Actualité

L’élimination des déchets verts par brûlage à l'air libre : une pratique dangereuse et interdite

Mise à jour : 07 novembre 2023

À l’entrée de l’automne, les travaux d’entretien des jardins (tonte, élagage, taille etc.) s’intensifient. La question de l’élimination des déchets verts résultant de ces travaux se posera pour de nombreux foyers. Selon une étude de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) de mars 2023, et bien que cette pratique nocive et très polluante soit interdite par la réglementation, 15 % des personnes interrogées déclarent néanmoins brûler au moins un type de déchets verts.

Rappel de quelques faits et de quelques chiffres

D’après les données de l’Ademe, l’entretien du jardin génère en moyenne 160 kg de déchets verts par personne et par an.

Selon le Centre Interprofessionnel Technique d’Études de la Pollution Atmosphérique (CITEPA), environ 830 000 tonnes de déchets verts sont encore brûlées annuellement en France par les particuliers (chiffre pour 2021).

Pourtant, cette pratique est interdite par le code de l’environnement (article L. 541-21-1), tout comme la vente, le prêt et l’utilisation d’incinérateurs de végétaux. Enfreindre cette interdiction est une infraction pénale constitutive d’une contravention de 4ème classe qui peut s’élever jusqu’à 750 euros.

Au regard des données issues du baromètre de l’Ademe en 2020, parmi les Français qui brûlent leurs végétaux à l’air libre, un quart déclare méconnaître l’interdiction du brûlage. Les Français semblent également insuffisamment informés sur les impacts du brûlage sur la pollution de l’air et sur la santé. 22 % des personnes qui brûlent leurs déchets verts à l’air libre pensent à tort qu’elles pollueraient davantage en se rendant en voiture à la déchèterie…

Enfin, les habitudes bien ancrées en matière de gestion des déchets verts constituent un frein important à l’adoption de pratiques vertueuses. En 2021, 27 % des personnes qui brûlent leurs déchets verts déclarent avoir toujours procédé ainsi.

Des enjeux environnementaux et sanitaires

Cette pratique de brûlage à l’air libre est source d’émissions de nombreux polluants atmosphériques (oxydes d’azote, monoxyde de carbone, dioxines, particules fines etc.) issus d’une combustion réalisée dans des conditions très dégradées.

Sont émises, entre autres, de grandes quantités de particules fines PM2,5 (particules dont le diamètre est inférieur à 2,5 μm)particulièrement nocives pour la santé. Selon Santé Publique France, chaque année, près de 40 000 décès seraient attribuables à une exposition de la population à la pollution de l’air aux PM2,5. Toujours selon Santé Publique France, l’exposition à ces particules par la pollution de l’air ambiant représente, en moyenne, pour les personnes de plus de 30 ans, une perte d’espérance de vie de près de 8 mois. Dans un bulletin de veille sanitaire de septembre 2016, Santé Publique France précisait que la pollution atmosphérique aux particules fines PM2,5était à l’origine de plus de 6 500 décès par an dans les Hauts-de-France.

Même si le brûlage à l’air libre des déchets verts n’est pas la seule source d’émissions de ces particules, il est à noter que plus de 6 % des émissions annuelles de PM2,5 du secteur résidentiel (CITEPA, Rapport SECTEN pour l’année 2021) sont liées aux feux de déchets verts.

Des solutions alternatives existent

Pour gérer les déchets végétaux issus de l’entretien du jardin, outre le dépôt en déchèterie ou le ramassage sélectif, certaines pratiques vertueuses pour l’environnement et simples à mettre en œuvre existent.

Ainsi, le broyage, le paillage et le compostage, en particulier quand ils sont réalisés in situ (à l’endroit où le déchet vert est produit) favorisent le retour au sol de la matière organique végétale.

Certaines collectivités proposent désormais un service de broyage en porte à porte ou le prêt d’un broyeur.

Des conseils et tutos sur ces solutions alternatives sont disponibles sur le site de l’Ademe :

https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/jardinage

Pour notre air et notre santé, chaque geste compte. Aussi, adoptons les bons réflexes.

Plus d’informations sur le site de la DREAL Hauts-de-France :

https://www.hauts-de-france.developpement-durable.gouv.fr/?Elimination-des-dechets-verts