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Transports : le préfet de région inaugure le contournement Est de Roissy (CER)

Mise à jour : 27 octobre 2023

Ce mercredi 27 octobre 2023, Marc Guillaume, préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris inaugurait le contournement Est de Roissy (CER) entouré d’une délégation composée du Conseil régional d’Île-de-France, du Conseil départemental de la Seine-et-Marne et du Val d’Oise, de la Communauté d’agglomération de Roissy Pays de France et de la direction du Groupe ADP.

Près de 4 années de travaux auront été nécessaires pour concrétiser cette opération d’envergure consistant en la réalisation de 9 km d’autoroute à 2x2 voies (A104), 7 km de route départementale (RD212) et de 8 ponts entre l’échangeur de Compans et l’échangeur avec l’A1. L’objectif étant de fluidifier la circulation et de désenclaver la zone Nord Est de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle.

L’opération a été menée par la Direction Régionale et Interdépartementale de l'Équipement et de l'Aménagement d'Île-de-France (DRIEA-IF), en lien avec ses partenaires : la région Île-de-France, les départements du Val d'Oise et de la Seine­ et-Marne, la communauté d'agglomération Roissy Pays de France et le groupe ADP.

De ce fait, Le préfet de région a tenu à rappeler l’engagement de l’État en terme d’investissement concernant les transports en Île-de-France, souligner les enjeux environnementaux pris en compte et féliciter la réalisation du projet dans le respect des échéances liées aux jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

En outre, le préfet a déclaré que l’ouverture à la circulation serait effective le 15 novembre 2023 et que les travaux se poursuivraient après la mise en circulation (aménagements paysagers et signalisation directionnelles sur les voies adjacentes).

 

UN PROJET D’ENVERGURE POUR LE TERRITOIRE DU NORD-EST FRANCILIEN

Le réseau routier constitué par la RN1104 et la RD212 au nord-est de l’Aéroport de Paris-Charles de Gaulle présentait un dimensionnement inadapté et incompatible avec le trafic supporté, pénalisant la desserte locale ainsi que l’attractivité économique de ce territoire à enjeu.

Déclaré d’utilité publique en 2003, la création de la nouvelle A104 entre la RN2 et l’A1 permet de répondre à la forte demande de déplacements dans ce secteur.

Elle vise à la fois :

  • à boucler la Francilienne (A104) entre l’A1 et la RN2 permettant ainsi de reporter le trafic de transit sur l’A104 et d’assurer des liaisons plus faciles entre les pôles de développement,
  • à décharger l’accès Ouest de l’aéroport par l’amélioration de son accessibilité par l’Est,
  • à séparer les flux pour améliorer la desserte locale, contribuant également à la fluidification de l’accès Est de l’aéroport, notamment en prévision des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

Elle a également pour objectif de répondre à l’ambition économique du territoire.

Avant 2015, plusieurs ouvrages ont été réalisés : un pont pour l’accès Est de l’aéroport, un tronçon de section courante entre cet accès Est et l’échangeur de Compans et l’aménagement de bretelles de l’échangeur avec l’A1 (incluant la réalisation d’un pont). La finalisation du CER s’est ensuite déroulée en deux phases à compter de fin 2019.

Débutée fin 2019, une première phase du projet a consisté en la réalisation des rétablissements de la voirie locale, par la construction de la RD212 et des ponts au-dessus des futures voies de l’A104 (pont au niveau de Mauregard, et deux ponts au niveau d’Epiais-lès-Louvres). Elle s’est poursuivie par la réalisation des voies de la nouvelle A104 entre l’échangeur de Compans et l’échangeur du Mesnil-Amelot, ainsi que le réaménagement de l’« Accès Est » à la plateforme aéroportuaire de Paris-Charles de Gaulle, par la création d’un nouveau pont et le réaménagement des bretelles d’entrée et de sortie.

Cette phase, qui s’est en majeure partie déroulée en interface avec des voies circulées, s’est achevée à l’été 2022.

La seconde phase du projet consistant en la réalisation des voies de la nouvelle autoroute A104 entre l’échangeur du Mesnil-Amelot et l’échangeur A1/A104, intégrant un pont au-dessus de la LGVLigne grande vitesse au niveau de Mauregard, est aujourd’hui achevée, permettant l’ouverture à la circulation de cette nouvelle infrastructure.

Des travaux étant nécessaires pour retirer l’ensemble des dispositifs provisoires mis en place durant le chantier, l’ouverture sera réalisée progressivement lors de la première quinzaine de novembre.

 

LA PRISE EN COMPTE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DANS LE PROJET

Afin de permettre la réalisation des travaux, une autorisation environnementale a été nécessaire pour le projet. Compte-tenu de son envergure, les enjeux environnementaux relatifs au projet ont été particulièrement importants et structurants dans le déroulement de l’opération.

L’arrêté d’autorisation environnementale prévoit notamment 32 mesures en faveur de l’environnement, dont 78 hectares d’habitats restaurés, la création d’une zone de compensation de 10 ha de zones boisées sanctuarisées et requalifiées, la création d’une zone humide (1 ha) et de zones de compensation pour l’oedicnème criard (2 ha) - l’oedicnème criard est un oiseau protégé en Île-de-France (classé vulnérable).

Tout au long de la vie du projet, l’État s’est attaché à porter une attention particulière à l’environnement et à mettre en place les moyens nécessaires pour limiter l’impact du projet. Cela s’est traduit par :

  • Une réutilisation partielle des voies de la RN1104 et des voies de la RD212, en procédant à une adaptation du tracé conciliant les contraintes techniques du secteur,
  • Une attention forte portée à cet enjeu lors de la passation des marchés de travaux (notamment
  • demande de mise en place de protocoles par les entreprises),
  • Des visites bimensuelles de contrôle du respect des dispositions de l’arrêté environnemental par un écologue,
  • Une adaptation du calendrier des travaux pour limiter le dérangement des espèces notamment en période de reproduction. En particulier, préalablement à chaque démarrage de travaux, une inspection quant à la présence d’espèces a été réalisée afin de limiter les impacts du chantier. En cas de découverte d’espèce, un protocole a été mis en place en lien avec l’écologue en charge du suivi du chantier.
  • Un suivi des espèces animales présentes sur le secteur du projet et la mise en place de modalités de gestion adaptée pendant une durée de 30 ans, conformément à l’arrêté d’autorisation environnementale.

Ces actions ont fait l’objet d’un rendu-compte annuel par l’organisation d’un comité à destination de l’Autorité environnementale et des associations environnementales du secteur.

 

UN PROJET PARTENARIAL : DE NOMBREUX ACTEURS IMPLIQUÉS DANS LE PROJET

Une opération cofinancée

L’État (Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires) est maître d’ouvrage du projet par l’intermédiaire de la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports d’Île-de-France (DRIEAT) et de la Direction des routes d’Île-de-France (DiRIF) dont le Contournement Est de Roissy intégrera le réseau routier national en gestion. Projet structurant pour le territoire, l’opération fait l’objet d’un cofinancement par la Région Île-de-France, l’État, le Groupe ADP, les Conseils départementaux du Val-d’Oise et de la Seine-et-Marne et la Communauté d’Agglomération de Roissy Pays de France.

De nombreux partenaires impliqués

Outre les services de la Direction des routes d’Île-de- France, de nombreux acteurs ont été impliqués tout au long de la vie du projet :

  • les acteurs locaux (départements, intercommunalités, communes),
  • les acteurs en interface avec le projet : Groupe ADP, exploitants routiers des réseaux adjacents (SANEF), gestionnaires de réseaux (SMCA, TRAPIL…), KEOLIS,
  • L’ensemble des intervenants sur le chantier : entreprises de travaux et de contrôle extérieur (près de 80), dont 1 entreprise en charge du contrôle du respect des prescriptions environnementales, 2 coordinateurs de la sécurité et de prévention (CSPS),
  • Les appuis du maître d’ouvrage : assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO), agence de communication.

Des travaux complémentaires pour une infrastructure intégrée dans son environnement

L’achèvement complet de cette opération interviendra à l’issue de travaux complémentaires ou de finition, qui viendront achever son intégration dans le territoire. Ces travaux consisteront notamment en :

  • la réalisation d’aménagements paysagers. Ces derniers s’inscrivent également dans la mise en œuvre des mesures environnementales sur les abords du projet (plantations d’arbustes notamment),
  • la réalisation d’un écran acoustique au niveau de la commune du Mesnil-Amelot,
  • la mise en place de la signalisation directionnelle et de la finalisation du déploiement du réseau de signalisation dynamique sur les réseaux routiers adjacents.

Une partie de ces travaux se déroulera postérieurement aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024

Concernant les gains de temps de parcours, à l'horizon 2030 :

  • entre l'échangeur de Compans et l'échangeur A1 (autrement dit uniquement sur les 9 km de CER), le CER permet un gain de temps moyen de 7 minutes en heures de pointe par rapport à un trajet via la RD212 existante ;
  • entre l'échangeur A1 et l'échangeur A104/N140 (autrement dit sur l'itinéraire de contournement de l'agglomération empruntant la Francilienne actuellement), le CER permet un gain de temps de parcours moyen de 8 minutes en heures de pointe en passant.

 

Concernant les vitesses de circulation :

A l'ouverture provisoire au 15 novembre, la vitesse sera limitée à 90 km/h sur le CER.

Elle sera augmentée à 110 km/h une fois la mise en service définitive prononcée après la réalisation de travaux correctifs éventuels, soit courant 2024 (post jeux Olympiques et Paralympiques).