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Un comité de l’administration régionale autour de la prévention et de la lutte contre la pauvreté

Mise à jour : 29 avril 2019

Le 24 avril 2019, Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord, a présidé un comité d’administration régionale (CARComité de l'administration régionale) sur le thème de la prévention et lutte contre la pauvreté.

A cette occasion, le préfet a tout d’abord à saluer la présence des animateurs régionaux de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté , et les a remerciés de s’être engagés pour conduire les travaux sur les 15 thématiques prioritaires de cette stratégie. Il a affirmé sa volonté de les associer aux travaux des services de l’État en région afin de créer en Hauts-de-France une dynamique collective voire de faire bouger les lignes sur ce sujet.

Avec la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, le gouvernement a fait de ce sujet une de ces principales priorités. Après son lancement par le président de la république le 13 septembre, une conférence des acteurs , s’est tenue à Lille le 16 janvier 2019 afin d’assurer la mobilisation de chacun autour des objectifs de la stratégie. Pour notre région, près de 600 personnes y ont participé, ce qui révèle que la question de la pauvreté est un sujet plus que prégnant pour le territoire régional.

L’Institut national de la statistique et des études économiques a présenté aux membres du CAR le panorama de la pauvreté en région attestant d’indicateurs très dégradés pour notre région.

La pauvreté est aujourd’hui multiforme, et elle n’est plus simplement liée à un accident de la vie, comme une perte d’emploi, un deuil, une séparation. La pauvreté dans notre pays s’est installée durablement après la crise de 2008. Elle touche davantage les familles monoparentales, les familles nombreuses et les jeunes.

L’augmentation de la pauvreté des enfants est un fait marquant de la période récente. En outre, les personnes en grande pauvreté le restent durablement et de moins en moins de personnes sortent de cette situation. Notre modèle social parvient aujourd’hui encore à contenir son développement, mais il reste insuffisamment efficace pour en prévenir les causes et permettre d’en sortir.

Ces personnes en grande précarité sont également souvent victimes de dispositifs trop rigides ou trop normés : limites d’âge inadaptées aux personnes ayant eu de longs parcours de rue, durées maximales d’accompagnement trop réduites, critères d’accès restrictifs liés à la politique migratoire… Les personnes doivent s’adapter aux dispositifs, à leur changement, aux changements de référents ou de guichets ; elles subissent trop souvent les parcours sans fin « en escalier » de la rue à l’hébergement.

C’est tout l’enjeu de cette stratégie qui conduit à changer d’approche et de méthode.

Changer d’approche d’une part en donnant priorité à l’investissement social dans la lutte de la pauvreté des enfants et des jeunes, et d’autre part en s’engageant dans une sortie de la pauvreté par le travail.

Changer de méthode, c’est décliner cette stratégie avec les acteurs au plus près des territoires, partant du constat que ce sont eux qui sont les plus à même d’engager les dynamiques nécessaires à sa mise en œuvre. C’est aussi associer les usagers et les bénéficiaires, prendre en compte leur parole.

« Être au rendez-vous de la territorialisation de la stratégie de lutte contre la pauvreté »

En novembre 2017, le préfet avait déjà réuni les acteurs dans ce même format , pour acter une feuille de route régionale en faveur de la cohésion sociale, axée prioritairement sur les jeunes. Les résultats sont là :

  • déploiement des démarches « d’aller vers », notamment par un appel à projet de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) sur le territoire de la Sambre Avesnois Thiérache,
  • renforcement de l’observation par la réalisation d’une plate-forme d’observation sanitaire et sociale grâce à un large partenariat entre l’État, les collectivités territoriales et la sécurité sociale,
  • déploiement des points conseils budget qui ont permis de réduire les dossiers de surendettement,
  • programme sur l’illectronisme, conduit par la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale Hauts-de-France (DRJSCSdirection régionale de la jeunesse des sports et de la cohésion sociale)…

L’action de l’État se traduit également à travers les contrats territoriaux conclus sur des territoires particulièrement touchés par les questions de pauvreté, où pour chacun, le sujet de la lutte contre la pauvreté à une place prépondérante. Ce mode d’action, au plus près des territoires et qui part de leurs besoins, permet de mobiliser les efforts de chacun, de concentrer l’action publique et d’enclencher un décloisonnement des interventions.

C’est ce mode opératoire que le préfet propose d’adopter pour la stratégie de lutte contre la pauvreté, afin que sa déclinaison soit totalement opérationnelle et efficace.

Il s’agit d’être au rendez-vous de la territorialisation de la stratégie, mais aussi de son articulation avec les différents plans qui concourent à la lutte contre la pauvreté : la plan « Logement d’abord », « ma santé 2022 », les mesures en faveur de l’intégration des réfugiés et des primo-arrivants, les prochaines mesures de la loi « Pour une école de la confiance ».

A côté des contractualisations achevées ou en cours avec les conseils départementaux et des travaux d’animation de la stratégie, l’État régional doit se doter d’une feuille de route pour cette déclinaison, avec des engagements et une méthode, autour de 4 mots d’ordre :

  • décloisonner, en dégageant des grands axes de travail communs à vos services
  • associer, en mobilisant les partenariats, les acteurs de terrain, et dans la mesure du possible les usagers
  • innover, en recourant à l’expérimentation, et en s’appuyant sur le futur Hub
  • évaluer et mesurer les résultats obtenus.

Le (la) futur(e)haut commissaire dédié(e) à la stratégie de lutte contre la pauvreté en région pourra ainsi s’appuyer sur ces engagements et capitaliser sur cette méthode pour la suite du déploiement du plan.