Coordination de l’organisation des cérémonies d’ouverture des JOP 2024 pour Paris
Questions à Cindy Léoni, Sous-préfète chargée de la coordination de l’organisation des cérémonies d’ouverture des JOP 2024 pour Paris
Que pourrons-nous voir le soir de la cérémonie ?
"Vous allez tout d’abord assister à un moment unique dans l’histoire des JOJournal officiel ! Car le 26 juillet 2024, pour la première fois, la cérémonie d’ouverture ne se tiendra pas dans une enceinte sportive mais au cœur de la Ville. Au lieu d’une cérémonie classique, où se succèdent traditionnellement les différents temps de défilé des athlètes, de spectacle et de protocole, la cérémonie de Paris 2024 place les délégations au cœur du spectacle et en fait une composante à part entière. Pour cela, 85 bateaux feront mouvement le long de la Seine, depuis le pont d’Austerlitz jusqu’à Iéna et presque autant assureront l’encadrement, l’assistance, le cadencement ou encore la captation télévisuelle. Ce soir-là presque 200 embarcations occuperont le plan d’eau en plus des décors nécessaires pour le show".
Quels sont les tests prévus pour un tel événement ?
"Avec les différents acteurs prenant part à l’organisation de cette cérémonie, nous avons déjà tenu deux tests : un premier en juillet 2023, un deuxième le 17 juin 2024. Trois répétitions avec l’ensemble des bateaux sont prévues dans les jours qui précèdent l’événement. Comme des gammes que l’on répète, nous nous efforçons d’étudier et de revoir chaque détail de la navigation afin d’éliminer toute incertitude. A l’occasion de ces tests sont donc réalisés des manœuvres techniques d’amarrage, d’évitage, de suivi du parcours, de contournement d’éléments positionnés sur la Seine participant au concept artistique, mais aussi le débarquement après le pont d’Iéna avec une manœuvre d’accostage et de redémarrage cap aval qui n’est pas celle habituellement pratiquée par les conducteurs des bateaux de la Seine à Paris. Le dernier test du 17 juin a mis en avant des progrès notables par rapport à celui de juillet 2023. C’est le résultat d’une grande mobilisation de tous les acteurs de cette cérémonie, le COJO bien sûr, mais aussi les conducteurs et équipages, qui constituent d’une certaine façon une délégation supplémentaire de ces Jeux hors du commun".
Quel a été le plus grand défi posé par l’organisation de la cérémonie d’ouverture ?
"Peut-être de s’emparer de l’organisation d’un événement qui n’a pas de comparaison possible. Nous n’avons jamais organisé un tel événement sur la Seine et de manière générale un tel événement de plein air. La cérémonie d’ouverture sera le plus grand stade éphémère du monde ! L’instruction du spectacle sur le fleuve grâce à la DRIEAT, VNF et HAROPA Port sous le pilotage du préfet de région a aussi été un important défi, tant ce qui s’annonce est exceptionnel. En somme les services de l’État ont été au rendez-vous pour offrir au monde une fête sans pareille".
Comment dialoguez-vous avec les acteurs fluviaux pour minimiser les impacts économiques ?
"Outre la question de la sécurisation de la navigation, celle des impacts économiques a été un des fils conducteurs de l’organisation de la cérémonie, et un des rôles assumés par la préfecture de région. Nous avons pour cela construit, en lien avec HAROPA Port et VNF, un dialogue ouvert et constructif avec les acteurs économiques du fleuve et leurs représentants tels que la Communauté Portuaire de Paris et Entreprises Fluviales de France, mais aussi tous les établissements commerciaux et industriels qui se situent au bord du fleuve. Nous avons donc procédé à une identification de tous ces acteurs afin de pouvoir envisager la coexistence de l’organisation de la cérémonie et la continuation de la cérémonie. Nous avons systématiquement regardé toutes les options afin de définir des réponses adaptées tenant compte des différents impératifs. Nous avons véritablement travaillé dans la maille la plus fine possible afin d’ajuster au maximum les mesures.
Que ferez-vous le soir de la cérémonie ?
"Le soir de la cérémonie je serai dans la Chaîne de Commandement et de Contrôle où sont représentées toutes le parties prenantes de l’organisation pour permettre de superviser ensemble la cérémonie. Nous nous tiendrons en alerte afin d’anticiper tout imprévu qui pourrait survenir, et traiter au mieux les éventuelles urgences qui pourraient se présenter. Mais je peux déjà vous dire que j’ai hâte de revoir cette cérémonie au calme et de profiter de ce spectacle incroyable, fruit d’un investissement remarquable des services de l’État depuis plusieurs années".
Quel sera l’héritage de cette cérémonie ?
"Il y a d’abord le verdissement : grâce au soutien financier de l’État et de l’investissement constant des acteurs du fleuve, près d’un tiers des bateaux de la parade seront verdis et un élan significatif est lancé pour la poursuite de ces efforts. Ensuite la reconnaissance d’un écosystème fluviale remarquable qui s’est formé pour être à la hauteur de cet événement dans des conditions de navigation atypique. Enfin le collectif formidable qui s’est créé autour de cet événement. Venus d’horizon divers des femmes et des hommes ont engagé une dynamique autour du fleuve qui certes existait déjà mais qui grâce aux JOJournal officiel s’est démultipliée et a gagné en visibilité. Cela a été le travail de la préfecture de région et des services de l’État que de piloter et coordonner cela".