fille par manque d’argent. Selon le même sondage, 10 % des femmes interrogées parmi le « grand public » et 29 % des femmes interrogées parmi les bénéficiaires d’associations déclarent renoncer à changer de protections hygiéniques aussi souvent que nécessaire par manque d’argent.

Cette situation est préjudiciable pour au moins trois raisons : elle porte atteinte à la dignité des personnes, elle limite l’inclusion des filles et des femmes aux activités économiques et sociales, et elle est un facteur de risque pour la santé en cas de renouvellement insuffisant des protections.

  

Objectif de l’appel à manifestation d’intérêt :

Dans ce contexte, la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFEDirection Régionale aux Droits des Femmes et à l'Égalité) de Normandie souhaite soutenir des initiatives visant à faire reculer la précarité menstruelle.

Les objectifs poursuivis sont les suivants :

  • contribuer à lever le tabou sur les menstruations ;
  • faciliter l’accès aux protections hygiéniques pour les femmes précaires ;
  • réduire les inégalités économiques entre les femmes et les hommes en particulier sur les publics en grande difficulté

   

Public cible :

Les femmes en situation de précarité (sans domicile fixe, hébergement d’urgence, bénéficiaires du RSA, centres sociaux, étudiantes précaires, …)

    

Candidature et calendrier :

Les structures publiques (universités, collectivités territoriales,…) sont invitées à adresser une lettre d’intention (pré-projet) à l’adresse drdfe@normandie.gouv.fr  avant le 15 octobre 2020.

Les propositions pourront concerner :

  • la coordination entre structures ;
  • la mise en place d’informations ;
  • l’achat et la mise en place de matériel réutilisable (distributeurs, cartes d’accès…) ;
  • l’ingénierie de projets ;
  • un projet de recherche-action.

Les propositions ne pourront pas concerner l’achat de protections hygiéniques.

Les propositions seront analysées par la DRDFEDirection Régionale aux Droits des Femmes et à l'Égalité. Des représentants d’autres services de l’État pourront être consultés pour avis.

La DRDFEDirection Régionale aux Droits des Femmes et à l'Égalité se tient à la disposition des porteurs de projet potentiels qui souhaiteraient un appui à la structuration de leur projet.