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Un comité de l’administration régionale sur le thème de la jeunesse

Mise à jour : 19 avril 2021

Michel Lalande, préfet de la région des Hauts-de-France, a présidé le 15 avril 2021 le comité de l’administration régionale axé sur la thématique « Les jeunes en Hauts-de-France, dans le contexte de crise sanitaire, économique et sociale. »

Le comité s’est tenu en présence des préfets de département et de l’ensemble des représentants de l’État en région. Cette matinée de travail et de réflexion a été enrichie par de nombreuses interventions, notamment celles de Morgane Petit, directrice de l’IREV, Hervé Ducrocq, responsable création & entrepreneuriat Hauts-de-France de BPI, Philippe Lamblin, directeur délégué aux emplois, Jean-Louis Callens, secrétaire général du secours populaire français pour le Nord et du docteur Sophie Moreau-Crepeux du centre de santé de l’université de Lille afin d’apporter un éclairage concret.

Le CAR s’est réuni pour évoquer « la génération 2021 » avec en toile de fond les mesures du plan jeunes, existantes pour certaines depuis 2020 ou démarrant en 2021, avec des objectifs très ambitieux pour lesquels les services de l’État en région sont pleinement mobilisés. Les problématiques liées aux jeunes sont multiples et complexes, certaines difficultés inhérentes à cette classe d’âge étant exacerbées par le contexte sanitaire actuel.

Les Hauts-de-France, la région la plus jeune de France

Les jeunes sont confrontés à de nombreux défis. Le faible niveau de diplôme d’une
partie notable des jeunes rend plus difficile leur insertion sur le marché de l’emploi qu’ailleurs. Près d’un jeune sur quatre de la région n’est ni en emploi ni en formation, ni en poursuite d’études, soit 5 points de plus qu’en France métropolitaine. Dans les Hauts-de-France, les jeunes font face à une situation économique et sociale plus difficile que dans les autres régions. Dans ce contexte dégradé, la santé des jeunes est un enjeu majeur de l’action publique. (source Insee)

Le comité a mis en exergue 3 axes de travail et de réflexion :

1- La lutte contre le décrochage scolaire, notamment dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville

La crise sanitaire et sociale a accentué les difficultés déjà prégnantes des élèves dont la posture d’apprentissage est vulnérable. Les déterminants sociaux marqués au sein des quartiers prioritaires accentuent ce risque. C’est pourquoi, les dispositifs relevant de la « politique de la ville » ont déployé des mesures précises et complémentaires. Les médiateurs adulte-relais, les Cordées de la réussite, le dispositif « vacances apprenantes » ou encore la mise à disposition de matériel numérique afin de garantir la continuité de l’éducation en périodes de confinement, permettent à l’État de maintenir le lien social et éducatif avec les jeunes et les enfants.

Par ailleurs, ces dispositifs sont enrichis par le label « Cités éducatives ». 21 cités sont ainsi labellisées ou en cours de labellisation dans les Hauts-de-France, avant leur généralisation à l’ensemble des contrats de ville en 2022. Ce label est la bonne échelle pour travailler à cette articulation et la jeunesse de ces Cités en fait un lieu d’expérimentation.

La lutte contre le décrochage reste, dans ce contexte, la principale priorité. L’obligation de formation entrée en vigueur en septembre 2020 s'applique à tout jeune à l'issue de sa scolarité obligatoire et ce jusqu'à 18 ans. Il s'agit de proposer des solutions de retour à l'école, d'accès à la qualification et à l'emploi.

L'accueil et la prise en charge des jeunes en situation de décrochage s'effectuent grâce à un travail partenarial dans les plateformes de suivi et d'appui aux décrocheurs (PSAD) co-pilotées par l’Éducation nationale et les missions locales. Avec l’obligation de formation, la place des PSAD devient centrale dans la mise en œuvre de cette obligation en lien avec les missions locales : il est essentiel de développer les partenariats et les solutions internes et externes à l’éducation nationale.

Le dispositif « Promo 16-18 » mis en œuvre par l’AFPA est décliné dans le « plan jeunes ». Il s’agit d’offrir aux jeunes décrocheurs 16-18 ans un parcours personnalisé leur permettant de travailler aptitudes et compétences pour construire un projet professionnel

2- L’accès à l’emploi

La formation des publics jeunes fragilisés est essentielle pour l’accès à l’emploi, voire à l’emploi durable. En mettant des moyens supplémentaires dans le pacte régional d’investissement dans les compétences (PRIC), il est attendu en 2021 une forte mobilisation sur l’entrée en formation des jeunes. L’apprentissage doit aussi se développer : les aides au recrutement d’un apprenti ou d’un contrat de professionnalisation pour les entreprises sont prolongées jusqu’au 31/12/21.

Dans le contexte sanitaire actuel, les besoins en renfort de personnels de santé, notamment d’aides-soignants, se sont amplifiés dans les établissements de santé et les EHPAD. Pour répondre à ce besoin, le Ministère de la Santé et des Solidarités met en place des formations qui constituent autant de perspectives de recrutement pour la jeunesse des Hauts-de-France.

Aujourd’hui, la mobilisation des tous les acteurs autour du plan #1jeune,1solution est nécessaire pour répondre aux objectifs particulièrement ambitieux : les dispositifs sont nombreux pour faciliter l’entrée dans la vie professionnelle et accompagner les jeunes éloignés de l’emploi en construisant des parcours d’insertion (insertion par l’activité économique, accompagnements renforcés, accompagnement à la création d'entreprises, volontariat en service civique ou service national universel).

Dans ce cadre, les mesures d’emploi suivies par la DREETS (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) ont été présentées, notamment l’aide à l’embauche, le PACEA, la Garantie Jeunes et les contrats aidés (PEC et CIE). La BPI déploie le dispositif Volontariat Territorial en Entreprise (VTE) permettant d’accompagner les PME-ETI dans le recrutement de jeunes talents et de proposer aux étudiants en alternance ou aux jeunes récemment diplômes d’études supérieures d’accéder à des missions responsabilisantes.

Les dispositifs sont nombreux, il convient donc d’individualiser les parcours pour que les personnes puissent bénéficier du bon dispositif qui les portera vers la formation et l’emploi durable. Les SPEL, co-pilotés depuis 2016 par un binôme Etat-Région, répondent à une ambition commune de coordonner les politiques de l'emploi, de l'orientation et de la formation, pour être plus réactifs, plus efficaces et plus pertinents au service des demandeurs d’emplois et des entreprises. Ils sont le lieu de construction de réponses adaptées, dans une logique de décloisonnement et d’une meilleure articulation les uns avec les autres.

3- Lever les freins périphériques à la formation et à l'emploi

Le logement, la précarité alimentaire et la santé des jeunes, notamment psychique, sont autant de freins périphériques à la formation et à l’emploi.

Les enjeux du logement étudiant : La région des Hauts-de-France compte 240 000 étudiants répartis sur 58 sites d’enseignements supérieurs, quatrième région de France où résident le plus d’étudiants. Le CROUSCentre régional des œuvres universitaires et scolaires compte 13 015 logements étudiants.

Durant la crise sanitaire, l’État a mené différentes actions auprès des étudiants logés dans les résidences universitaires : gel des loyers, suppression du mois de préavis pour restituer son logement, gratuité du logement pour les étudiants partis se confiner chez eux lors du premier confinement ….

Le CROUSCentre régional des œuvres universitaires et scolaires doit faire face aux problématiques du nombre de logement mais également de la qualité du logement. Le plan de relance permettra notamment la réhabilitation de 600 logements sur Villeneuve d’Ascq.

La précarité alimentaire : La crise sanitaire a révélé l’émergence de nouveaux publics fréquentant les lieux de distribution d’aide alimentaire : les travailleurs pauvres et les étudiants avec un risque de précarisation de cette population justifiant la mise en place de mesures d’urgence. Face à la précarité alimentaire des jeunes, l’État a mené des actions aux côtés des associations, à l’instar du secours populaire venu témoigner lors de cette matinée de travail. Les jeunes viennent dans cette association pour l’aide alimentaire et également pour recevoir des vêtements, des produits d’hygiène, pour accéder à des outils numériques ou encore pour des titres de transport.

Par ailleurs, concernant la santé des jeunes, les professionnels de santé soulignent une augmentation des pratiques addictives et une diminution des activités sportives liées aux confinements. Dans ce contexte, des actions sont menées en direction des jeunes en faveur de la nutrition, de la promotion de l’activité physique et de la lutte contre les addictions. Concernant la santé mentale des étudiants, le besoin de traitement se faisait déjà sentir avant la crise. Cependant, avec la crise, l’augmentation des troubles est notable. Au sein des universités, des dispositifs sont mis en place pour y répondre : création d’équipes mobiles de santé mentale, renforcement des équipes de psychologue, numéro d’appel…

Les services de l’État en région se saisissent de ces problèmes et continuent leur action pour aller vers ces jeunes et couvrir ces trois champs majeurs que sont la question du logement, de la santé et de l’alimentation.