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Objectif JOP : dans les coulisses d’un exercice grandeur nature au stade Pierre Mauroy 

Mise à jour : 26 avril 2024

Le 8 avril dernier, le stade Pierre Mauroy de Villeneuve d’Ascq bruissait d’une affluence un peu particulière.

Plusieurs centaines de participants issus des services de la zone de défense et de sécurité Nord, de la préfecture du Nord, de sécurité et de secours, de la Justice, de l'association de Protection civile du Nord, des cadets de la République de Roubaix et de Béthune, des collectivités (Métropole européenne de Lille, villes de Villeneuve-d'Ascq et Lezennes) ainsi que des bénévoles étaient mobilisés pour un entraînement interministériel zonal NRBC-E – comprendre nucléaire, radiologique, biologique, chimique et explosif – et un exercice de sécurité civile pour tester le plan ORSECOrganisation de la Réponse de SEcurité Civile « nombreuses victimes » (NOVI) dans son volet « risque attentat NRBC».

Cet événement avait une saveur particulière à la veille des Jeux Olympiques. En effet, les services de l’État et leurs partenaires sont mobilisés depuis plus d’un an sur le sujet et le travail s’accélère pour que tout soit prêt pour accueillir les 644 joueuses et joueurs de basketball et handball du monde entier et les près d’1,1 million de spectateurs qui se succéderont pendant 15 jours à Villeneuve d’Ascq.

Certains jours, 4 matchs auront lieu au sein du stade qui pourra accueillir jusque 27 000 spectateurs / match. Les enjeux sécuritaires et opérationnels sont importants et les forces de l’ordre, les organisateurs et l’ensemble des partenaires planchent pour caler l’organisation au millimètre près et envisager toutes les situations.

C’est justement dans ce cadre que s’insérait la journée du 8 avril dernier, une journée particulière articulée en deux séquences.

Le matin un entraînement comprenant trois temps : une phase d’acculturation, pour sensibiliser l’ensemble des acteurs présents aux problématiques NRBC-E, une phase de mécanisation, à savoir un apprentissage par la répétition, et une dernière phase de jeu dirigé, articulé autour d’un scénario.

Cette dernière phase était composée de différents ateliers :

  • Le premier, de commandement, destiné aux officiers supérieurs et aux cadres des services, avait pour fondement le partage des informations entre les commandants des opérations pour permettre à chacun de mener ses actions en coordination avec celles de ses partenaires d’intervention ;
  • Un autre atelier avait pour thème la gestion des intervenants, c’est-à-dire l’intervention des unités spécialisées (chargées des levées de doute NRBC-E et pyrotechnique, des prélèvements afin d’identifier l’agent, ainsi que des constatations judiciaires), mais également le sas interservices, composante essentielle qui permet d’empêcher le transfert de contamination, en contrôlant les entrées et sorties de la zone contaminée ;
  • Le dernier atelier concernait la gestion des populations en zone contaminée : l’intervention des primo-intervenants, soit ceux n’ayant pas encore connaissance du caractère NRBC-E et chargés de la remontée des premières informations. Ces remontées faites, la suite de l’atelier fut dédié à la prise en charge des victimes et des impliqués en zone contaminée.

Une fois ces ateliers terminés, l’après-midi a laissé place à une mise en situation co-organisée par la direction des sécurités de la préfecture du Nord et l’État-major interministériel de zone Nord.

Une troupe de théâtre était présente pour incarner les blessés d’une explosion au sein du stade. Des bénévoles de la Protection Civile et les policiers SIR (service d’intervention rapide) présents dans le stade prennent en charge immédiatement des premières victimes. Certains sont gravement atteints, d’autres en proie à la panique. La section d’intervention rapide de la police nationale prend les premières informations, rapidement rejoints par des agents de la BAC pour la sécurisation des extérieurs. La zone doit être sécurisée pour permettre aux sapeurs-pompiers et au SAMUService d'aide médicale urgente de pénétrer dans le stade et prendre en charge médicalement les victimes.

Cette première partie de l’exercice avait pour but d’évaluer la chaîne d’intervention et de prise en charge de nombreuses victimes lors d’un incident de type explosif.

Peu après, c’est un second incident fictif qui se produit : de nombreux spectateurs dans les tribunes se plaignent de nausées, douleurs, convulsions. C’est une attaque chimique au sarin. Les premiers secouristes de la Protection Civile sur place ne le savent pas encore, et devront eux aussi être par la suite pris en charge médicalement .

Après une première remontée d’information, et une suspicion d’agent chimique, les démineurs ainsi que des spécialistes NRBC-E du SDISService départemental d'incendie et de secours parcourent les tribunes pour identifier l’agent et localisent le porteur. Les victimes valides sont traitées dans le hall du stade où pénètrent CRSCompagnies républicaines de sécurité, policiers et militaires pour sécuriser victimes et secouristes. La zone ainsi protégée, les pompiers ainsi que le SAMUService d'aide médicale urgente procèdent à l’extraction et la prise en charge des victimes dans un corridor d’extraction ou sont triés valides et invalides, dans des zones distinctes de traitement, de surveillance et de soins médicaux, pour ainsi être décontaminés d’urgence avant un éventuel transfert à l’hôpital précédé d’une décontamination plus approfondie.

Cet exercice grandeur nature a été riche d’apprentissage pour tous les services et a, outre les interventions de terrain, permis de travailler sur la mise en place d’un Poste Médical Avancé (PMA), d’un SAS interservices et l’échanges d’informations entre le d’un Poste de Commandement Manifestation (PCM) de l’organisateur avec le centre Opérationnel Départemental (COD).