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Dossiers : Conférence régionale stratégique de déconfinement : un premier bilan des actions engagées

Mise à jour : 19 mai 2020

Le 22 avril 2020, le préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris, Michel Cadot, a installé une conférence stratégique régionale pour préparer le déconfinement. De nombreuses initiatives ont depuis été mises en œuvre notamment pour accompagner les personnes vulnérables et soutenir les acteurs économiques.

Autour du préfet de région, la conférence réunit la présidente du conseil régional, Valérie Pécresse, la maire de Paris, Anne Hidalgo, les présidents des conseils départementaux, les présidents des chambres consulaires, le préfet de police, les préfets de départements, le recteur de l’académie, Gilles Pécout et le directeur général de l’ARSAgence Régionale de Santé, Aurélien Rousseau. Elle se décline en sept conférences thématiques :

  • Transports et mobilité
  • Education, jeunesse et sport
  • Suivi sanitaire
  • Soutien aux entreprises
  • Publics vulnérables
  • Relations avec les élus locaux et continuité des services publics locaux
  • Masques

Travaillant dans une logique de co-construction, fondée sur des échanges nourris, cette approche a permis de faire des remontées régulières auprès de Jean Castex, coordinateur du groupe de travail interministériel sur les stratégies de déconfinement.

Cet article vous présente les principales réalisations de ces réunions. Les groupes continuent de se réunir afin d’accompagner au mieux les franciliens dans le déconfinement.

TRANSPORTS

Un accord entre l’Etat, les partenaires sociaux et les opérateurs pour un usage raisonné et en toute sécurité des transports en commun

Les organisations patronales – MEDEFMouvement des entreprises de France Île-de-France, CPME Paris Île-de-France, U2P – et les organisations syndicales - CFDT et CFTC - avec le soutien et l’appui de l’Etat, des collectivités, d’Île-de-France Mobilités, de la RATP, de la CCIR Paris Île-de-France et de la CRMA Île-de-France ont défini collectivement les modalités de recours aux transports en commun pour la reprise d’activité.

En Île-de-France, où le réseau de transport permet, en temps normal, à 5 millions de franciliens de se déplacer chaque jour, l’objectif est triple : limiter son recours en prolongeant l’activité en télétravail ou en aménageant les horaires de présentiel, développer des outils de mesure du trafic et fournir les équipements de protection nécessaires aux salariés. La réalisation de ces objectifs sera essentielle pour le respect de la distanciation sociale dans les transports.

Afin d'éviter des phénomènes de trop importante affluence en heures de pointe, un système d’attestation a été mis en place :

  • Pour les salariés, une attestation de l’employeur indique pour chacun les tranches horaires d’arrivée et de départ de son lieu de travail ;
  • Pour les autres situations, une auto-attestation devra être complétée en cas de déplacement pendant les heures de pointe pour motifs impérieux.

Pour plus d’informations : https://bit.ly/3bvEufs

Permettre aux Franciliens de privilégier le recours au vélo dans le cadre du déconfinement et à plus  long terme

Pour éviter la congestion des transports en commun, un report modal vers le vélo est vivement encouragé. Ce report doit être fait en toute sécurité. C’est pourquoi, dans la continuité des annonces gouvernementales et en lien avec les collectivités et les acteurs du plan vélo, les services de l’Etat ont permis la réalisation de nombreuses voies cyclables temporaires. Près de 30 kilomètres de pistes sécurisées et continues ont été aménagées en Île-de-France dès le 11 mai. D’ici le mois de juin, ce sont près de 150 kilomètres de pistes qui seront opérationnelles.

SOUTIEN AUX ACTEURS ECONOMIQUES

Aider financièrement et administrativement les entreprises pour sauver les emplois

En partenariat avec la région, les chambres consulaires, la BPI, et les acteurs économiques franciliens, les services de l’Etat ont préparé activement la reprise économique.

Pour cela, une task force pour élaborer un plan de reprise d’activité des entreprises a été formée dès le début du mois d’avril en veillant tout particulièrement à soutenir les TPE et les PMEPetites et moyennes entreprises.

Au cours du confinement, près de 430 000 entreprises ont bénéficié en Île-de-France du premier volet du Fonds de solidarité. Au total, ce sont près de 600 millions d’euros qui ont été mobilisés à ce titre avec une aide moyenne de 1390 euros (au 11 mai). Parmi ces entreprises, plus de 1500 ont demandé et obtenu un soutien supplémentaire de l’Etat pouvant aller jusqu’à  5 000 euros au titre du second volet du Fonds.

Par ailleurs, on dénombre en Ile-de-France plus de 260 000 demandes d’activité partielle cumulées pour 1,6 millions de salariés concernés. Au 11 mai, l’Etat avait accordé près de 1,2 milliards d’euros dans ce cadre.

De plus, la Direccte et les chambres consulaires en concertation avec les services de l’Etat et du conseil régional d’Île-de-France ont mis en place des cellules d’écoute permettant de conseiller les entreprises en difficulté 7 jours sur 7. La cellule de continuité économique de la Direccte (64 agents mobilisés) a traité plus de 12 000 mails et a répondu à près de 6000 sollicitations téléphoniques pendant le confinement. Le délai de réponse n’a jamais excédé 72h et a été en moyenne de 24h.

Relancer l’activité, notamment les chantiers

Dans la poursuite des réunions hebdomadaires menées depuis le début du confinement, le préfet de région a mobilisé, en lien avec le conseil régional, les acteurs économiques autour de la reprise progressive de leurs activités.

En Île-de-France, où la nécessité de conduire les grands chantiers d’infrastructures et de logements est un enjeu particulièrement important, l’Etat a travaillé avec les fédérations du BTPBâtiment et travaux publics et les maîtres d’ouvrage pour assurer aux salariés une reprise dans des conditions de strict respect des règles sanitaires. Ainsi, des guides spécifiques à certains métiers et secteurs ont été élaborés. Trois types de chantiers ont été identifiés et reprennent progressivement :

  • les chantiers essentiels à la vie de la nation ont été assurés depuis le début du confinement (les travaux de réparation, d’entretien dans le domaine des hôpitaux, énergie, sécurité routière…)
  • les chantiers simples, où l’adaptation du cadre du travail aux mesures barrières était possible et le nombre de salariés limité
  • les chantiers complexes, où il a été nécessaire d’appréhender plus longuement avec les différentes entreprises mobilisées les mesures indiquées dans les guides, au regard des contraintes de chaque maître d’ouvrage.

EDUCATION

Un protocole strict pour la réouverture des écoles

Le rectorat d’Île-de-France, avec l’appui du préfet de région, des préfets de département, des services de l’Etat, de l’ARSAgence Régionale de Santé et des collectivités ont défini un protocole commun de réouverture des établissements scolaires. Ce protocole se décline en trois étapes en cours de finalisation :

  1. Inventorier les conditions d’accueil et les conditions sanitaires et logistiques dans l’ensemble des établissements
  2. Définir un schéma d’accueil pédagogique et d’organisation logistique
  3. Elaborer un schéma de priorisation des publics en fonction de la mobilisation possible des personnels

La sécurité sanitaire sera assurée pour les personnels et les élèves (gestes barrière, masques le cas échéant, distanciation sociale de rigueur, groupe de 15 élèves au maximum).

Tout élève qui ne sera pas dans un établissement suivra un enseignement à distance.

Faire de la continuité pédagogique une réalité pour tous : 1000 élèves décrocheurs particulièrement suivis

En lien avec le rectorat et les collectivités, les services de l’Etat se sont mobilisés pour permettre à tous de suivre les enseignements à distance. Le Plan régional d’insertion pour la jeunesse, qui œuvre dans les quartiers prioritaires de la ville depuis 2018, a été mobilisé dans ce cadre.

SUIVI SANITAIRE

Appuyer les services sanitaires pour éviter un nouveau départ de l’épidémie

En lien avec l’ARSAgence Régionale de Santé, l’AP-HP, la CPAM, et les acteurs du suivi sanitaire, le groupe de travail de suivi sanitaire autour du préfet de région a précisé les modalités, en Ile de la France, de la mise en œuvre de la stratégie de contact-tracing et d’appui à l’isolement décidée par le gouvernement qui vise à identifier les cas et casser les chaînes de contamination. Sous la responsabilité de l’ARSAgence Régionale de Santé et de l’assurance maladie un dispositif de détection des cas possibles est mis en place. Organisé en 3 niveaux, s’appuyant sur la médecine de ville et sur la CPAM, il permettra la réalisation de 40 000 tests PCR chaque semaine.

  1. Les médecins de ville sont l’interlocuteur direct du patient symptomatique. Ils réalisent le diagnostic et prescrivent le test en cas de suspicion d’infection au Covid-19.
  2. Le médecin renseigne la CPAM si le cas est avéré. Elle contacte alors le patient et identifie le foyer épidémique potentiel, prescrivant des tests PCR en tant que de besoin.
  3. L’ARSAgence Régionale de Santé est chargée des enquêtes en cas de suspicion de cluster. 

Chaque préfet de département, en lien avec les collectivités territoriales est chargé de mettre en œuvre un dispositif d’appui à l’isolement qui permettra d’accompagner dans de bonnes conditions, le cas échéant avec envoi d’équipes mobiles, ceux qui seront placés en quatorzaine, soit parce qu'ils auraient été contaminés, soit parce qu'ils auraient été en contact avec une personne contaminée. En cas d’impossibilité d’isolement à domicile, une proposition d’hébergement dans un lieu tiers, à l’hôtel par exemple, sera offerte.

A Paris et en petite couronne, ce dispositif se déploiera en s’appuyant sur le dispositif pilote COVISAN, développé par l’AP-HP en étroite coopération avec l’ARS, la Ville de Paris et des opérateurs comme la Croix Rouge et déployé depuis 15 jours à titre expérimental. Au vu des résultats très intéressants obtenus, il a été décidé de retenir comme outil ce dispositif pour la mise en œuvre de la stratégie de contact-tracing à Paris. COVISAN pourra également venir en appui en petite couronne voire en grande couronne pour les cas de cluster qui seraient identifié ou en renfort d’équipe en tant que de besoin, à la demande de l’ARS.

La stratégie de dépistage des centres collectifs, par exemple dans les les centres d’hébergement, dans les foyers de travailleurs migrants ou les établissements pénitentiaires se poursuit parallèlement.

Des campagnes de dépistage globales sont également réalisées dans tous les EHPAD de la région et dans la plupart des établissements sociaux ou médico-sociaux.

AIDE AUX PUBLICS VULNERABLES

Permettre une aide renforcée et continuée

Des places en hébergement supplémentaires

En Île-de-France, près de 7 000 places supplémentaires ont été mobilisées depuis le 16 mars (en hébergement d’urgence et à l’hôtel) pour héberger les personnes en situation de rue. Un peu moins de 5 000 places sont restées, de plus, ouvertes en raison du prolongement du plan hiver.

Pour permettre à chacun de bénéficier de solutions pour s’isoler en cas de symptômes, 10 centres pour les personnes sans-abris symptomatiques ont été ouverts totalisant plus de 500 places. L’admission dans ces centres est régulée médicalement par l’ARS.

La conférence travaille en lien avec les associations et les collectivités, sur les différents scénarios de relogement des publics mis à l’abri au cours de la crise sanitaire.

Un dispositif important d’aide alimentaire depuis le début du confinement et en concertation avec le secteur associatif, la continuité des activités de distribution alimentaire est assurée et plusieurs mesures sont mises en œuvre.

Dès le 20 mars, la distribution de tickets services financés par l’Etat a été assurée par tous les SIAO franciliens au profit de 2 000 personnes hébergées à l'hôtel en situation d’urgence alimentaire pour environ 200 000 euros.

A partir du 27 mars, une commande de l’Etat au niveau régional, pilotée par la Croix Rouge, a permis la distribution de tickets services supplémentaires pour un montant de 1,7 million d’euros au profit de familles hébergées à l'hôtel et ouvert aux familles de l’Europe de l’Est regroupées en campements. Cette distribution a permis de couvrir les besoins de 38 000 personnes sur 15 jours à hauteur de 7€/jour.

À compter d'avril, la DIHAL a également distribué à l’Île-de-France 1,8M de chèques services représentant un montant 6,3M€.

La remise de ces tickets services s'est également accompagnée de la distribution de produits de première nécessité pour les nourrissons.

Ces commandes de tickets services sont venues compléter l’aide alimentaire financée par l’Etat et les collectivités et distribuées grâce aux associations et CCAS. A Paris, les points de distribution ont été augmentés afin d’être accessibles au plus grand nombre de personnes sans ressource.

Un suivi particulier des toxicomanes à la rue

Depuis le début du confinement, les acteurs du Plan de lutte contre le crack (préfecture de région, préfecture de police, ARS, parquet de Paris, ville de Paris, mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives et associations de réduction des risques) sont mobilisés pour assurer l’accompagnement des toxicomanes à la rue pendant la période d’urgence sanitaire.

Les structures d’aide ont maintenu leur activité de prise en charge et 350 usagers de drogue à la rue ont pu être hébergés dans diverses structures hôtelières au sein desquelles ils bénéficient d’un suivi médico-social.

LES MASQUES

Coordonner la distribution et l’approvisionnement

La préfecture de région travaille de manière partenariale avec l’ensemble des acteurs de l’approvisionnement et de la distribution des masques. Une stratégie de coordination a été arrêtée avec ces derniers pour couvrir de manière égalitaire les territoires.

Des stocks de solidarité mobilisés par l’Etat permettront de fournir en masques à usage unique les petites communes, les personnes vulnérables ainsi que certains personnels d’associations œuvrant pour l’Etat (secteurs de l’hébergement d’urgence, aide alimentaire, etc.).

La semaine du 11 mai 2020, 4,4 millions de masques issus des stocks de l’Etat, en plus de ceux de la région, ont été distribués aux usagers dans les transports par la RATP et Transilien SNCF avec un renfort de la Croix rouge, de jeunes en Service civique et des agents communaux des villes concernées. Ces distributions se sont tenues dans 47 stations de métro et 39 stations de RER en Île-de-France.

Par ailleurs, l’Etat, en partenariat avec La Poste a mis en place une plateforme de commande et de livraison pour permettre aux TPE- PME de se fournir. Elle est accessible ici : https://masques-pme.laposte.fr/

Au 18 mai, 40 000 commandes (1,5 millions de masques) avaient été enregistrées sur cette plateforme. Depuis le 18 mai, cette plateforme est ouverte aux entreprises de 50 à 249 salariés. 

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