Pour ce faire, le projet fédère, à part égale, secteur associatif et service public  : La Vie Active, le Centre de référence en santé mentale (CRESAM) et le Service de traduction et d’interprétariat en milieu social (SETISW) ; ainsi que la Préfecture de région Hauts-de-France en sa qualité de chef de file, la Direction régionale de l’Économie, de l’Emploi , du Travail et des Solidarités Hauts-de-France (DREETS) et la Province de Flandre occidentale.

Tour d’horizon des innovations mises en place après 3 années d’existence :

Les équipes mobiles IntegraPsy :

Deux équipes mobiles, l’une en France et l’autre en Wallonie, sont déployées depuis l’été 2019 avec pour mission de répondre rapidement à des états de souffrance psychosociale de personnes exilées (mal-être,angoisses, dépression, stress post-traumatique). Pour répondre à tout type de situation, ces équipes sont pluridisciplinaires :

- En France : psychologue, travailleur social, juriste sont à leur écoute, accompagnés par une figure de pair-aidance : un ambassadeur de l’intégration.

- En Wallonie (zone Tournai-Mouscron), une psychologue clinicienne est mobilisée pour fournir un accompagnement social ou psychologique.

Sur demande des équipes mobiles, un interprète du SETISW peut faciliter les échanges en les traduisant dans les langues et dialectes rares parlés par certains bénéficiaires.

Moins de 2 ans après leur mise en place, les nombreuses sollicitations dont sont l’objet les équipes IntegraPsy témoignent du fort besoin en la matière : plus de 500 interventions et 300 bénéficiaires accompagnés, répartis dans 25 centres d’hébergement temporaire maillant le territoire transfrontalier.

La vidéo ci-dessous vous présente plus en détail ce dispositif :

 

Ambassadeur de l’intégration : Consolider un rôle d’appui et d’inspiration pour les primo-arrivants

Présentes au sein de l’équipe IntegraPsy française, ce sont des personnes qui ont elles-mêmes connu l’exil et dont le parcours d’intégration est « modèle » avec une maîtrise de la langue du pays d’accueil et un accès pérenne au logement et à l’emploi.

Employés de La Vie Active, l’expérience a montré que leur présence lors des interventions a des implications multiples sur le public-cible, ce qui a conduit le personnel accompagnant à faire toujours plus appel à leurs compétences uniques :

• La maîtrise de langues et dialectes rares souvent inconnues du personnel accompagnant (ex. le Pachto, l’Oromo, le Dari, le Farsi, l’Ourdou, etc.)
• Ils ont vécu un parcours d’exil et peuvent donc apporter un soutien en tant que pair. Cet élément a pour conséquence de libérer la parole des bénéficiaires, qui reconnaissent en eux une figure légitime, leur aspirant davantage confiance qu’un accompagnant classique. Cette ouverture du bénéficiaire peut également être confortée par la maîtrise de certains codes culturels par l’Ambassadeur.
• Ils ont valeur d’exemple et peuvent permettre aux nouveaux arrivants de se projeter dans leur processus d’intégration.

Au croisement de plusieurs domaines (interprétariat, travail social, médiation..) ils font partie intégrante de l’équipe mobile où ils se sont rendus indispensables pour les professionnels intervenants.

Pour les bénéficiaires, la plus- value qu’ils apportent est telle qu’une démarche est en cours pour la construction d’un parcours de formation « ambassadeur de l’intégration » et le dépôt d’un dossier auprès de France Compétences pour qu’elle soit certifiée officiellement.

Cela permettra de développer ce rôle de pair-aidant pour l’intégration des étrangers primo-arrivants, pour que l’expérience issue d’un parcours de vie - celui de l’exil – puisse être bénéfique pour ceux empruntant une voie similaire.

Guide d’inspiration Possibilité de pratique de langue

Réalisé par la Maison du Monde de la Province de Flandre Occidentale, il s’adresse aux bénévoles et acteurs associatifs impliqués dans des actions d’intégration des primo-arrivants. Il encourage la mise en place d’activités liées à l’apprentissage de la langue du pays d’accueil en compilant des savoir-faire : exemples de mode d’organisation, de méthodologie et d’activités ; idées pour un apprentissage ludique ; conseils pour éviter les écueils ou les surmonter.

Véritable boîte à outils pour les acteurs de l’intégration des étrangers, il est disponible en français et en néerlandais.

 

Réseaux franco-belges des acteurs de l’intégration

La constitution d’un réseau d’acteurs transfrontalier sur les thématiques de l’interprétariat, de la médiation et de la santé mentale est initiée par les partenaires du projet, afin de faciliter l’échange de savoir-faire et bonnes pratiques entre les deux pays. L’objectif étant que cette coopération s’inscrive dans le temps via la pérennisation de ce réseau, qui permettrait aux acteurs de se professionnaliser continuellement.

- Sur la thématique de l’interprétariat, une étude a eu lieu pour analyser l’opportunité de recourir à davantage d’interprètes non-assermentés pour de l’interprétariat en milieu social. Elle s’est déroulée sur la commune belge de Courtrai et ses conclusions ont été rendues en fin d’année 2020.

 

- Sur la thématique de la santé mentale, une étude est actuellement en cours afin d’améliorer la prise en charge de populations réfugiées « invisibles », ici les réfugiés LGBTQ. Des formations, ouvertes à tous, sont également proposées pour se professionnaliser dans l’accompagnement de populations spécifiques : mineurs non-accompagnés,mères migrantes,etc.

- Sur la thématique de la médiation, un cycle de formation sur des thématiques diverses ( risques psycho-sociaux, genre et santé sexuelle, interculturalité, laïcité et valeurs de la République..) devait se tenir avant d'être bouleversé par la crise sanitaire. Il est reprogrammé en 2021.