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Réforme de l’entrée à l’Université : un « Plan Etudiants » ambitieux

Mise à jour : 20 novembre 2017

Édouard Philippe, Premier ministre, a annoncé une réforme de l’APB, application qui permettait de choisir une filière d’étude, mais qui laissait au final de nombreux étudiants sans orientation.
La concertation sur l’accueil et la réussite des étudiants a abouti une série de propositions concrètes remises à Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur  de la Recherche et de l’Innovation, par Daniel Filâtre, rapporteur général de la concertation.
Accompagner tous les étudiants vers la réussite, en transformant notamment le premier cycle, voici tout l’enjeu du Plan Étudiants annoncé par le gouvernement le 30 octobre dernier.

Ce plan concerne l’orientation au lycée aux conditions de vie étudiante, avec une nouvelle procédure d’orientation, qui remplace Admission Post Bac (APB), et la mise en place d’une licence plus progressive.
Ce plan mis en place par l’État est donc global et accompagne les étudiants tôt dans leurs démarches  : orientation, accès à l’enseignement supérieur, organisation du premier cycle, conditions de vie et d’études. Chacune de ces dimensions a été prise en compte et a fait l’objet de mesures très concrètes.
Quatre axes majeurs se dégagent de cette réforme.

I - Mieux accompagner l’orientation au lycée

En terminale, deux professeurs principaux accompagneront désormais les élèves pour formuler leur choix d’orientation. Le conseil de classe aura un rôle plus important et devra donner son avis sur les projets d’études de chacune et de chacun. Deux semaines d’orientation se dérouleront pendant l’année scolaire pour permettre aux lycéens d’affiner leurs connaissances sur l’enseignement supérieur.

II - Un accès plus juste et plus transparent dans le supérieur

La mesure phare de la réforme est une nouvelle procédure d’orientation qui mettra fin au tirage au sort et à APB. Désormais, les futurs étudiants pourront formuler jusqu’à 10 vœux et ne seront pas classés par ordre de préférence. Pour les filières sélectives (BTS, IUT, prépa), la méthode reste inchangée.  Quant aux licences, en revanche, chaque filière fixera des « attendus » pour pouvoir prendre en compte la candidature.
Les futurs étudiants pourront recevoir trois types de réponses : « oui », « oui, si » ou « en attente ». Dans le deuxième cas, un parcours de remise à niveau sera requis pour accéder à la filière souhaitée. Ces « attendus » permettront également aux filières en tension d’examiner le dossier de l’étudiant.

III - Une licence sur mesure

La nouvelle licence pourra se faire en deux ans (cursus accéléré) ou quatre ans, pour les étudiants qui souhaitent consolider leur progression. Il sera également possible de se réorienter en cours d’année, choisir ses cours à la carte ou encore prendre une année de césure.
Le but de la réforme annoncée est de donner aux étudiants la main sur leur premier cycle à l’université. Cette personnalisation se fera dans le cadre d’un « contrat de réussite pédagogique » signé entre l’étudiant et l’établissement.

IV - La fin du régime social étudiant

L’évolution de l’accès à l’université s’accompagne d’un volet « vie étudiante ». Parmi les mesures annoncées, le gouvernement s’engage à verser les bourses au plus tard le 5 de chaque mois. Il promet aussi la construction de 60 000 logements d’ici 2022. En outre, à partir de 2018, la Sécurité sociale étudiante est supprimée, tout comme la cotisation de 217 euros. Les nouveaux étudiants seront rattachés au régime général.

Chiffres clés :

  • 17 propositions faites par les groupes de travail lors de la concertation ;
  • 2 semaines d’orientation en terminale pour mieux formuler ses choix ;
  • 2 professeurs principaux pour accompagner les lycéens vers l’enseignement supérieur ;
  • 10 vœux maximum pour chaque lycéen ;
  • 100 millions d’euros par an de pouvoir d’achat rendu aux étudiants ;
  • 60 000 nouveaux logements étudiants d’ici 2022 ;
  • suppression de la cotisation sociale étudiante de 217 € dès la rentrée 2018 ;
  • l’engagement du gouvernement s’élève à près de 1 milliard € ;
  • 450 millions d’euros du Grand Plan d’Investissement GPI) pour transformer le 1er cycle ;
  • 500 millions d’euros de moyens supplémentaires au long du quinquennat pour accompagner la réforme.