Actualité

Déconfinement : un premier bilan des actions engagées par l’Etat en Île-de-France

Mise à jour : 26 mai 2020

Le 22 avril 2020, le préfet de région installait une conférence stratégique régionale pour préparer le déconfinement. De nombreuses initiatives ont depuis été mises en œuvre notamment pour accompagner les personnes vulnérables et soutenir les acteurs économiques.

Autour du préfet de région, la conférence réunit la présidente du conseil régional, Valérie Pécresse, la maire de Paris, Anne Hidalgo, les présidents des conseils départementaux, les présidents des chambres consulaires, le préfet de police, les préfets de départements, le recteur de l’académie, Gilles Pécout et le directeur général de l’ARSAgence Régionale de Santé, Aurélien Rousseau. De nombreuses actions de l’Etat et ses partenaires ont ainsi été engagées et coordonnées dans les domaines des transports et mobilité (accord d’entreprises sur le télétravail pour limiter le recours aux transports en commun, plan vélo), éducation (matériel informatique pour  les élèves les plus démunis, maintien de l’école pour les enfants des personnels prioritaires, reprise de l’école), jeunesse et sport, suivi sanitaire (expérimentation COVISAN), soutien aux entreprises (chômage partiel, fonds de solidarité, relance des grands chantiers), publics vulnérables (prise en charge de 131 00 personnes dont 12 000 pendant la crise, aide alimentaire), relations avec les élus locaux et continuité des services publics locaux, masques.

Retrouvez toutes les actions engagées sur : https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/Actualites/Conference-regionale-strategique-de-deconfinement-un-premier-bilan-des-actions-engagees

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Au cœur de la crise, des agents des services de l’État en Île-de-France

Découvrez le travail des agents pour assurer la continuité du service public pendant la crise :

  • Transport : Jean-Willem LALLEMAND, responsable de l’UER de Saint-Denis (93) à l’arrondissement de gestion et d’exploitation de la route (AGER) Nord (DRIEA) ;
  • Education : Nathalie DAVALO, directrice d’école maternelle Félix Pyat, Puteaux (92) ;
  • Soutien économique : Olivier REMY, chef du département économique de l’État en région (DIRECCTEDirection régionale de l'entreprise de la concurrence de la consommation du travail et de l'emploi) ;
  • Lutte contre les violences faites aux femmes : Anouk MARTIN, déléguée départementale aux droits des femmes 94 ;
  • Solidarité auprès du public vulnérable : Alain BRETON, directeur départemental de la Cohésion sociale de Seine-et-Marne (77).

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Interview de Jean-Willem LALLEMAND, responsable de l’Unité d’exploitation routière (UER) de Saint-Denis à l’arrondissement de gestion et d’exploitation de la route (AGER) Nord revient sur l’organisation des services d’exploitation de la direction des routes de la DRIEA lors des 2 mois de confinement. 

Depuis le 17 mars à 12h, le confinement de la population s’est accompagné d’importantes restrictions et d’une limitation des activités professionnelles amenant les services d’exploitation des routes et autoroutes franciliennes à devoir également s’adapter.

Comment pouvions-nous imaginer, après les chutes de neige de 2018 et ses 739 km de bouchons, les grèves de décembre et ses 631 km de bouchons, observer une diminution de la circulation de -50 % à -75 % selon les axes chaque jour depuis le début du confinement sur notre réseau, avec un niveau quasi-nul de bouchons.

Jean-Willem LALLEMAND, responsable de l’UER de Saint-Denis à l’arrondissement de gestion et d’exploitation de la route (AGER) Nord, apporte quelques précisions sur les moyens mis en œuvre.

Nos missions sont essentielles et ne peuvent s’arrêter. Nous avons dû rapidement nous adapter, tout en assurant la sécurité des agents. Autant pour celles et ceux qui assurent des tâches administratives que pour les agents qui interviennent sur le terrain.

De quelles manières assurez-vous leur sécurité ? 

Le personnel administratif de l’UER était en partie en télétravail. Pour les équipes d’exploitation, nous avons rappelé l’importance d’appliquer les gestes barrières, de garder une distance suffisante avec les usagers ou les forces de l’ordre que nous côtoyons quotidiennement. Mais aussi entre collègues, ce qui n’est pas toujours facile. Enfin, nous avons diffusé autant que possible gel et masques. Nous rappelons systématiquement que ce matériel est contingenté, aussi doit-il être utilisé de manière appropriée aux circonstances

Travaillez-vous toujours de la même manière ?

Habituellement, ce sont 49 personnes qui assurent, jour et nuit, 7 jours sur 7, les interventions, la sécurité et l’entretien du réseau. Avec la baisse du trafic, les différentes absences, les gardes d’enfant en particulier, ainsi que les mesures de sécurité, nous avons réduit les équipes d’intervention en assurant la continuité de nos missions essentielles. Ici, ce sont 12 agents et 4 chefs d’équipe qui travaillent de 6h à 13h et de 13h à 20h. La nuit, une astreinte à domicile est prévue pour répondre à une éventuelle demande d’intervention. Sur notre zone nous disposons donc aujourd’hui de 2 équipes par centre, quand il y en 6 en temps normal.

Qu’avez-vous pu constater pendant ces deux mois avec ces conditions de travail inhabituelles ?

Sur le réseau routier, par la diminution sensible du trafic le comportement des usagers change, les vitesses augmentent. Les interventions habituelles des sociétés pour entretenir la route ont été un temps à l’arrêt. Nous assurons toujours les patrouilles, qui sont plus rapides : une heure peut suffire contre 2 ou 3 heures avant en raison de la circulation.

Et avec vos agents ?

Je garde le contact, c’est important. Je suis aussi sur place. Si les craintes sont présentes, le sens des responsabilités l’est tout autant parmi ceux qui poursuivent leurs missions sur le terrain ou chez eux. Le sens pratique est aussi une force dans ces conditions. Par exemple, les équipages ont spontanément proposé de désinfecter les véhicules après une intervention avant de les laisser à leurs collègues. Ce sont des échanges de bonne volonté.  Je partage mon temps à la fois sur le site et à mon domicile. Je peux ainsi, par exemple, récupérer des données informatiques pour les apporter à notre comptable qui habite à proximité de mon domicile.

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Interview de Nathalie DAVALO, directrice d’école maternelle Félix Pyat, Puteaux (92)

http://www.ac-versailles.fr/cid151428/portraits-personnels.html

Dès le lundi 15 mars, sous l’impulsion de notre inspectrice, j’ai participé à l’organisation de l’accueil des enfants de soignants, regroupés dans l’école Jacotot de Puteaux (92), avec tous les directeurs de la commune, de nombreux enseignants volontaires et avec le soutien logistique sanitaire de la commune.

Cet élan collectif a permis de créer les outils indispensables à un accueil adapté à tous les niveaux de classe, chaleureux et bienveillant : un cahier de liaison laissé sur place pour faciliter la communication entre collègue, un trombinoscope des élèves accueillis, une fiche individuelle de suivi grâce à laquelle enseignants et parents ont pu suivre, quotidiennement, la progression des apprentissages.

Dans le cadre d’une action de circonscription intitulée « Un message à un soignant », mes élèves ont réalisé une vidéo. Nous l’avons transmise à l’Agence régionale de Santé. Ce fut un beau moment de créativité et de partage dans lequel les élèves se sont impliquésavec conviction.

De cette période, je retiendrai l’immédiate mobilisation des enseignants, cette force immense qui a permis de resserrer les liens avec les familles et les élèves, et au sein des équipes pédagogiques, d’exprimer des solidarités nouvelles.

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Interview d’Olivier Rémy, chef du Département économique de l’État en région (DEER)

Comment avez-vous concrètement déployé la cellule de continuité économique destinée à accompagner les entreprises franciliennes impactées par l’épidémie et le confinement ?

Nous avons effectivement mis en place dès le tout début de la crise une cellule de réponse aux entreprises, pour accompagner et expliquer l’ensemble des dispositifs d’urgence mis en place dans le cadre de la crise COVID-19, et ce au fur et à mesure que ces derniers étaient annoncés. La cellule était joignable à la fois par mail et par téléphone, l’adresse mail et le numéro de téléphone de la cellule ayant été communiqués par le Gouvernement dès le début du mois de mars. Du 9 mars au 7 mai, la cellule a ainsi traité 12 174 mails et répondu à 5 905 sollicitations téléphoniques ; au plus fort de la crise, ont été reçus en un jour 934 appels téléphoniques et plus de 1 500 mails.

Pour pouvoir faire face à l’ensemble de sollicitations, le département économie de la DIRECCTE a été renforcée en urgence, l’équipe ayant été triplée en taille en moins de 2 jours. Ainsi, et au plus fort de la crise, ce sont ainsi 54 agents qui ont été mobilisés pour faire de la réponse aux entreprises. Grâce à ces augmentations d’effectifs, le délai de réponse aux mails n’a jamais dépassé les 72h tout au long de la crise, avec un délai de réponse moyen de l’ordre de 24h.

Enfin, la politique de répondre à l’ensemble des questions posées par les entreprises a été maintenue tout au long de la crise. En particulier, un système de gestion de l’information et de gestion des questions sans réponses a été mis en place au sein de l’équipe. Ceci a permis d’apporter des réponses précises sur des dispositifs qui se mettaient progressivement en place.

Aujourd’hui, ce sont les équipes d’urgence des chambres consulaires ( CCI et CMA) qui ont pris le relai des équipes du département économie de la DIRECCTE , permettant aux équipes de répondre à d’autres enjeux, notamment en lien avec le déconfinement.

Suite au déconfinement, comment la DIRECCTE et les autres parties prenantes ont-elles configuré le retour des travailleurs franciliens dans les transports en commun pour faciliter la reprise économique sans déroger au respect des règles sanitaires ?

En Île-de-France, la reprise de l’activité économique est très fortement liée à l’offre de transports en commun. Afin de faciliter la mise en œuvre des mesures sanitaires pour les usagers (masque obligatoire et distanciation sociale), l’État, les collectivités, les partenaires sociaux, l’autorité organisatrice des mobilités et les opérateurs de transport ont décidé de s’engager ensemble pour contribuer à organiser la reprise des activités économiques en maîtrisant le flux de personnes appelées à se déplacer : un protocole a ainsi été signé le 6 mai 2020. Entre autres, compte parmi les signataires les partenaires sociaux suivants : le MEDEF Île-de-France, la CPME Paris Île-de-France, l’U2P Île-de-France, la CFDT ou encore la CFTC.

Ce document prévoit notamment le maintien du télétravail comme mode d’organisation privilégié, une organisation visant à étaler les arrivées dans les lieux de travail de prise de service certifiée par la détention obligatoire d’une attestation, le développement de modes alternatifs de transport (voies cyclables, covoiturage), et la mise en adéquation de l’offre de transport et des flux de voyageurs en assurant une veille permanente du niveau d’utilisation des réseaux.

Ce travail conjoint a ainsi permis de trouver un mode de fonctionnement permettant la reprise progressive et sécurisée des transports en commun, facilitant ainsi la reprise de l’activité économique.

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Interview d’Anouk MARTIN, déléguée départementales aux droits des femmes dans le Val-de-Marne

http://www.val-de-marne.gouv.fr/Actualites/Lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes-rencontre-avec-la-deleguee-departementale

Quel a été votre rôle et celui des déléguées aux droits des femmes pendant cette période de confinement ?

Nous nous sommes beaucoup concentrées sur le soutien aux associations de lutte contre les violences conjugales du territoire avec lesquelles nous sommes en lien direct quotidiennement pour recenser leurs besoins et éventuelles difficultés rencontrées.

Nous avons veillé à ce qu'aucune femme demandant une mise à l'abri ne se retrouve sans solution d'hébergement et à ce que les auteurs de violences évincés du domicile par un jugement, et qui n'avaient nulle-part où aller, puissent avoir accès à des nuitées d'hôtel pour ne pas être tentés de revenir au domicile, ce qui aurait mis les femmes et les enfants dans des situations impossibles.

Pouvez-vous nous parler des permanences d’écoute mises en place dans les centres commerciaux ?

Grâce au volontariat de 4 responsables de centres commerciaux et de 3 associations du Schéma Départemental d'Aide aux Victimes, nous avons pu mettre en place 4 permanences dans le Val-de-Marne. L'idée était de construire des binômes de professionnelles de champs différents (juriste, psychologue-victimologue, conseillère conjugale et familiale), afin d'avoir des regards complémentaires sur les situations.

Les femmes qui viennent sur ces permanences, prétextant le fait d'avoir à faire des courses, y trouvent un moment de répit durant lequel elles peuvent s’exprimer, demander des conseils, ou bien même demander une mise en sécurité immédiate.

Notre plus grande réussite a été, à mon sens, le jour où une femme victime de violences depuis 4 ans, ayant vu une de nos affichettes indiquant la permanence au sein du centre commercial, a osé franchir le pas et venir à la rencontre de nos permanencières pour demander de l'aide.

Quel a été le plus grand défi pour vous durant ce confinement ?

Peut-être le fait de devoir monter ces permanences de A à Z et de tout mettre en œuvre pour qu'elles puissent touchées un maximum de victimes. Etant récemment arrivée sur mon poste, j'avais de nombreux autres défis à relever dont celui de pouvoir construire un véritable lien de confiance avec les associations de terrain.

Ces heures que nous avons passé ensemble sur les dernières semaines ont permis d’accélérer ces contacts, essentiels dans le travail d’une déléguée départementale.

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Alain BLETON, directeur départemental de la Cohésion sociale de Seine-et-Marne

Retrouvez en vidéo l’interview d’Alain BLETON, directeur départemental de la Cohésion sociale de Seine-et-Marne : https://www.dailymotion.com/video/x7tr60z

Et d’autres portraits : http://www.seine-et-marne.gouv.fr/Actualites/Actualite-du-prefet/Des-agents-au-coeur-de-la-crise